L'OIT est une institution spécialisée des Nations-Unies
ILO-fr-strap

GB.273/ESP/4/2
273e session
Genève, novembre 1998


Commission de l'emploi et de la politique sociale

ESP


QUATRIÈME QUESTION À L'ORDRE DU JOUR

Programmes de création d'emplois à l'OIT

b) Création d'emplois par le développement
des entreprises et des coopératives

Table des matières

Résumé analytique

I. La création d'emplois, le développement des entreprises et l'OIT

II. Questions essentielles relatives au développement des entreprises et des coopératives

III. La stratégie menée par l'OIT pour promouvoir la création
d'emplois par l'entreprise

IV. Quelques projets et leurs résultats

V. Mettre à profit l'avantage comparatif de l'OIT

Annexe: Impact des projets d'assistance technique de l'OIT
concernant la création d'emplois par l'entreprise


Résumé analytique

L'immense majorité des emplois productifs se trouvent dans les entreprises, et notamment dans les coopératives. Les politiques et programmes de création d'emplois doivent donc mettre fortement l'accent sur les facteurs qui influent sur la création et le développement des entreprises, en particulier des plus petites d'entre elles, qui représentent la plupart des emplois existants et nouveaux. Les facteurs qui influent le plus, directement et indirectement, sur la compétitivité des entreprises et sur leur aptitude à créer des emplois (voir section II) sont les suivants: attitudes culturelles envers l'esprit d'entreprise, influence de l'environnement institutionnel et juridique sur le dynamisme des entreprises, existence d'une infrastructure de services efficace. Le Programme du développement des entreprises de l'OIT suit une approche intégrée qui aborde la question de la création d'emplois dans l'entreprise à ces trois niveaux tout en accordant une attention particulière à la qualité des emplois créés. Les activités de l'OIT dans ce domaine se fondent largement sur un instrument récemment adopté, la recommandation (no 189) sur la création d'emplois dans les petites et moyennes entreprises, 1998.

La section III décrit la stratégie de l'OIT en matière de création d'emplois par l'entreprise, stratégie qui comprend deux éléments principaux. Tout d'abord, le Bureau s'efforce d'élaborer une approche mondiale de la promotion de l'entreprise en exerçant un rôle moteur dans le recensement et la diffusion des pratiques optimales en ce domaine. Cette action est menée grâce à sa participation à de nombreuses instances internationales et à la diffusion des pratiques optimales dans des publications et du matériel pédagogique. Ensuite, le Bureau met en œuvre un programme intégré et internationalement reconnu de services consultatifs et de projets d'assistance technique relatifs à la création d'emplois par l'entreprise. En 1997, le BIT a mené à lui seul 238 missions consultatives (auxquelles s'ajoutent les très nombreuses missions menées par les équipes consultatives multidisciplinaires) et a mis en œuvre un programme mondial d'assistance technique d'un montant total de 25 millions de dollars. Pour que les projets d'assistance technique soient aussi rentables, efficaces et durables que possible, on a associé à la réalisation de la plupart d'entre eux des intermédiaires locaux dont la capacité à fournir des services de développement de l'entreprise fait partie intégrante du projet. On met particulièrement l'accent sur la participation des organisations d'employeurs et de travailleurs et sur le renforcement des moyens de ces organisations. Pour améliorer l'intégration des différents éléments du Programme de création d'emplois par l'entreprise, l'OIT a lancé récemment le Programme international pour les petites entreprises (ISEP), qui est mis en œuvre par les EMD au niveau du terrain et coordonné par le Département du développement des entreprises et des coopératives, lequel s'appuie sur les compétences de nombreux départements techniques du siège.

Le suivi et l'évaluation des projets et programmes de développement de l'entreprise ont fait récemment l'objet de nombreux travaux de l'OIT. On trouvera en annexe un aperçu des analyses récentes qui montre que les projets de l'OIT ont permis de créer un grand nombre d'emplois dans les entreprises à un coût unitaire allant de 42 à 848 dollars des Etats-Unis.

Le présent rapport comporte un examen d'ensemble (section IV) des différents types de projets d'assistance technique qui ont été exécutés ou sont en train de l'être, un accent particulier étant mis sur leur portée, leur efficacité, leur rentabilité et leur durabilité. Les projets sont envisagés sous trois angles: promotion d'une culture d'entreprise; création d'un cadre économique favorable; adoption de programmes visant à mettre en place des services à l'entreprise efficaces.

En conclusion (section V), le rapport rappelle brièvement les principaux avantages comparatifs dont dispose maintenant l'OIT dans le domaine de la création d'emplois par l'entreprise par rapport aux autres programmes et organisations qui œuvrent dans ce domaine.


I. La création d'emplois, le développement
des entreprises et l'OIT

1. L'objet essentiel du présent rapport est d'analyser la stratégie de l'OIT visant à aider les mandants à créer des emplois en développant les entreprises, et notamment les coopératives. Ce rapport souligne l'importance décisive de l'entreprise privée pour l'emploi, recense les questions essentielles auxquelles sont confrontés les mandants dans le développement des entreprises et examine plus en détail différentes activités menées avec l'appui de l'OIT en vue de promouvoir la création d'emplois par les entreprises. Enfin, il analyse l'avantage comparatif acquis par l'OIT dans ce domaine.

L'importance des entreprises pour l'emploi

2. L'immense majorité des emplois productifs se trouvent dans les entreprises, et notamment les coopératives. Depuis une dizaine d'années, on est de plus en plus conscient du rôle important joué par les petites et moyennes entreprises (PME) dans la création d'emplois et la promotion de la croissance économique. Des statistiques récentes des pays de l'OCDE montrent que, dans de nombreux cas, les petites entreprises interviennent dans la création de plus de 80 pour cent des nouveaux emplois. Selon les éléments dont on dispose, les PME jouent un rôle au moins aussi important dans les pays en développement et les pays en transition. En outre, elles représentent la majorité des emplois existants. Dans la plupart des pays de l'OCDE, 50 pour cent au moins de la main-d'œuvre est employée par des PME. Dans les pays en développement, le chiffre atteint souvent 60 à 80 pour cent.

3. Les coopératives jouent également un rôle important dans la croissance économique et la promotion de l'emploi, à la fois en tant qu'entreprises de production qui favorisent l'emploi indépendant de leurs membres qu'en tant que fournisseurs de services à ces membres. Dans les pays en développement, quelque 460 millions de personnes sont membres d'au moins un type d'entreprise coopérative, contre environ 180 millions dans les pays développés à économie de marché. Les principales activités des coopératives sont la commercialisation et la fourniture des produits agricoles, l'épargne et le crédit, le commerce de gros et de détail, les soins de santé et l'assurance.

4. A mesure que l'emploi devenait l'une des premières priorités des pays de tous niveaux de développement, l'intérêt pour les mesures et programmes tendant à favoriser le développement des entreprises, y compris les entreprises individuelles, s'est accru rapidement.

5. A l'OIT, le rôle clé attribué aux entreprises dans le développement et la création d'emplois a entraîné la formation en 1991 du Département du développement des entreprises et des coopératives. L'importance décisive du développement des entreprises en général, et des petites entreprises en particulier, s'est traduite également par l'adoption d'un ensemble d'instruments, dont récemment la recommandation (no 189) sur la création d'emplois dans les petites et moyennes entreprises, 1998. Cette importance a été aussi largement reconnue par la communauté internationale, par exemple lors du Sommet social de Copenhague en 1995.

6. A mesure qu'elle met l'accent sur l'emploi dans les petites entreprises, l'OIT se préoccupe des résultats mitigés de nombreuses PME en matière d'efficacité, de conditions de travail, de protection sociale et autres aspects de la qualité de l'emploi. Certes, nombre de PME sont rentables, sont productives et offrent de bonnes conditions de travail et de bons salaires. En revanche, particulièrement dans certains pays en développement, leur productivité, leur efficacité, les salaires qu'elles offrent et les normes sociales qu'elles appliquent sont souvent inacceptables. Par ailleurs, de nombreux enfants travaillent dans les petites entreprises. Il faut donc que les mesures et programmes tendant à promouvoir l'emploi, particulièrement dans les petites entreprises, tiennent compte de la qualité et de la quantité des emplois créés.

7. Par ailleurs, la crise financière de l'Asie illustre l'influence que l'évolution du marché peut avoir dans certaines circonstances sur l'emploi et la marche des entreprises. A cet égard, la Réunion de haut niveau sur les réponses sociales à la crise financière dans les pays d'Asie de l'Est et du Sud-Est (Bangkok, avril 1998) a noté que «la création d'emplois, qui constitue la politique la plus décisive en vue de la reprise, dépend de la compétitivité et du succès des entreprises [et que] les pertes d'emplois considérables qui ont eu lieu depuis le début de la crise ont eu pour effet de souligner qu'il importe de prêter attention à la durabilité des emplois, étant donné que ceux créés au sein d'entreprises pleinement compétitives sont les plus susceptibles de durer»(1).

II. Questions essentielles relatives au développement
des entreprises et des coopératives

8. La capacité des entreprises, et plus particulièrement des PME, à accroître et à créer des emplois dépend de tout un ensemble de facteurs, dont certains des plus importants sont exposés ci-dessous.

