Sommet sur le monde du travail : Un avenir meilleur pour les femmes au travail

La Présidente de Maurice, Mme Gurib-Fakim, plaide pour un meilleur avenir pour les femmes au travail

La Présidente Ameenah Gurib-Fakim, première femme élue à la tête de la République de Maurice, a exhorté les Etats Membres africains à éliminer les inégalités entre hommes et femmes et à donner aux femmes les moyens de renforcer le potentiel de développement du continent grâce à des politiques innovantes qui facilitent l’insertion professionnelle des femmes.

Communiqué de presse | 15 juin 2017


GENEVE (OIT Infos) – La Présidente de Maurice, Ameenah Gurib-Fakim, a appelé à renforcer les mesures de discrimination positive pour améliorer la parité entre hommes et femmes, ce qui engendrerait des retombées économiques considérables pour l’Afrique.

«Eliminer les inégalités entre les sexes et autonomiser les femmes pourraient augmenter les capacités productives d’un milliard d’Africains, donnant ainsi un gigantesque élan au potentiel de développement du continent», a déclaré Mme Gurib-Fakim dans son premier discours à la Conférence internationale du Travail.

Maurice est maintenant un pays à revenu intermédiaire où les femmes représentent 39 pour cent de la main-d’œuvre, et qui ambitionne de devenir une économie à haut revenu.

«En Afrique, des progrès considérables ont été enregistrés dans la réduction des écarts entre hommes et femmes. Malgré ces avancées, les femmes africaines sont toujours en butte à des situations difficiles. Les filles sont encore bien moins nombreuses que les garçons à bénéficier d’une éducation secondaire. Elles ont peu d’influence sur les ressources et les normes, ce qui restreint leur accès à l’emploi et limite ainsi leurs gains potentiels dans l’agriculture, l’entreprise ou sur le marché du travail», a déclaré la Présidente mauricienne, lançant un appel pour plus d’investissements afin de combler les écarts entre hommes et femmes.

«(…), cela se résume à une simple réalité: la progression des femmes dans le monde du travail est lente et se heurte encore à des difficultés en termes de quantité, de qualité et d’accès à l’emploi», a souligné la Présidente Gurib-Fakim.

Cependant, personne ne doit oublier que «les femmes africaines apportent une contribution de taille à l’économie du continent. Il y a davantage de femmes économiquement actives, en tant qu’agricultrices ou cheffes d’entreprise, que dans toute autre région du monde. Ce sont les femmes qui produisent l’essentiel des denrées alimentaires et qui possèdent un tiers de l’ensemble des entreprises», a-t-elle rappelé, ajoutant que «dans onze pays d’Afrique, les femmes occupent un tiers des sièges dans les parlements, plus qu’en Europe».

Le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, a accueilli la Présidente Gurib-Fakim à la CIT par ces mots: «Madame la Présidente, merci d’apporter votre expérience et votre vision pour l’avenir de l’emploi à Maurice et sur le continent à ce Sommet et, à travers lui, à l’Initiative du centenaire sur les femmes au travail».

L’important, vu le thème qui nous réunit aujourd’hui, c’est que «vous ayez promis d’user de votre influence pour promouvoir l’égalité entre hommes et femmes – d’être un modèle, en faisant passer un message clair: Oui c’est possible si vous êtes une femme», a souligné M. Ryder.

Investir dans les ODD 5 et 8

Mme Gurib-Fakim a déclaré qu’investir en faveur de l’égalité entre les sexes pourrait contribuer à résoudre les problèmes auxquels fait face l’Afrique et à renforcer le potentiel économique du continent.

«Les dix-sept Objectifs de développement durable (ODD) sont inextricablement liés dans l’ODD 5 concernant l’égalité entre hommes et femmes et l’ODD 8 concernant le travail décent et la croissance économique», a-t-elle souligné. «L’amélioration de la parité hommes-femmes et les efforts visant à réaliser les ODD dans une perspective globale et intégrée peuvent contribuer de manière positive à obtenir des progrès concomitants en matière d’amélioration des taux de mortalité infantile, de hausse des taux d’activité et des revenus, et d’investissements supplémentaires dans l’éducation des enfants», a-t-elle ajouté.

La Présidente de Maurice a souligné que «l’OIT, comme d’autres agences des Nations Unies, doit discuter des objectifs et des cibles pertinents du Programme pour 2030 et prendre les mesures qui s’imposent pour les réaliser».

«Nous espérons que l’Initiative de l‘OIT sur l’avenir du travail donnera l’élan nécessaire à un avenir meilleur pour les femmes dans un monde du travail qui évolue», a-t-elle conclu.

La Présidente Ameenah Gurib-Fakim participait au Sommet de l’OIT sur le monde du travail à Genève, aux côtés de la Présidente maltaise Marie-Louise Coleiro Preca et de la Présidente népalaise Bidya Devi Bhandari en tant qu’oratrices principales pour faire connaître les mesures pratiques qu’elles ont prises pour faire progresser l’égalité entre hommes et femmes dans le monde du travail.