Economie informelle

La Coopérative moderne du vivrier de Marcory : un exemple d’Appui du BIT à la résilience du secteur informel et à la relance post-Covid-19 en Côte d’Ivoire

Abidjan (Nouvelle de l’OIT) - La Coopérative Moderne du Vivrier de Marcory (COMOVIMAR), est créée le 6 octobre 2021 sur l’initiative des partenaires locaux avec l’appui du Bureau International du Travail (BIT) à travers le bureau des activités des travailleurs (ACTRAV).

Actualité | 15 novembre 2021
Une membre de la COMOVIMAR se réjouie de la reprise de ses activités grâce au BIT

Les partenaires privilégiés dans ce projet sont les organisations syndicales (UGTCI, CISL/Dignité, FESACI, UNATRCI et Humanisme) par le biais de leur structure faitière, le Comité Intersyndical pour la Transition vers l’Economie Formelle (CITEF).

COMOVIMAR : une réponse concrète aux besoins des travailleuses de l’économie informelle

La Coopérative Moderne du Vivrier de Marcory se présente comme un outil pour organiser les travailleuses et les sortir de l’informalité, les aider dans leur autonomisation organisatrice, économique et sociale.

« Le CITEF a une trajectoire d’appui et de réponse concrète aux besoins des travailleurs de l’économie informelle. Dans le cadre de ce projet, il apporte sa contribution à la résilience, à la relance post-Covid-19, au travail décent, à la formalisation et dans ce cas précis de travailleuses vendeuses de produits vivriers et maraichers dans le marché de Marcory » explique Kattia Paredes Moreno, spécialiste principale des activités des travailleurs (ACTRAV) au bureau pays du BIT à Abidjan.

Sur les raisons du choix du marché pour ce projet, Mme Paredes Moreno précise. « Tout le monde sait que les marchés d’Abidjan représentent une source d’emplois et de revenus pour beaucoup de travailleurs, en majorité les femmes. Mais nous savons aussi que, la situation de déficit de travail décent prédomine en termes de conditions de travail, d’hygiène et de sécurité, d’absence d’accès au financement et à la protection sociale entre autres ».

Kouassi N’zi, présidente de la Coopérative moderne du vivrier de Marcory, explique aux journalistes le rôle de sa coopérative dans la résilience de l’économie informelle

La COMOVIMAR sous les projecteurs des médias

A la faveur d’une visite de presse initiée par le système des Nations Unies en Côte d’Ivoire le 4 novembre 2021 dans le District d’Abidjan dans le cadre de la journée des Nations Unies, la coopérative moderne du vivrier de Marcory a été présentée aux médias.

L’occasion a été donné aux journalistes de se rendre compte qu’après le désespoir causé par la crise de covid-19 dans l’économie informelle, l’espoir renait pour les femmes de Marcory grâce au BIT qui apporte un appui à la résilience de ce secteur afin de permettre aux travailleuses de ce marché de se projeter dans l’avenir après la crise sanitaire qui n’a épargné aucun secteur de production.

« La COMOVIMAR est un exemple concret qui apporte des solutions concrètes à nos besoins, nous vendeuses de vivriers de Marcory. Aujourd’hui avec la coopérative, nous avons appris à reconstruire nos vies. Cet appui du BIT a donc tout son sens », se réjouie Kouassi N’zi, présidente de la COMOVIMAR.

Pour Mme N’zi, la Coopérative est née pour les unir. « C’est Dieu qui nous a envoyé la COMOVIMAR car après la Covid-19, nos économies étaient à plat. Et grâce à cette Coopérative que j’appelle ‘’Dieudonné’’ est mise sur pied. Aujourd’hui on est ensemble, on a fait la formation et ensemble on cherchera des solutions aux problèmes communs afin de faire vivre nos familles dans de conditions dignes. En tant que présidente de la coopérative, je suis très heureuse. C’est ensemble que nous allons gagner. J’appelle toutes les femmes à se joindre à nous », exhorte la présidente de la COMOVIMAR.

Le modèle ‘’coopérative’’, une alternative pour des emplois décents et la relance post-Covid-19

Le BIT fait de la résilience, son cheval de bataille et apporte sa contribution au travail décent, à la formalisation des activités des travailleuses vendeuses de produits vivriers et maraîchers dans le grand marché de Marcory.

Mariam Fofana est vendeuse de bananes plantains au marché de Marcory. Pour elle, la COMOVIMAR vient au bon moment. « Avant j’éprouvais des difficultés à m’approvisionner. Depuis que nous nous sommes organisées en coopérative, il est plus facile pour moi d’aller chercher la banane. Nous nous associons à quatre ou cinq pour aller chercher les marchandises à l’intérieur du pays », se félicite-t-elle ajoutant qu’elle a été formée aux outils Think.coop et Start.coop du BIT relatifs à la gestion des coopératives. « Grâce à la coopérative, je suis déclarée à la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), j’existe et j’ai des droits » souligne Mme Fofana.

Mariam Fofana, vendeuse de bananes plantains devant son étale

Comme elle, Emilienne Konan est membre de la coopérative du vivrier de Marcory. Vendeuse de pomme de terre depuis quinze ans, la crise de la covid-19 a fortement impacté son activité. « L’union fait la force. Je m’associe aux autres membres de la coopérative pour alléger mes dépenses. Les choses commencent à aller pour moi et j’en suis fière » se félicite Mme Konan.

La Secrétaire d’Etat chargée de la Protection Sociale salue la naissance de la COMOVIMAR. « Le travail informel est aussi un travail, le travail sur le marché est un travail. Je voudrais remercier le BIT pour cet appui. Sur les marchés, les mamans travaillent, on ne se dit pas que ce qu’elles font, c’est un travail. Il a fallu le BIT pour le reconnaitre. Merci pour la reconnaissance et le mérite de nos mamans. Désormais, vous pouvez être êtes déclarées à la CNPS et c’est là que commence l’accès à la protection sociale », explique Pauline Traoré, chargée d’étude au Secrétariat d’Etat chargé de la Protection Sociale, représentant son Ministère à cette visite de presse.

« Les défis sont énormes pour les organisations syndicales dont la mission est de promouvoir des droits pour tous les travailleurs y compris ceux de l’économie informelle qui représentent l’écrasante majorité des travailleurs en Côte d’Ivoire et qui se retrouvent sans voix et sans droits » indique Kattia Paredes Moreno de ACTRAV pour qui, « la coopérative, dans ce contexte, est une alternative crédible pour des emplois décents ».

Photo de groupe (membres de la COMOVIMAR avec les staffs du système des Nations Unies)