Défis posés par l'évolution du cadre mondial

9. Les préoccupations relatives à la création d'emplois acquièrent une importance prioritaire dans le cadre de la mutation profonde que subit l'économie mondiale, mutation qui entraîne une transformation des conditions dans lesquelles les entreprises de toute taille fonctionnent et se font concurrence. Dans ces conditions, la mise en place d'une infrastructure politique et institutionnelle adaptée, combinée à de nouvelles compétences en matière de gestion et de direction, joue un rôle de plus en plus essentiel dans la lutte menée pour éviter la marginalisation dans l'économie mondiale. Pour que les entreprises soient en mesure de profiter des possibilités de croissance créées par la mondialisation et de survivre dans un environnement de plus en plus concurrentiel, même sur les marchés intérieurs, elles doivent se doter de nouveaux atouts comme la qualité, l'image, la rapidité, la flexibilité, la créativité, l'adaptation aux besoins des clients et l'innovation, en vue à la fois de réduire les coûts et d'améliorer les produits et services. Il y a lieu d'améliorer en permanence les compétences et connaissances, tant sur le plan technique que sur celui de la gestion, afin d'attirer et de conserver les emplois et les investissements. La qualité de la gestion des ressources humaines et du développement acquiert donc une importance cruciale pour le maintien de la viabilité des entreprises.

10. Dans nombre de pays, ces pressions ont conduit à une réévaluation fondamentale de l'environnement général des PME et à la recherche de moyens efficaces de promouvoir la création d'emplois grâce à un ensemble de mesures et de programmes de développement de l'entreprise. Dans ce contexte, il importe que la restructuration et la modernisation des entreprises soient menées de manière à minimiser les coûts sociaux.

Le climat culturel

11. Le développement des PME est souvent limité par l'existence de préjugés institutionnels et sociaux qui favorisent l'emploi dans les grandes entreprises publiques ou privées. En Afrique, par exemple, de nombreux systèmes éducatifs et sociaux privilégient les carrières dans la fonction publique. Travailler dans une petite entreprise est largement considéré comme un pis-aller ou un simple tremplin pour obtenir un emploi dans une grande entreprise. D'après une étude récemment effectuée en Indonésie, 5 pour cent seulement des diplômés ayant fait des études commerciales considèrent l'emploi dans une entreprise comme un choix de carrière. Dans d'autres pays, en revanche, une culture propice aux petites entreprises est solidement enracinée, et les valeurs et convictions étayant cette culture sont largement admises au sein de la collectivité.

12. L'un des moyens les plus efficaces de développer une culture favorable à l'entreprise est l'éducation et la formation. C'est pourquoi de nombreux pays ont entrepris récemment d'introduire des éléments de gestion à tous les niveaux de leur système de formation et d'éducation.

Le cadre institutionnel et juridique

13. Un autre facteur essentiel au succès des entreprises, et en particulier des PME, est l'existence d'un cadre institutionnel et juridique propre à favoriser leur développement, au lieu de l'entraver. Le régime juridique doit favoriser la réalisation des objectifs sociaux sans nuire à la compétitivité de l'entreprise. La recommandation no 189 souligne l'importance de ce cadre institutionnel et juridique favorable.

14. Il arrive cependant que les règlements pris dans certaines circonstances économiques ou sociales ne soient plus adaptés à la situation. Il faut alors contrôler l'application des mesures, règles et procédures, ainsi que de leurs conséquences, et les adapter en fonction des besoins. Il importe particulièrement de réexaminer la législation relative aux coopératives, qui est dépassée dans de nombreux pays, particulièrement dans ceux du tiers monde. A cet égard, il importe en urgence de réduire le rôle de l'Etat dans le développement des coopératives et de faire porter l'accent sur les mesures propres à améliorer leur compétitivité.
 

Recommandation no 189, paragraphe 5

5. En vue de créer un environnement favorable à la croissance et au développement des petites et moyennes entreprises, les Membres devraient:

  1. adopter et mettre en œuvre des politiques budgétaires, monétaires et de l'emploi propres à promouvoir un environnement économique optimal (en ce qui concerne, notamment, l'inflation, les taux d'intérêt, les taux de change, les impôts, l'emploi et la stabilité sociale);
  2. établir et mettre en œuvre des dispositions juridiques appropriées ayant trait, en particulier, aux droits de propriété, y compris la propriété intellectuelle, à l'implantation des établissements, à l'exécution des contrats et à une concurrence loyale, ainsi qu'une législation sociale et du travail adéquate;
  3. rendre l'entreprenariat plus attrayant en évitant les mesures d'ordre politique et juridique qui désavantagent ceux qui souhaitent devenir entrepreneurs.


15. On reconnaît également que les politiques et programmes visant à mettre en valeur les ressources humaines nationales jouent un rôle décisif dans la création à terme d'emplois de qualité. En outre, comme le montre la crise financière qui sévit actuellement dans de nombreuses régions du monde, une législation de la concurrence garantissant la transparence est essentielle au développement durable de l'économie.

Une infrastructure de services efficace

16. A la différence des grandes entreprises, les plus petites intègrent ou maîtrisent rarement les fonctions situées en amont et en aval qui sont nécessaires à la création et à la vente de leurs produits et de leurs services. En raison de leur faible taille, de leurs ressources insuffisantes et de leur spécialisation, elles dépendent largement de la qualité des services publics et privés disponibles. Il faut donc mettre en place des services, des institutions et des programmes propres à favoriser la croissance des petites entreprises, développer l'emploi et aider à la réalisation des objectifs sociaux. Cela vaut également pour les coopératives, qui, dans de nombreux pays, sont de plus en plus poussées par les pressions du marché à améliorer leur productivité, leur efficacité et leur esprit d'innovation, alors même que les gouvernements les privent de leur statut privilégié.

17. Les entreprises de certains pays bénéficient déjà de nombreux programmes de soutien. Dans d'autres pays, les institutions de services sont souvent mal adaptées aux besoins des petites entreprises, compte tenu en particulier de l'évolution mondiale actuelle. Par ailleurs, dans nombre de pays en développement et en transition, les marchés n'ont pas réussi à créer jusqu'ici une infrastructure satisfaisante de services à l'entreprise.

18. Les types de services les plus importants sont:

Recommandation no 189, paragraphes 12 à 14

12. Les services d'appui visés au paragraphe 11 ci-dessus devraient, autant que possible, être conçus et mis à disposition de manière à garantir une pertinence et une efficacité optimales. Cet objectif devrait être poursuivi notamment:

  1. en adaptant les services en question et leur mise à disposition aux besoins particuliers. particuliers. des petites et moyennes entreprises, compte tenu des conditions économiques, sociales et culturelles existantes ainsi que des différences tenant à la taille, au secteur et au stade de développement;
  2. en assurant une participation active des petites et moyennes entreprises et des organisations d'employeurs et de travailleurs les plus représentatives au choix des services à fournir;
  3. par la participation du secteur privé et public à la mise à disposition de ces services par l'intermédiaire, par exemple, d'organisations d'employeurs et de travailleurs, d'organisations parapubliques, de consultants privés, de parcs technologiques, de pépinières d'entreprises et des petites et moyennes entreprises elles-mêmes;
  4. en décentralisant la fourniture des services pour les rapprocher autant que possible des lieux d'implantation des petites et moyennes entreprises;
  5. en facilitant l'accès à un ensemble intégré de services efficaces par la mise en place de «guichets uniques» ou par des services d'orientation;
  6. en ayant pour but l'autosuffisance financière des prestataires de services par la prise en charge d'une partie raisonnable des coûts par les petites et moyennes entreprises et d'autres sources, de manière à éviter un dysfonctionnement des marchés concernant ces services et à améliorer le potentiel de création d'emplois des petites et moyennes entreprises;
  7. en assurant le professionnalisme et la responsabilisation dans la gestion des services fournis;
  8. en établissant des mécanismes de suivi régulier, d'évaluation et de mise à jour des services.

13. Les services devraient être conçus de façon notamment à améliorer la productivité et d'autres facteurs propres à promouvoir l'efficacité et à aider les petites et moyennes entreprises à maintenir leur compétitivité sur les marchés nationaux et internationaux, tout en améliorant leurs pratiques et conditions de travail.

14. Les Membres devraient faciliter l'accès des petites et moyennes entreprises au financement et au crédit dans des conditions satisfaisantes. Dans cette perspective:

  1. les services de crédit et autres services financiers devraient, sauf dans le cas de groupes d'entrepreneurs particulièrement vulnérables, être offerts autant que possible aux conditions du marché pour assurer la pérennité desdits services;
  2. des mesures additionnelles devraient être prises pour simplifier les procédures administratives, réduire le coût des transactions et surmonter les obstacles liés à l'insuffisance des garanties, par exemple en créant des agences non gouvernementales de distribution de crédit et des institutions financières de développement orientées vers la lutte contre la pauvreté.


19.
Dans un monde où les subventions publiques sont en voie de réduction rapide, l'une des questions qui se posent de plus en plus est celle du maintien de ces services ou, en d'autres termes, de la mesure dans laquelle les clients couvrent tout ou partie de leur coût. La recommandation no 189 fournit un aperçu général des pratiques optimales en vigueur dans cet important domaine.

