Egalité hommes-femmes
Inde: Pourquoi le taux d’activité des femmes chute-t-il?
En Inde, de plus en plus de femmes en âge de travailler s’inscrivent dans des établissements d’enseignement secondaire, mais ce n’est qu’une des raisons expliquant le recul du nombre de femmes qui travaillent ou sont à la recherche d’un emploi.
NEW DEHLI (OIT Info) – En Asie du Sud, les femmes sont beaucoup moins nombreuses que les hommes à détenir ou rechercher un emploi.
Tandis que 80 pour cent des hommes de la région sont soit employés soit à la recherche d’un emploi, le chiffre concernant les femmes est bien plus faible: 32 pour cent.
Ces faibles taux sont largement imputables aux attitudes culturelles et aux normes sociales concernant les femmes au travail.
Mais dans certaines régions d’Asie, la participation des femmes au marché du travail chute encore. Elle est d’ailleurs de plus en plus considérée comme l’une des principales causes expliquant la faible croissance de l’emploi.
L’une de ces régions est l’Inde. Selon le rapport sur les Tendances mondiales de l’emploi 2013 de l’Organisation internationale du Travail (OIT), le taux d’activité des femmes en Inde a reculé, passant d’à peine plus de 37 pour cent en 2004-05 à 29 pour cent en 2009-10. Sur les 131 pays pour lesquels nous disposons de données relatives à la participation des femmes à la vie active, l’Inde se situe à onze places de la fin du classement.
«Malgré la croissance économique très rapide qu’a connue l’Inde ces dernières années, nous observons un recul des taux d’activité des femmes à travers toutes les classes d’âge, tous les niveaux d’éducation, aussi bien dans les villes que dans les campagnes», a déclaré Steven Kapsos, économiste à l’OIT, au cours d’une présentation du rapport en Inde.
La tendance s’explique en partie par le fait que de plus en plus de femmes en âge de travailler s’inscrivent dans l’enseignement secondaire et par la hausse des revenus des ménages, puisque les femmes appartenant aux ménages les plus aisés ont tendance à afficher des taux de participation inférieurs. Mais ce n’est qu’une image partielle de la situation, selon M. Kapsos.
«Parmi les autres causes possibles figurent les problèmes de mesure qui sous-estimeraient l’emploi des femmes, ainsi qu’une baisse générale des possibilités d’emploi pour les femmes qui subissent la concurrence accrue des hommes pour des emplois devenus rares», ajoute-t-il. La crise financière mondiale et les précipitations insuffisantes de la mousson en 2009 peuvent avoir contribué à ce déclin.
En ce qui concerne la diminution des possibilités d’emploi, la ségrégation professionnelle apparaît jouer un rôle important pour freiner les femmes: en Inde, les femmes ont tendance à être confinées dans certains secteurs ou certaines professions, comme l’agriculture, le commerce, les services de base ou la production artisanale. Le problème est que ces secteurs n’ont pas connu de création d’emplois récemment, ce qui a donné un coup de frein à la croissance de l’emploi féminin. En Inde, l’emploi des femmes a augmenté de 9 millions entre 1994 et 2010, mais l’OIT estime qu’il aurait pu pratiquement doubler si les femmes avaient bénéficié d’un égal accès à l’emploi dans les mêmes professions et secteurs d’activité que leurs homologues masculins.
«L’incapacité à donner aux femmes libre accès au marché du travail est une sous-utilisation des ressources humaines qui freine la productivité et la croissance économique», affirme M. Kapsos.
Renforcer la législation anti-discrimination à l’emploi dans toutes les professions sera fondamental pour accroître les possibilités d’emploi pour les femmes. En outre, en réduisant les fortes disparités de salaires et de conditions de travail souvent observées entre hommes et femmes, on pourrait donner un nouvel élan aux femmes qui cherchent du travail. Enfin, il est indispensable de disposer d’informations fiables concernant le marché du travail pour élaborer des politiques en connaissance de cause. De nouveaux efforts seront nécessaires pour affûter les outils de mesure utilisés pour analyser le taux de participation des femmes au marché du travail.
