Sommet sur le monde du travail: Un avenir meilleur pour les femmes au travail

La Présidente de Malte exhorte la communauté internationale à prendre des mesures d’urgence en faveur de l’égalité entre femmes et hommes

«L’économie mondiale va continuer de souffrir énormément si les femmes en demeurent exclues», a déclaré la Présidente de Malte, Marie-Louise Coleiro Preca, au Sommet de l’OIT sur le monde du travail.

Communiqué de presse | 15 juin 2017


GENÈVE (OIT infos) – La Présidente de Malte, Marie-Louise Coleiro Preca, a exhorté la communauté internationale à prendre des mesures d’urgence «afin d’accélérer la réalisation de l’égalité entre hommes et femmes et leur participation équitable à l’économie».

«L'inégalité entre hommes et femmes n'est pas seulement une question urgente d'importance morale. C’est un enjeu essentiel pour nos économies», a dit la Présidente maltaise aux délégués qui participaient au Sommet sur le monde du travail de la Conférence internationale du Travail (CIT), à Genève. L’allocution de la Présidente faisait suite à la table ronde de haut niveau sur les moyens d’assurer un avenir meilleur pour les femmes au travail.

Dans sa note d’introduction au Sommet, le Directeur général de l’OIT a décrit la Cheffe d’Etat maltaise comme «une Présidente féministe dont l’ambition est de donner l’exemple». Il a notamment loué le travail difficile entrepris par son gouvernement pour «réduire les disparités entre les taux d’activité des hommes et des femmes et dans la qualité de leurs emplois, en déployant les efforts nécessaires pour maintenir les mères qui travaillent en activité et pour promouvoir des plans en faveur de l’égalité professionnelle entre hommes et femmes au niveau des entreprises».

La Présidente de Malte a souligné l’impérieuse nécessité de réduire les écarts entre hommes et femmes à travers le monde.

«Même après des décennies de progrès visant à assurer l’égale représentation des femmes aux côtés des hommes dans les sphères sociale, politique et économique, l’écart entre hommes et femmes demeure inadmissible», a déclaré la Présidente Coleiro Preca. «L’économie mondiale va continuer de souffrir énormèment si les femmes en sont exclues».

Un rapport de l’Organisation internationale du Travail (OIT) paru hier insiste sur l’importance de faire progresser l’égalité entre hommes et femmes. En 2014, les dirigeants du G20 ont pris l’engagement de réduire l’écart entre les taux d’activité des hommes et des femmes de 25 pour cent d’ici à 2025.

Le rapport, Emploi et questions sociales dans le monde (WESO) – Tendances de l’emploi des femmes 2017, estime que si cet objectif était atteint à l’échelle mondiale, il pourrait injecter 5 800 milliards de dollars dans l’économie mondiale et augmenter les recettes fiscales de 1 500 milliards de dollars. Pourtant, en 2017, le taux d’activité mondial des femmes – d’à peine plus de 49 pour cent – est de presque 27 points de pourcentage inférieur à celui des hommes, et devrait demeurer inchangé en 2018.

La Présidente a souligné le rôle essentiel que les milieux d’affaires du monde entier avaient à jouer pour contribuer à réduire ces disparités entre hommes et femmes.

«Je prie instamment le secteur privé de se concentrer sur les perspectives économiques considérables, dont nous serons tous bénéficiaires, qu’ouvrira la réalisation de l'égalité entre hommes et femmes. De plus, nous ne pouvons pas entretenir l’illusion que les disparités entre hommes et femmes dans le monde du travail sont un problème qui ne concerne que les nations en développement. Les disparités salariales entre hommes et femmes sont aussi une grave source de préoccupation dans les pays développés», a-t-elle rappelé.

«Je pense, à ce moment critique de l’histoire de notre monde, que nous devons collaborer pour léguer aux femmes les moyens de leur autonomie sociale, politique et économique. Pour atteindre cet objectif, nous devons promouvoir des politiques qui valorisent un bon équilibre entre travail et vie personnelle comme faisant partie intégrante de conditions de travail dignes et décentes pour les femmes».

La Présidente a cité Malte en exemple sur la façon dont la législation, les structures et les politiques répondent aux besoins des femmes. Le pays garantit aux femmes qui travaillent un accès gratuit à des services de garde d’enfants. Les chiffres d’Eurostat de l’an dernier ont montré que Malte avait connu une croissance de l’emploi plus forte que dans tout autre Etat membre de l’UE, qui a bénéficié directement aux femmes en âge de travailler”, a-t-elle précisé.

Priorité à toutes les femmes

Dans ce contexte, Mme Coleiro Preca a rappelé qu’il importait aussi «d’accorder notre attention à ces femmes qui sont confrontées à l’exclusion d’un travail digne à de multiples niveaux. Surtout, nous devons être aux côtés des femmes et des jeunes filles qui se sont fait piéger par l’émigration».

    «L’émigration est souvent un moyen désespéré d’échapper à la pauvreté, à la précarité et à la guerre. Pour de nombreuses femmes, émigrer engendre ses propres risques tels que l’exposition aux formes contemporaines de l’esclavage, qui comprend l’exploitation au travail, aux pratiques abusives, ainsi qu’une vulnérabilité accrue à la violence», a-t-elle déclaré.
 
La Présidente maltaise a aussi souligné combien il était important d’assurer un accès adéquat à l’éducation pour toutes les filles et les femmes, conformément aux Objectifs de développement durable du Programme pour 2030.

«Les ODD nous offrent une feuille de route pour l’avenir, en nous encourageant et en nous donnant les moyens d’agir, en particulier au nom des plus vulnérables, marginalisées et opprimées, et avec elles», a-t-elle ajouté.

«Pour parvenir à l’égalité entre hommes et femmes, nous devons intégrer beaucoup plus de femmes dans des fonctions d’influence sociale et politique», a ajouté la Présidente Coleiro Preca. «Cela doit s’accompagner d’une hausse du nombre de femmes occupant des postes de décision et de direction. La voix des femmes doit se faire entendre et les besoins des femmes doivent être pris en compte à tous les niveaux de pouvoir».