III. La stratégie menée par l'OIT pour promouvoir
la création d'emplois par l'entreprise

20. A mesure que l'on prenait conscience, au cours des dernières décennies, de l'importance capitale des entreprises dans la création d'emplois et la croissance économique, on a intensifié les recherches menées pour définir des stratégies efficaces de promotion des entreprises, et particulièrement les plus petites. Cet effort a entraîné en premier lieu la création d'un grand nombre d'institutions publiques fournissant une large gamme de services à l'entreprise, spécialement dans le domaine de la technologie. Au cours du temps, les limites de ces initiatives publiques sont apparues de plus en plus clairement. L'importance de la participation directe des clients du secteur privé et de leurs représentants à la conception, à la fourniture et à l'évaluation d'une gamme fortement élargie de services est de plus en plus reconnue, entraînant de ce fait l'apparition d'une gamme tout aussi large de programmes. Très récemment, on a pris également conscience de l'importance décisive de l'environnement institutionnel et juridique et de la nécessité de disposer d'une culture d'entreprise.

21. Cependant, les efforts accomplis jusqu'ici ont été fortement limités par le manque de données internationales comparatives sur l'impact et l'efficacité des divers programmes et mesures, particulièrement ceux qui concernent la création d'emplois et la qualité de cet emploi. Il existe une pénurie de données sur les pratiques optimales et les normes internationales permettant d'évaluer l'efficacité des programmes. L'ensemble de ces facteurs ont entraîné une augmentation rapide du nombre des demandes des mandants de l'OIT - notamment en provenance des pays en développement - tendant à obtenir un appui dans l'élaboration et la mise en œuvre de politiques et de programmes de création d'emplois par les entreprises. Il en est résulté la mise au point par l'OIT d'un programme important de recherche appliquée, de services consultatifs et d'activités de renforcement des capacités dans le domaine du développement de l'entreprise. Ce programme d'activités se fonde sur une double stratégie.

Elément stratégique no 1:
Façonner le débat mondial grâce au rôle moteur
de l'OIT dans le recensement et la diffusion
des pratiques optimales relatives à la création d'emplois
par les entreprises

22. L'OIT s'efforce activement d'accroître sa réputation de centre mondial de qualité et d'être à même d'élaborer des stratégies de création d'emplois par l'entreprise selon des modalités reposant sur ses préoccupations et principes. Pour ce faire, il faut développer au maximum la portée, l'impact, la rentabilité et la viabilité des programmes relatifs à la quantité et à la qualité de l'emploi. C'est pourquoi l'OIT a joué au cours des dernières années un rôle moteur dans diverses instances internationales. Par ailleurs, un nombre croissant d'activités de l'Organisation ont été axées sur la formulation et la diffusion de directives relatives aux pratiques optimales à l'usage des mandants et autres acteurs économiques participant à l'élaboration et à la mise en œuvre des programmes de création d'emplois par les entreprises.

23. Il est difficile de trouver de bons indicateurs de la mesure dans laquelle l'OIT a réussi à affirmer jusqu'ici son rôle directeur, mais les critères indirects ci-après méritent d'être notés:

Participation de l'OIT aux instances internationales

  • le Comité d'organismes donateurs pour le développement de la petite entreprise, dans lequel l'OIT dirige les efforts accomplis pour recenser les pratiques optimales actuellement menées au niveau mondial dans les services financiers et non financiers destinés au développement de l'entreprise; ce comité regroupe la quasi-totalité des organisations multilatérales et bilatérales qui œuvrent en faveur du développement de la petite entreprise;
  • le Groupe de travail des bailleurs de fonds sur le secteur financier, au sein duquel la contribution de l'OIT a permis de mener des projets conjoints dans le domaine de la sécurisation des prêts;
  • la Conférence mondiale de l'UNESCO sur l'enseignement supérieur, au sein de laquelle l'OIT anime la Table ronde sur l'enseignement supérieur et le monde du travail et offre une perspective tripartite sur la manière dont l'enseignement supérieur peut s'adapter au mieux à l'évolution des besoins des entreprises et des partenaires sociaux au XXIe siècle;
  • l'Alliance coopérative internationale;
  • le Groupe consultatif d'assistance aux plus pauvres (CGAP), au comité exécutif duquel l'OIT siège actuellement, ayant joué un rôle clé dans la détermination du programme d'activités futures de ce groupe de donateurs multilatéraux en matière de microfinance;
  • le Sommet mondial du microcrédit, où l'OIT, l'une des trois institutions des Nations Unies invitées, a présenté son plan d'action institutionnel et a été chargée par le conseil des institutions des Nations Unies d'organiser une réunion de haut niveau sur le microcrédit dans les pays touchés par un conflit;
  • l'Organisation asiatique de productivité, où l'OIT participe régulièrement aux réunions nationales et régionales visant à fournir des avis techniques sur la productivité, le développement des entreprises et la création d'emplois et où elle a joué un rôle essentiel dans la création de centres de productivité tripartites dans plus de 60 pays;
  • l'Atelier d'Harare sur les pratiques optimales en matière de services non financiers à l'entreprise en Afrique, qui rassemblera un large ensemble de représentants des donateurs dans un cadre général établi par l'OIT (septembre 1998);
  • l'Atelier du Brésil sur les pratiques optimales à l'échelle du monde en matière de services d'aide au développement de la petite entreprise, qui est organisé conjointement par l'OIT, la Banque mondiale et la Banque interaméricaine de développement (mars 1999).


24.
Les forums des entreprises organisés par l'OIT contribuent également à la promotion du rôle de l'Organisation dans ce domaine. Le premier de ces forums, qui s'est tenu en novembre 1996, a rassemblé 600 participants de 100 pays. Son thème général était Promouvoir le progrès social et la compétitivité des entreprises dans une économie mondiale. Le deuxième, qui aura lieu les 5 et 6 novembre 1999, comprendra une session importante intitulée L'exploitation du gisement d'emplois que constituent les petites entreprises.
 

Publications relatives aux pratiques optimales publiées par l'OIT
ou avec son concours

  • Business development services for SMEs: Preliminary guidelines for donor-funded interventions, Comité d'organismes donateurs pour le développement de la petite entreprise, janvier 1998.
  • Value for money? Impact of small enterprise development, Harper, M., and Finnegan, G., Oxford and IBH Publishing (New Delhi, 1998).
  • Productivity and quality management: A modular programme, Prokopenko, J., et North, K., publié conjointement par l'OIT et l'Organisation asiatique de productivité, 1996.
  • Le conseil en management: guide pour la profession, édition révisée, Kubr, M., BIT, 1996.
  • Le développement des petites entreprises: politiques et programmes, Neck, P., BIT, 1987.
  • Entrepreneurship development for women: A manual for trainers, Finnegan, G., BIT, 1996.
  • Management development: A guide for the profession, Prokopenko, J., BIT, 1998.
  • Micro and small enterprise finance: Guiding principles for selecting and supporting intermediaries, Groupe de travail des bailleurs de fonds sur le développement du secteur financier, Comité d'organismes donateurs pour le développement de la petite entreprise, 1995.
  • Checklists for design and management of revolving loan funds, BIT, 1998.
  • Monitoring guidelines for semi-formal financial institutions, Wesseling, B., BIT, 1996.
  • Guarantee funds: Pitfalls and promises, Bastianan, M., van Rooij, P., BIT, 1997.


Elément stratégique no 2:
Elaboration d'un programme intégré de services consultatifs
et de projets d'assistance technique sur la création d'emplois
par les entreprises

25. L'importance croissante attachée par les Etats Membres à la création d'emplois par la promotion des entreprises privées, et particulièrement des petites entreprises, stimule la demande de services consultatifs et d'activités de coopération technique de l'OIT. L'Organisation s'efforce de répondre à cette demande en fournissant des services consultatifs de courte durée et en mobilisant des ressources extrabudgétaires pour les activités de coopération technique à plus long terme.

26. Les services consultatifs, financés essentiellement par le budget ordinaire, sont fournis par le siège, les équipes consultatives multidisciplinaires et les consultants internationaux engagés pour des périodes de courte durée. Au cours de 1997, 238 missions consultatives ont été ainsi menées pour aider les mandants à élaborer des stratégies nationales et sectorielles et à concevoir et à mettre en œuvre des programmes de renforcement des capacités, dont nombre ont joué un rôle important dans les pays intéressés, notamment en permettant la création d'un grand nombre d'emplois (voir section IV ci-dessous).

27. Si la plupart des programmes de coopération technique financés par des ressources extrabudgétaires continuent à faire appel à des experts internationaux permanents ou temporaires, ils reposent de plus en plus sur les compétences nationales. Du point de vue géographique, l'OIT participe activement à la création d'emplois par les entreprises et au développement des coopératives dans quelque 65 pays en développement ou en transition à travers le monde.

28. Par suite de la baisse des ressources provenant du PNUD et des sources multi-bilatérales ainsi que du recours accru aux ressources nationales pour la préparation et l'exécution, les dépenses de l'OIT portant sur les activités de coopération technique relatives au développement des entreprises et des coopératives se sont stabilisées à quelque 25 millions de dollars par an, dont près de la moitié pour l'Afrique. Du point de vue des donateurs, le PNUD fournit environ la moitié des ressources, le reste se partageant entre de très nombreux donateurs multi-bilatéraux: Allemagne, Autriche, Belgique, DANIDA, France, Italie, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède, Suisse et Union européenne.