L'OIT et le ministère indien du Travail et de l'Emploi ont collaboré à la tenue d'un séminaire de deux jours sur la participation des femmes au marché du travail en Inde et en Asie du Sud, organisé à New Delhi les 14-15 février 2013.
Tandis que 80 pour cent des hommes de la région sont soit employés soit à la recherche d’un emploi, le chiffre concernant les femmes est bien plus faible: 32 pour cent.
Ces faibles taux sont largement imputables aux attitudes culturelles et aux normes sociales concernant les femmes au travail.
Mais dans certaines régions d’Asie, la participation des femmes au marché du travail chute encore. Elle est d’ailleurs de plus en plus considérée comme l’une des principales causes expliquant la faible croissance de l’emploi.
L’une de ces régions est l’Inde. Selon le rapport sur les Tendances mondiales de l’emploi 2013 de l’Organisation internationale du Travail (OIT), le taux d’activité des femmes en Inde a reculé, passant d’à peine plus de 37 pour cent en 2004-05 à 29 pour cent en 2009-10. Sur les 131 pays pour lesquels nous disposons de données relatives à la participation des femmes à la vie active, l’Inde se situe à onze places de la fin du classement.
«Malgré la croissance économique très rapide qu’a connue l’Inde ces dernières années, nous observons un recul des taux d’activité des femmes à travers toutes les classes d’âge, tous les niveaux d’éducation, aussi bien dans les villes que dans les campagnes», a déclaré Steven Kapsos, économiste à l’OIT, au cours d’une présentation du rapport en Inde.
La tendance s’explique en partie par le fait que de plus en plus de femmes en âge de travailler s’inscrivent dans l’enseignement secondaire et par la hausse des revenus des ménages, puisque les femmes appartenant aux ménages les plus aisés ont tendance à afficher des taux de participation inférieurs. Mais ce n’est qu’une image partielle de la situation, selon M. Kapsos.
«Parmi les autres causes possibles figurent les problèmes de mesure qui sous-estimeraient l’emploi des femmes, ainsi qu’une baisse générale des possibilités d’emploi pour les femmes qui subissent la concurrence accrue des hommes pour des emplois devenus rares», ajoute-t-il. La crise financière mondiale et les précipitations insuffisantes de la mousson en 2009 peuvent avoir contribué à ce déclin.
En ce qui concerne la diminution des possibilités d’emploi, la ségrégation professionnelle apparaît jouer un rôle important pour freiner les femmes: en Inde, les femmes ont tendance à être confinées dans certains secteurs ou certaines professions, comme l’agriculture, le commerce, les services de base ou la production artisanale. Le problème est que ces secteurs n’ont pas connu de création d’emplois récemment, ce qui a donné un coup de frein à la croissance de l’emploi féminin. En Inde, l’emploi des femmes a augmenté de 9 millions entre 1994 et 2010, mais l’OIT estime qu’il aurait pu pratiquement doubler si les femmes avaient bénéficié d’un égal accès à l’emploi dans les mêmes professions et secteurs d’activité que leurs homologues masculins.
«L’incapacité à donner aux femmes libre accès au marché du travail est une sous-utilisation des ressources humaines qui freine la productivité et la croissance économique», affirme M. Kapsos.
Renforcer la législation anti-discrimination à l’emploi dans toutes les professions sera fondamental pour accroître les possibilités d’emploi pour les femmes. En outre, en réduisant les fortes disparités de salaires et de conditions de travail souvent observées entre hommes et femmes, on pourrait donner un nouvel élan aux femmes qui cherchent du travail. Enfin, il est indispensable de disposer d’informations fiables concernant le marché du travail pour élaborer des politiques en connaissance de cause. De nouveaux efforts seront nécessaires pour affûter les outils de mesure utilisés pour analyser le taux de participation des femmes au marché du travail.
L'OIT et le ministère indien du Travail et de l'Emploi ont collaboré à la tenue d'un séminaire de deux jours sur la participation des femmes au marché du travail en Inde et en Asie du Sud, organisé à New Delhi les 14-15 février 2013.