29. Pour conserver son rôle directeur dans le domaine de la création d'emplois par les entreprises, l'OIT doit disposer d'un portefeuille sélectif de projets d'assistance technique, lesquels présentent l'avantage de permettre aux spécialistes techniques de rester en contact avec la situation nationale et d'élaborer et de raffiner leurs méthodes et approches. Ces projets sont donc essentiels à l'amélioration permanente de la compétence de l'OIT et du maintien de sa crédibilité en tant que centre de qualité dans un environnement en évolution rapide. Combinés aux activités de recherche appliquée, les projets menés sur le terrain constituent la base des avis fournis par l'OIT à ses mandants et à ses autres clients.

30. L'accent est donc mis sur les projets pilotes qui peuvent servir à élaborer et à tester de nouvelles méthodes et qui sont de nature à pouvoir servir de modèles. La quasi-totalité des projets visent au renforcement des capacités, ce qui garantit leur bon rapport qualité/prix. Ils sont mis en œuvre avec la collaboration d'intermédiaires locaux dont la capacité à fournir des services de développement de l'entreprise fait partie intégrante du projet. A cet égard, on accorde également la priorité au renforcement des moyens dont disposent les organisations d'employeurs et de travailleurs.

Le Programme international pour les petites entreprises (ISEP)

31. L'expérience montre qu'une approche intégrée est essentielle à l'efficacité des programmes et à une bonne coordination entre leurs différents éléments: soutien institutionnel et juridique, formation à la gestion, activités de développement et accès au crédit et aux moyens financiers. Ce souci de cohérence et de coordination a conduit l'OIT à lancer en 1998 un programme mondial, le Programme international pour les petites entreprises (ISEP), qui est mis en œuvre par les équipes consultatives disciplinaires au niveau des structures extérieures et coordonné par le Département du développement des entreprises et des coopératives, qui s'appuie sur les compétences d'un vaste ensemble de départements techniques du siège. L'ISEP se veut le principal vecteur de l'aide apportée aux mandants dans le cadre de la recommandation no 189. Dans le domaine du développement des coopératives, on a élaboré un certain nombre de programmes thématiques liés entre eux qui abordent les aspects essentiels de la question. De même, l'OIT fournit des services visant à assouplir les contraintes liées au crédit et aux questions financières qui entravent la création d'emplois par les entreprises. Le tableau ci-après résume les principaux types de services fournis par l'Organisation.
 


Niveau d'intervention

Principaux types d'intervention visant à appuyer la création d'emplois par les entreprises


Environnement
[Macro]

  • Promotion d'une politique et d'un cadre juridique favorables aux petites et moyennes entreprises
  • Stimulation d'une culture d'entreprise
  • Promotion de cadres nationaux tripartites visant à l'amélioration de la productivité et de la compétitivité
  • Elaboration de stratégies nationales visant au développement de la petite entreprise
  • Capacité de fourniture de services [Meso]
  • Réforme de la politique et de la législation relatives aux coopératives (par le biais du programme COOPREFORM)
  • Fourniture de conseils aux banques centrales en vue de l'amélioration du cadre réglementaire régissant l'accès au crédit et aux moyens financiers
  • Mise en place de services de soutien efficaces, notamment de centres de productivité tripartites
  • Renforcement des capacités des organisations d'employeurs et de travailleurs et des organisations connexes
  • Promotion des liens économiques
  • Mise en valeur des ressources humaines et promotion de l'efficacité des coopératives (par le biais du programme COOPNET)
  • Mise en place de réseaux efficaces d'agents effectuant de petites opérations financières
  • Mise en place de guichets spécialisés dans les crédits aux PME dans les banques commerciales
  • Appui aux associations d'épargne et aux coopératives de crédit

Services de développement de l'entreprise [Micro]

  • Formation au démarrage et au développement des affaires
  • Esprit d'entreprise, productivité et développement de la gestion
  • Recensement des possibilités de développement commercial
  • Facilitation de l'accès des coopératives aux marchés et à l'exportation (par le biais du Programme INTERCOOP)
  • Développement des systèmes de garantie des crédits
  • Elaboration de programmes relatifs au microcrédit destinés aux travailleurs indépendants

Autres

  • Promotion de l'accès à la protection sociale et aux services sociaux des travailleurs indépendants et des petites entreprises
  • Amélioration des conditions de travail dans les petites entreprises
  • Développement des coopératives destinées aux peuples indigènes (par le biais du programme INDISCO)



IV. Quelques projets et leurs résultats

32. Cette section rend compte d'une série de projets mis en œuvre par l'OIT dans le domaine de la création d'emplois par les entreprises, afin de donner une vue d'ensemble des activités pratiques que mène l'Organisation en la matière et d'évaluer leurs résultats et leur efficacité.

Principaux objectifs des programmes
de création d'emplois par l'entreprise

33. Il convient ici de définir quelques-uns des grands critères qui doivent guider l'évaluation des résultats de ces programmes. Ces critères sont, entre autres:

34. Si les critères ci-dessus fournissent un cadre général utile à l'évaluation des programmes de développement des entreprises, il faut reconnaître que ce type d'évaluation est loin d'être simple. En effet, il est souvent difficile, voire impossible, d'isoler les facteurs extérieurs qui peuvent influencer les groupes cibles et leurs entreprises. De plus, les informations sont souvent difficiles à obtenir, et la durée sur le long terme des résultats obtenus difficile à quantifier et à prévoir. Depuis quelques années, pour surmonter ces difficultés, l'OIT joue un rôle précurseur dans la mise au point de méthodes d'évaluation des projets de développement d'entreprise. A cette fin, elle coopère avec un grand nombre d'organismes donateurs et même diverses activités de recherche appliquée. Le résultat de ce travail se reflète dans l'étude d'impact dont rendent compte les sections suivantes et dans le tableau récapitulatif figurant en annexe. L'amélioration et la consolidation de ces méthodes constituent une priorité absolue pour les années à venir. A cet égard, il importera de mettre au point des systèmes peu coûteux pour la récolte des informations et de les intégrer aux différents programmes et projets.

Promotion de la culture d'entreprise

35. Les programmes de l'OIT qui tendent à promouvoir la culture d'entreprise visent avant tout les systèmes éducatifs et les systèmes de formation, pour faire en sorte que leurs programmes sensibilisent les élèves aux débouchés professionnels offerts par l'emploi indépendant et la petite entreprise. Ainsi, le programme de formation à l'entreprenariat mis en place au Kenya a réussi à intégrer des éléments concernant l'esprit d'entreprise dans le système national d'éducation et de formation. En Bulgarie, un programme plus modeste portant sur le même type d'activités est actuellement mis en œuvre en collaboration avec l'UNESCO et l'ONUDI.

36. Pour soutenir les activités entreprises dans ce domaine, l'OIT a mis au point un dossier pédagogique intitulé Know About Business destiné aux instituts de formation professionnelle et technique qui cherchent à introduire dans leurs programmes des éléments relatifs à l'entreprenariat pour mieux informer les étudiants des possibilités de carrière dans le domaine de l'emploi indépendant et de la petite entreprise, mais aussi des difficultés qui s'y attachent.

Programmes destinés à créer un environnement
favorable à l'entreprise

37. La mise en place d'un cadre institutionnel et législatif favorisant le développement des entreprises est l'un des meilleurs moyens de promouvoir l'essor des entreprises et la création d'emplois. Si elles sont bien conçues, les interventions de ce type peuvent avoir un effet bénéfique sur le développement d'un grand nombre d'entreprises. L'un des principaux objectifs de la recommandation no 189 est de fournir aux Etats Membres des lignes directrices dans ce domaine. De plus, le rapport de la Réunion de haut niveau sur les réponses sociales à la crise financière dans les pays d'Asie de l'Est et du Sud-Est (Bangkok, 1998) a souligné qu'il était important «de créer un environnement économique favorable aux investissements, y compris aux investissements étrangers directs, ainsi qu'aux activités des entreprises. Cet environnement aurait pour éléments la transparence de la gestion de l'économie, la stabilité des politiques macroéconomiques, l'ouverture des marchés, l'investissement dans le développement du capital humain, la souplesse de la réglementation, la bonne réaction des marchés du travail et des relations professionnelles saines»(2). Etant donné l'importance de ces éléments, l'OIT met actuellement au point un certain nombre de produits et de méthodes sur lesquels pourront s'appuyer ses services consultatifs dans ce domaine.

38. Le Programme COOPREFORM est un exemple des activités de l'OIT dans ce domaine. Il est destiné à améliorer le cadre institutionnel relatif aux coopératives. Les coopératives jouent un rôle important dans le développement social et économique de presque tous les pays. Ainsi, selon des estimations, plus de 40 pour cent des ménages africains seraient membres d'une coopérative. Les coopératives ont également créé un grand nombre d'emplois salariés et des possibilités nouvelles en matière d'emploi indépendant. Cependant, leur développement a été entravé dans de nombreux pays où elles étaient considérées avant tout comme des instruments destinés à l'exécution de certaines tâches économiques ou politiques pour le compte du gouvernement. Cependant, les réformes économiques et les processus de démocratisation en cours créent de nouvelles occasions propices au développement de coopératives véritables, autosuffisantes et autonomes, qui peuvent jouer un rôle important pour la création d'emplois.
 

Promouvoir la formation à l'entreprenariat au Kenya

La formation à l'entreprenariat a été introduite dans les établissements de formation technique, et des centres pour la petite entreprise ont été créés pour promouvoir la culture d'entreprise et encourager les étudiants à envisager l'emploi indépendant comme une perspective de carrière à long terme prometteuse.

Les activités visant à institutionnaliser la formation à l'entreprenariat ont eu les résultats suivants:

  • les directeurs des établissements de formation participant au projet et des hauts fonctionnaires du ministère de la Formation technique et de la Technologie appliquée ont été convaincus des mérites de la formation à l'entreprenariat et se sont engagés à la mettre en pratique;
  • des administrateurs et 1 436 formateurs ont été préparés à enseigner et à gérer des programmes de formation à l'entreprenariat dans les établissements de formation technique, et cette discipline constitue maintenant un élément permanent du programme de formation que suivent tous les élèves instructeurs de l'Institut de formation des enseignants du Kenya;
  • plus de 108 établissements de formation ont modifié leurs programmes pour y intégrer une formation à l'entreprenariat;
  • dans les établissements de formation technique participant au projet, le nombre d'étudiants inscrits aux cours de formation à l'entreprenariat a augmenté, et il est maintenant de 19 000 par an, sur un total de 27 000 étudiants.

Un réseau national réunissant plus de 15 centres de la petite entreprise a également été créé pour encourager les établissements de formation à organiser des cours de développement de l'esprit d'entreprise. Ils assurent par ailleurs un suivi des étudiants et dispensent des services de formation professionnelle à la communauté.

Grâce à l'introduction de cours de formation à l'entreprenariat obligatoires dans les établissements de formation technique, plus de 20 000 jeunes par an prennent conscience que l'emploi indépendant offre des débouchés et suivent une formation de base sur la manière de concevoir, de créer et de gérer une petite entreprise avec l'aide des centres pour la petite entreprise. 

 

promouvoir la culture d'entreprise
avec le dossier de l'OIT Know About Business

Le Centre international de formation de l'OIT à Turin et le Service du développement et de la gestion des entreprises ont conjointement mis au point le dossier Know About Business (KAB). Cet ensemble de matériel pédagogique sur l'entreprenariat est destiné à promouvoir la culture d'entreprise. Il aide les étudiants à acquérir l'esprit d'entreprise et les prépare à créer leur propre affaire. Le KAB accorde une importance particulière aux problèmes de la productivité et des conditions de travail dans les petites et moyennes entreprises.

Le but du KAB est de démontrer aux jeunes qu'ils peuvent, s'ils le désirent, faire carrière comme indépendant ou comme petit entrepreneur. Bien entendu, tous les étudiants ne seront pas amenés à créer leur entreprise ou à s'installer à leur compte, mais le KAB les familiarise avec cette idée et leur propose des exemples pratiques illustrant les possibilités, les difficultés et les procédures à suivre dans ce domaine, ainsi que les caractéristiques, les comportements et les aptitudes nécessaires à la réussite d'un entrepreneur.

Le dossier KAB est conçu de manière à pouvoir être utilisé par les établissements de formation professionnelle dans différents types d'environnements pédagogiques. Il est d'un usage facile pour les formateurs et les enseignants des établissements de formation professionnelle et technique et peut être adapté selon qu'il est utilisé dans un pays industrialisé, dans un pays en développement ou dans d'autres contextes pédagogiques encore. Le KAB a intéressé de nombreux pays, notamment le Ghana, le Sénégal et la Zambie, où il est déjà utilisé. Le Nigéria et la Côte d'Ivoire, plusieurs pays asiatiques, dont la Chine et des pays du Pacifique, d'Europe centrale et d'Europe de l'Est ont également demandé à bénéficier de ce programme.

 

Le Programme COOPREFORM

Le Programme COOPREFORM est destiné aux responsables politiques qui entendent créer un environnement favorable aux coopératives en adoptant des législations propres à encourager le développement de coopératives autonomes et viables. Il comprend également des activités de renforcement des capacités en vue d'aider les organisations nationales de coopératives à fournir à leurs membres des services de soutien.

En créant un cadre législatif, politique et institutionnel adéquat, ce programme contribue de manière fondamentale à assurer la survie et le développement des coopératives, et il protège de ce fait le bien-être et l'emploi de leurs membres. Le programme a entrepris près de 100 missions consultatives dans 50 pays environ.


39. L'OIT a également des activités au Kenya, où elle a contribué à la mise au point d'un cadre institutionnel et juridique qui a débouché sur l'adoption au Parlement d'un document sur la promotion du secteur non structuré. En République-Unie de Tanzanie, l'OIT a participé à l'examen et à la reformulation de nombreux textes de loi, ce qui a permis d'améliorer la capacité du secteur des micro-entreprises et du secteur non structuré à prospérer et à créer des emplois.

 

Kenya: développement du cadre institutionnel et juridique

Au Kenya, une approche participative a été adoptée pour passer en revue toutes les politiques, les lois et les règlements qui faisaient obstacle au développement des micro et des petites entreprises et élaborer un ensemble de mesures tendant à appuyer ces entreprises. L'OIT a fourni une assistance technique au gouvernement et à un groupe d'étude spécial composé principalement de représentants du secteur privé, y compris des mandants de l'OIT.

Sur la base des travaux du groupe d'étude, le Parlement a adopté le document de session no 2 (1992), qui instaure un cadre politique cohérent pour les micro et les petites entreprises et précise les mesures que le gouvernement et le secteur privé doivent adopter pour favoriser leur développement. Le fait que tous les principaux acteurs en matière de développement des petites entreprises au Kenya aient été associés à cette opération leur a permis de mieux comprendre les faiblesses des approches en vigueur, de recenser les domaines où il y a place pour des améliorations et de se considérer comme les auteurs des recommandations formulées.

 

Politique nationale pour la promotion du secteur non structuré
en République-Unie de Tanzanie

En 1997, avec l'aide de l'OIT, le Parlement tanzanien a mis au point et adopté une Politique nationale pour la promotion du secteur non structuré qui devait occuper une place importante dans la politique nationale de l'emploi. Cette nouvelle politique prend en compte les caractéristiques et les besoins particuliers des acteurs du secteur non structuré tels qu'ils ont été définis par des enquêtes et des études. Elle a été mise au point à partir de larges consultations auxquelles ont été associées toutes les principales parties intéressées, dont les mandants de l'OIT, et vise à lever les obstacles réglementaires qui entravent l'essor des micro-entreprises et à permettre à celles-ci de bénéficier des mêmes mesures d'encouragement que les entreprises de taille plus importante.

L'un des soucis majeurs de cette politique est d'améliorer la qualité du travail dans le secteur non structuré, s'agissant en particulier des conditions de travail et de l'accès à la protection sociale.

Un comité a été créé pour participer à la mise en place de la politique. Il comprend des représentants du secteur public et du secteur privé. Les districts bénéficient maintenant d'une aide sous la forme de séminaires de formation, par exemple, qui leur permet d'adapter et d'appliquer la politique nationale régissant le secteur non structuré conformément aux spécificités locales.

 

Mise au point d'une politique en faveur de l'accès
au crédit en Afrique occidentale

En association avec la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) à Dakar, l'OIT a mis au point un programme global destiné à soutenir les institutions de microfinancement. Dans la région, près de 2 500 banques villageoises et coopératives d'épargne regroupant environ 715 000 membres/clients ont réuni 5 millions de dollars des Etats-Unis grâce aux dépôts de personnes qui comptent parmi les membres les plus pauvres de la société. En général, ces banques villageoises sont les seuls services financiers auxquels les ménages et les entreprises ont accès. Si le volume des crédits qu'elles accordent reste limité par rapport aux prêts bancaires, elles gèrent un volume de transactions important qui prouve qu'elles répondent à une demande réelle. Il est donc légitime que les autorités publiques leur assurent un environnement favorable.

Une des grandes faiblesses de ces institutions de microfinancement est qu'elles sont fragmentées et dépendent des donateurs. Pour résoudre ce problème, le programme conjoint a participé à la création d'une banque de données sur le microfinancement pour chacun des pays membres de l'Union monétaire. De la sorte, les gouvernements et les épargnants ont pu mettre au point des programmes de formation adéquats pour le personnel ainsi qu'un cadre réglementaire incitatif. De plus, une aide a été fournie aux institutions de microfinancement qui cherchaient à créer un système de vérification interne de leurs comptes. Ce programme a fait des émules dans plusieurs autres pays d'Afrique et prouve que des alliances inhabituelles, en l'occurrence celle de l'OIT et de la Banque centrale, peuvent parfois constituer un moyen très efficace de servir l'une des grandes causes de l'OIT.

 

40. Le partenariat de l'OIT avec les banques centrales de 15 pays africains a débouché sur un aménagement bénéfique du cadre institutionnel régissant les micro-établissements de crédit.

Programmes de développement de services
efficaces aux entreprises

41. La majeure partie des programmes et projets de l'OIT sont centrés sur ce domaine et ils ont été conçus pour renforcer la capacité des organisations intermédiaires locales, afin qu'elles puissent offrir des services durables, présentant un bon coût-efficacité et une excellente qualité à un grand nombre de clients, en principe des petites entreprises. L'objectif général est d'améliorer leur compétitivité et leur productivité. La recommandation no 189 fournit un grand nombre d'orientations dans ce domaine, dans lequel l'OIT a beaucoup travaillé pour recenser les meilleures pratiques dans les programmes destinés aux petites entreprises et à l'emploi indépendant, et comprendre leur lien avec la création d'emplois. L'étude comparative des programmes de crédit pour l'emploi dans un certain nombre de pays de l'OCDE en fournit un bon exemple.

42. Pour évaluer l'impact et le rapport coût-efficacité des nombreux projets mis en œuvre par l'OIT dans ce domaine, et pour donner une idée de ce qui est possible et réaliste en matière de programmes de création d'emplois par les entreprises, un tableau résumant 11 projets a été établi (voir annexe). Ce tableau contient une série d'indicateurs de réalisation, y compris le nombre des entreprises touchées, le nombre des emplois créés, le coût unitaire de cette création d'emploi, le pourcentage des femmes chefs d'entreprise touchées, ainsi que des indicateurs de durabilité de la capacité créée, y compris la mesure dans laquelle les services aux entreprises ont continué ou continueront d'opérer après la fin du projet. Ce tableau illustre aussi l'impact indirect important de certains projets qui ont su convaincre ou ont fait l'objet de nombreuses reproductions.

 

Microfinancement et création d'entreprises:
programmes pour l'emploi indépendant destinés aux chômeurs

En 1998, on a lancé un programme d'action afin d'étudier la performance et le coût-efficacité des formules de microfinancement des programmes pour l'emploi indépendant dans les pays industrialisés. Ces programmes sont à la fois l'instrument d'une politique active du marché du travail et des mesures visant à promouvoir le secteur privé. Ils atteignent actuellement entre 30 000 personnes (Irlande) et 120 000 (Allemagne).

La pénurie de capital est un obstacle important pour quiconque veut fonder une affaire, notamment pour les chômeurs. On estime que, pour se lancer dans l'emploi indépendant, il faut en moyenne un capital de l'ordre de 15 000 à 20 000 deutsche marks en Allemagne (soit entre 8 940 et 11 920 dollars des Etats-Unis), 6 500 livres irlandaises en Irlande (soit 9 690 dollars des Etats-Unis), 50 000 francs français en France (soit 8 888 dollars des Etats-Unis) et 24 000 florins hollandais aux Pays-Bas (soit 12 690 dollars des Etats-Unis) (aux taux de change en vigueur au 30 septembre 1998). Ces données sont inférieures au capital d'amorçage exigé par la plupart des groupes bancaires. Les programmes pour l'emploi indépendant tentent de surmonter cette difficulté en offrant des possibilités de microfinancement soit direct, soit par le biais d'intermédiaires, tels que les banques et les ONG financières. Il s'agit de niveaux de financement relativement élevés: le Régime de prestation de raccordement en Allemagne a coûté 944 millions de deutsche marks (soit 563 millions de dollars des Etats-Unis) en 1997 seulement, le programme ACCRE en France a coûté 1,2 milliard de francs français (soit 213 millions de dollars des Etats-Unis) en 1996.

Sept pays participent à cette initiative, à savoir l'Allemagne, le Canada, la France, l'Irlande, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et les Etats-Unis. Des comités directeurs ont été créés au niveau national afin de rassembler le gouvernement, les banques, les partenaires sociaux, les institutions de microfinancement et les chercheurs.

Ce programme d'action est cofinancé par plusieurs gouvernements et par des fondations privées et son objectif est d'informer les décideurs des mérites et des faiblesses de diverses options concernant des programmes pour l'emploi indépendant qui contiennent des composantes de microfinancement. Une conférence technique internationale de haut niveau se tiendra en 1999 pour évaluer les résultats et poser les bases d'un partage futur d'informations sur les meilleures pratiques.


43. Cependant, il ne faut pas perdre de vue que les informations dont on dispose ne sont pas toujours absolument comparables, compte tenu de différences dans la comptabilité et l'établissement des rapports. Lorsque c'est possible, ces lacunes sont relevées dans des notes de bas de page. En outre, ce ne sont pas tant les résultats d'un projet au cours de sa durée de vie qui comptent, mais plutôt la mesure dans laquelle ces résultats sont durables au-delà de la vie du projet. Enfin, beaucoup de ces projets sont des projets pilotes, et ils permettent d'évaluer et d'affiner des méthodologies qui sont ensuite reproduites à une échelle beaucoup plus vaste avec un meilleur rapport coût-efficacité.

44. Les données indiquent qu'il est possible de concevoir et de mettre en œuvre des projets de développement de l'entreprise qui engendrent une création d'emplois d'un rapport coût-efficacité raisonnable. Créer un emploi dans une entreprise ou créer un emploi indépendant coûte entre 42 et 848 dollars dans le cadre des projets étudiés en annexe. Afin d'établir des comparaisons avec les meilleures pratiques actuelles dans le monde, le BIT a publié en 1998 une étude(3) qui indique que la création d'emplois dans une large gamme de projets coûte entre 25 et 5 500 dollars. Voilà qui semble indiquer que le niveau des projets de l'OIT est excellent en ce qui concerne le rapport coût-efficacité direct, comparé aux meilleures références; cependant, il faut garder présentes à l'esprit les limitations des données disponibles.

 

ACOPAM

Le programme ACOPAM (Appui associatif et coopératif aux initiatives de développement à la base), conçu à l'origine pour lutter contre les conséquences de la sécheresse dans la région du Sahel en Afrique, est l'un des programmes de création d'emplois et de revenus les plus réussis de l'OIT. Appliqué au Burkina Faso, au Mali, en Mauritanie, au Nigéria et au Sénégal, l'ACOPAM a mis au point une méthodologie fondée sur l'organisation des habitants, au niveau de la base, en coopératives et entreprises similaires, afin d'améliorer leur sécurité alimentaire et leurs conditions de vie, notamment grâce à des programmes de gestion et d'irrigation communes de la terre, des banques céréalières, la commercialisation de produits et des programmes d'épargne et de crédit. A l'origine, le programme a été conçu comme une activité de soutien direct, et la plupart de ses travaux au cours des vingt dernières années ont porté sur le renforcement des capacités locales afin d'aider les groupes de la base à planifier et à mettre en œuvre des activités, ainsi qu'à mobiliser les ressources nécessaires. Les approches mises au point par le programme ont été largement reproduites.

Grâce à ses seules activités pilotes, l'ACOPAM a permis à 40 000 personnes environ de devenir travailleurs indépendants, notamment par le biais des banques céréalières. Ce sont des organisations locales qui rassemblent, stockent et vendent les céréales afin d'assurer la sécurité alimentaire de leurs membres à un coût raisonnable. Ces membres constituent des petits stocks, qui leur permettent d'atténuer les effets potentiellement catastrophiques des changements climatiques. L'ACOPAM a également contribué à accroître la durabilité des emplois existants en garantissant la viabilité économique des entreprises locales. Le programme a eu une incidence particulièrement importante sur l'emploi des femmes.


45. La composante du programme de l'OIT sur la création d'emplois au Cambodge concernant le développement des petites entreprises est un projet très réussi. Il en va de même du programme de création d'emplois intitulé ACOPAM (Appui associatif et coopératif aux initiatives de développement à la base), qui a été appliqué dans six pays africains, et qui montre comment bien des programmes parmi les plus efficaces sont fondés sur des stratégies intégrées comprenant une formation, le développement des compétences et la création de services financiers centrés sur les réalités locales; ils rassemblent les principaux intéressés pour mettre au point des stratégies adaptées aux conditions et aux possibilités locales. Des stratégies similaires ont été appliquées au Mozambique et en Bulgarie.

46. On s'est particulièrement attaché aussi au développement de matériels de formation à la gestion d'entreprise destinés aux petits entrepreneurs des pays en développement. En fait, le programme de l'OIT intitulé «Gérez mieux votre entreprise» (GERME) a acquis une réputation mondiale. En outre, les séries MATCOM (matériel et techniques de formation pour la gestion des coopératives) sont conçues tout particulièrement pour les gérants de coopérative. Elles ont été adaptées et traduites dans plus de 60 langues et elles sont largement utilisées par les coopératives de consommateurs et les coopératives agricoles pour améliorer leurs opérations commerciales.

 

Gérez mieux votre entreprise (GERME)

Le programme GERME est un système combiné de trousses de formation et de matériels pédagogiques comprenant une simulation de gestion d'entreprise dynamique afin de doter les propriétaires et les gérants des petites entreprises dans les pays en développement des connaissances pratiques leur permettant de lancer, de consolider et d'agrandir leur entreprise. Bien que ce programme soit essentiellement un instrument de formation, certaines de ses composantes portent sur la consultation, la promotion des associations d'entraide, le travail de réseau et les liens avec les institutions financières. Les manuels sont disponibles en quelque 35 langues.

Les institutions nationales pour le développement de la petite entreprise, à savoir les organisations d'employeurs, les organisations gouvernementales et semi-gouvernementales de soutien à la petite entreprise, les départements gouvernementaux et les organisations de travailleurs, sont familiarisées avec le programme grâce à une formation dispensée par des instructeurs, qui forment ensuite les chefs d'entreprise. Au total, quelque 3 500 instructeurs ont été formés. Grâce à cet effet multiplicateur, un grand nombre de chefs d'entreprise bénéficieront du programme à bas coût, et sa qualité est contrôlée en permanence par un système d'évaluation et de contrôle, qui en mesure l'impact.

Ce programme a été utilisé dans quelque 70 pays et, à ce jour, plus de 100 000 chefs d'entreprise des pays en développement en ont bénéficié. En 1993, une évaluation par l'Organisme suédois pour le développement international a conclu que le programme était très bénéfique pour les entrepreneurs en termes de rendement, de profits et de création d'emplois. Une évaluation récente a montré qu'un emploi est créé pour deux participants formés, à un coût moyen de 160 dollars.

 

Le programme COOPNET

Le programme COOPNET (Programme interrégional d'un réseau de développement des ressources humaines dans le domaine coopératif et associatif) tente de répondre à l'évolution du milieu économique, social et politique des coopératives dans les pays en développement en renforçant leurs systèmes de valorisation des ressources humaines. Le COOPNET se concentre sur la mise au point des programmes d'enseignement, des méthodes et des matériels de formation, ainsi que sur le renforcement des capacités pour améliorer l'entreprenariat coopératif; il tente d'inculquer des comportements nouveaux aux chefs d'entreprise, de développer les consultations en gestion, la vérification et des politiques du personnel modernes. En améliorant la capacité des institutions coopératives de valorisation des ressources humaines et des programmes de soutien aux activités commerciales des coopératives, le COOPNET favorise le maintien et la création d'emplois.

 

Promouvoir le développement économique local au Cambodge

Ce projet a permis de promouvoir le développement économique local au Cambodge grâce à des programmes fournissant une aide financière et non financière aux petites et micro-entreprises. Les Agences locales de développement économique ont été créées dans neuf provinces qui ont créé à leur tour une organisation non gouvernementale nationale en tant qu'homologue du projet.

Ces agences locales ont aidé plus de 10 000 petites et micro-entreprises, dans lesquelles l'emploi s'est accru en moyenne de 1,8 emploi, pour un coût de 126 dollars par emploi. Le coût du prêt de 1 dollar a été environ de 0,61 dollar sur l'ensemble de la durée du projet, et il avait beaucoup diminué vers la fin. Une évaluation de la Banque mondiale en 1996 a recommandé une vaste reproduction de ce projet à l'échelle mondiale. Convaincus par cette réussite, de nombreux donateurs ont fourni un capital total de 11 millions de dollars dont 5 millions seront consacrés à des prêts.

 

Le projet PROMICRO en Amérique centrale

Le projet PROMICRO (Système d'information pour la promotion des micro-entreprises) a fourni un appui aux micro-entreprises du secteur informel du Costa Rica, d'El Salvador, du Guatemala, du Honduras, du Nicaragua et du Panama, dans le but de renforcer les associations de micro-entreprises, d'améliorer leur accès à l'information, et la diffusion d'approches novatrices à leur promotion. Le projet a opéré par le biais de programmes nationaux de développement de la micro-entreprise, grâce à des organisations nationales et sous-régionales de micro-entreprises (y compris le Comité centro-américain de micro-entrepreneurs - COCEMI, aux ONG, aux Chambres de commerce et aux municipalités et associations locales.

Au fur et à mesure que l'organisation des associations de micro-entreprises en Amérique centrale s'est améliorée, le projet s'est concentré sur l'amélioration de la diffusion et du partage d'informations entre les micro-entreprises par le biais de bases de données informatisées reliées entre elles et par la création d'un site sur l'Internet (http://www.sipromicro.org). Ce site offre un large éventail d'informations, portant notamment sur les principaux événements, les projets en cours, les données économiques, les services de consultation, les références bibliographiques et les pages interactives sur des questions thématiques; il reçoit plus de 1 000 demandes d'information par mois. En 1997, il a également gagné le prix du meilleur site pour les petites entreprises en Amérique latine. Il est la preuve que les micro-entreprises peuvent elles aussi avoir recours aux technologies de pointe pour mieux s'intégrer à l'économie mondialisée.

 

Développement de l'entreprenariat et des petites entreprises
dans les syndicats africains

Lancé à l'initiative de l'Organisation de l'unité syndicale africaine (OUSA) et appuyé par l'OIT et le PNUD, ce projet veut promouvoir la création d'emplois de qualité durables et productifs pour les travailleurs qui ont perdu le leur à la suite de la restructuration économique. Il vise aussi à renforcer la gestion des entreprises qui sont la propriété de travailleurs. Le BIT a mis au point un module de formation et une méthodologie visant à équiper les formateurs/conseillers en développement d'entreprise qui sont dans les syndicats des compétences et du matériel nécessaires pour former et conseiller leurs membres. L'objectif à long terme est de mettre au point une composante de formation au développement de la petite entreprise qui sera intégrée dans les programmes d'éducation ouvrière ordinaires.

Ce projet pilote d'une durée de dix-huit mois, qui sera évalué en février 1999, vient en aide aux fédérations syndicales nationales des pays suivants: Algérie, Cameroun, Côte d'Ivoire, République démocratique du Congo, Ethiopie, Ghana, Namibie, République-Unie de Tanzanie, Tunisie et Zimbabwe.

 

Promotion des entreprises privées
par la Fédération des employeurs de Mauritanie

Ce projet est conçu pour renforcer la capacité de la Fédération des employeurs de Mauritanie à fournir des services à ses membres et aux entreprises non membres, y compris les petites et micro-entreprises du secteur informel. Un nouveau département a été créé au sein de la fédération, dont voici les principales activités:

  • conseiller les entrepreneurs et les promoteurs de projets;
  • dispenser des cours de formation «Gérez mieux votre affaire», notamment aux petits et aux micro-entrepreneurs;
  • dispenser des cours de formation «Démarrez votre entreprise»;
  • diffuser des informations sur les marchés et la technologie;
  • travailler en réseau avec d'autres organisations nationales d'appui aux entreprises et former leurs formateurs au programme «Gérez mieux votre entreprise - GERME».

Au cours de la première année, des conseils ont été fournis à 50 chefs d'entreprise et on a mis au point 10 études de marché et 15 plans d'entreprise. En matière de formation, il y a eu deux séries de cours pour formateurs, dix séries de cours pour chefs d'entreprise rassemblant 150 participants et trois cours de création d'entreprises qui ont rassemblé 50 participants. La durabilité du projet est assurée et le nouveau département est pleinement intégré dans la fédération.


Participation des organisations d'employeurs
et de travailleurs

47. Dans une perspective de création d'emplois par l'entreprise, l'OIT favorise notamment la participation des organisations d'employeurs et de travailleurs à la conception et à la mise en œuvre de ses activités, le développement de leur capacité de fournir des services efficaces pour promouvoir la petite entreprise et l'emploi indépendant. Nombre des projets décrits ci-dessus font appel à la participation directe ou indirecte des mandants. Les projets concernant les organisations d'employeurs en Mauritanie et l'Organisation de l'unité syndicale africaine (OUSA) sont des exemples d'appui direct aux partenaires sociaux. Dans le cadre de sa stratégie pour faire face à la crise financière asienne, l'OIT octroie à certaines organisations d'employeurs asiens une aide pour concevoir, développer et mettre en œuvre des ateliers sur la productivité destinés aux petites entreprises.

48. Les programmes d'accroissement de la productivité doivent aussi compter sur la participation des partenaires sociaux afin d'être plus efficaces et plus durables au niveau national et à celui de l'entreprise. Les approches tripartites sont favorisées par la création de conseils et de centres tripartites nationaux de productivité et par des séminaires et des publications techniques. Les organisations d'employeurs en Asie du Sud, en Europe centrale et orientale, dans les Caraïbes et en Afrique de l'Est ont bénéficié des activités de formation à la productivité destinées aux organisations d'employeurs et de travailleurs, et un atelier sur la productivité a été organisé pour les dirigeants syndicaux des pays d'Afrique anglophones. Un atelier semblable est prévu pour les pays francophones.

Approches sectorielles

49. On notera aussi que beaucoup de programmes de l'OIT ont adopté une approche sectorielle de la création d'emplois. Plusieurs programmes en cours, par exemple en Afrique du Sud et en Palestine, sont centrés spécifiquement sur le développement de petites opérations dans le secteur de la construction. Dans certains cas, des programmes semblables sont liés aux programmes d'infrastructure à forte intensité de main-d'œuvre de l'OIT. Le projet DECO a favorisé la création de petites et micro-entreprises dans le secteur des matériaux de construction (toitures en microbéton) dans 12 pays d'Afrique et d'Asie, grâce à une approche intégrée, qui comprend un transfert des technologies, une formation à des compétences et à la gestion d'entreprise, un accès au marché, l'utilisation de matériaux produits localement, la création d'associations de producteurs et la diffusion de l'information. Le secteur du tourisme offre un autre exemple d'approche sectorielle, puisqu'un programme de l'OIT visant à promouvoir la création d'entreprises dans le tourisme à petite échelle au Népal, qui s'adresse exclusivement aux femmes, a permis de créer 131 entreprises. Le programme «FIT» est aussi un autre exemple de programme sectoriel réussi puisqu'il a permis d'appliquer un éventail de stratégies novatrices bien au-delà de sa cible d'origine, qui était le secteur agroalimentaire.

 

Développement économique local
par la promotion de l'entreprise en Bulgarie

Trois agences régionales pour le développement ont été fondées et développées comme des organisations non gouvernementales. Elles ont créé leurs propres centres d'appui et de promotion de l'entreprise en tant qu'entreprises à but lucratif en Bulgarie occidentale. Ces centres fournissent des services aux entreprises et créent des liens entre l'administration locale et le secteur privé, assurant ainsi la base d'un développement économique local durable dans le domaine du projet.

Ces centres assurent les activités suivantes:

  • promotion d'une culture d'entreprise permettant aux chefs d'entreprise potentiels de prendre conscience des responsabilités et des risques que représente une entreprise indépendante ainsi que des possibilités qu'elle offre;
  • fourniture d'un appui local aux entreprises potentielles et à celles qui existent déjà (plus de 500 demandes de consultation ont été reçues);
  • fourniture d'une formation à la gestion d'entreprise (dispensée à près de 1 000 personnes à ce jour);
  • promotion de l'investissement étranger (grâce à un guide et des brochures concernant l'investissement, et une assistance directe aux investisseurs étrangers);
  • encouragement du dialogue entre les secteurs public et privé aux niveaux local et national afin de promouvoir l'entreprise privée;
  • création d'associations d'entreprises privées par branches.

Enfin, on a créé l'Association des entreprises bulgares des agences régionales de développement, qui compte à présent 10 centres d'entreprises membres. Plus de 100 entreprises ont bénéficié de services de consultation, qui ont engendré la création de 280 nouveaux emplois. Le programme devient de plus en plus autonome.

 

Réintégration des soldats démobilisés au Mozambique

Après la signature de l'accord de paix en octobre 1992, le Mozambique s'est trouvé confronté à l'énorme défi que représentait le retour de 100 000 soldats démobilisés, de 1,7 million de réfugiés revenant des pays voisins et de 4 millions de personnes déplacées à l'intérieur du pays, dans une économie dévastée par 16 années de guerre civile. Compte tenu de leur importance pour la consolidation du processus de paix et la stabilité nationale, la priorité a été accordée aux soldats démobilisés dans le processus de réintégration.

L'OIT a conçu un projet de formation à la gestion d'entreprise et aux compétences y relatives destiné aux soldats démobilisés. Ce projet a été appliqué par le ministère du Travail entre 1994 et 1998. Il combinait une formation professionnelle accélérée et la fourniture d'un outillage et d'une formation aux compétences de base en matière de gestion d'entreprise pour faciliter l'accès des soldats démobilisés à l'emploi, et notamment à l'emploi indépendant. Le projet comprenait aussi une composante micro-entreprise afin de convaincre les soldats démobilisés porteurs d'idées viables de lancer leur propre entreprise, et ce en les aidant à mettre au point un plan d'entreprise et en leur facilitant l'accès aux programmes de microcrédit.

A travers les centres d'emploi du ministère du Travail, un mécanisme de suivi a été mis en place pour évaluer les résultats de la formation et de l'assistance en termes d'emploi après l'intervention du projet. Ce dernier, grâce à l'aide de formateurs publics et privés, a formé environ 10 000 soldats démobilisés, dont plus de 70 pour cent sont devenus des travailleurs indépendants dans un secteur lié à la formation qu'ils avaient reçue. Leur revenu est en moyenne beaucoup plus élevé que le salaire minimum. Le projet a également favorisé la création d'environ 750 micro-entreprises. Il a réussi à créer une capacité technique au sein du ministère du Travail qui peut désormais appliquer sa méthodologie à plus grande échelle et à d'autres groupes cibles.


Les femmes chefs d'entreprise

50. Parmi les activités conçues spécialement pour les femmes chefs d'entreprise, on peut citer les programmes récemment achevés sur le développement de l'esprit d'entreprise chez les femmes et sur l'indépendance économique des femmes (EEW). Entre 1994 et 1997, le premier projet a été mis en œuvre pour promouvoir l'entreprenariat des femmes dans les petites industries et les industries familiales de cinq pays asiens (Inde, Népal, Philippines, Sri Lanka et Thaïlande). Une assistance technique a été fournie à 15 organisations nationales qui, à leur tour, ont apporté leur soutien aux groupes cibles de femmes entrepreneurs. Des programmes de formation ont été organisés pour développer les capacités de plus de 100 formateurs et experts locaux. Un manuel a été publié sur le développement de l'esprit d'entreprise chez les femmes, qui s'appuyait sur le matériel utilisé pendant les programmes de formation. La demande de ce manuel est telle qu'une version commerciale publiée est actuellement en cours de préparation. Par ailleurs, des études ont été menées à bien sur la situation de l'entreprenariat des femmes dans les cinq pays cités ci-dessus. On a identifié les obstacles et les possibilités et formulé un certain nombre de recommandations de politique générale.

51. Des versions locales du manuel sur le développement de l'esprit d'entreprise chez les femmes ont été produites dans le contexte du programme sur l'indépendance économique des femmes. Ce programme s'est concentré sur les pays suivants:

Protection des travailleurs

52. La qualité des emplois créés dans les petites entreprises demeure souvent un problème. De nombreux programmes spécifiques traitent des aspects tels que les conditions de travail, l'élimination du travail des enfants et l'amélioration de la protection sociale, ainsi que le projet visant à créer un régime d'assurance maladie pour les travailleurs du secteur informel en République-Unie de Tanzanie. De même, en Asie et dans le Pacifique, un programme a été mis au point afin d'améliorer la qualité de l'emploi et de traiter des problèmes inhérents à la protection sociale. Certaines de ses composantes visent l'amélioration de la productivité et du revenu des chefs d'entreprise et des travailleurs. Ce programme, connu sous le nom de «Amélioration des conditions de travail et développement de l'esprit d'entreprise», a été appliqué aux Philippines, au Népal et en Malaisie. Compte tenu des expériences positives qui en ont résulté, on met au point de nouveaux instruments et stratégies afin de favoriser une amélioration de la protection sociale des travailleurs dans les petites et les micro-entreprises. Ces approches deviendront une composante majeure de tous les programmes de création d'emploi par l'entreprise que l'OIT concevra dans les années à venir.

 

FIT: Fournisseurs de services aux petites et aux micro-entreprises
au Ghana, au Kenya et en Ouganda

Des travaux pilotes ont été menés à bien concernant l'établissement de fournisseurs de services du secteur privé pour les petites et les micro-entreprises au Ghana, au Kenya et en Ouganda:

  • Au Ghana, ces fournisseurs de services ont montré à plus de 20 petites et micro-entreprises comment mener à bien des évaluations de marché rapides; ces entreprises se sont agrandies et leurs clients sont beaucoup plus satisfaits de leurs produits. La création d'instances dans lesquelles chefs d'entreprise et clients peuvent se rencontrer a permis d'améliorer la conception du produit ainsi que celles du nouveau matériel agricole.
  • Au Kenya, des «voyages organisés» ont été vendus à plus de 100 petites et micro-entreprises afin que leurs représentants puissent rendre visite à des entreprises plus avancées. Grâce à cette initiative, elles ont pu adopter des pratiques de travail plus sûres, améliorer les relations professionnelles et accroître leur rentabilité.
  • En Ouganda, une série de publications destinées aux petites et micro-entreprises a été lancée, et plus de 20 formateurs locaux du secteur privé ont appris la manière de commercialiser leurs services et de fournir une formation plus appropriée aux petites et micro-entreprises.

Ce projet est reproduit au Bénin, au Cambodge, en Gambie, en République-Unie de Tanzanie et au Zimbabwe, et ces fournisseurs de services ont constitué un réseau sur l'Internet pour mieux partager leurs expériences.


V. Mettre à profit l'avantage comparatif de l'OIT

53. Les projets décrits ci-dessus indiquent quels sont les principaux domaines sur lesquels portent les travaux de l'OIT en matière de développement des entreprises. Ils donnent une idée de l'impact de ces activités et des indications quant aux points forts qui constituent la base de l'avantage comparatif réel de l'OIT par rapport aux autres acteurs dans ce domaine. Les principaux aspects de cet avantage comparatif sont:

  1. Le consensus social en tant que fondement de la création d'emplois durables à long terme grâce au développement des entreprises. L'expérience a montré que la structure tripartite fournit une base solide pour mener à bien des activités efficaces de renforcement des capacités, qui assurent la durabilité et le long terme. Le caractère unique de la structure de l'OIT représente donc un avantage comparatif caractéristique à une époque où de nombreux partenaires du développement, y compris les institutions de Bretton Woods, reconnaissent de plus en plus volontiers que, pour être durable et efficace, la restructuration macroéconomique doit se fonder sur un consensus social solide. A cet égard, l'OIT est l'unique institution des Nations Unies qui, de par sa structure tripartite, permet au secteur privé de participer directement à tous les aspects de ses travaux. En outre, pour ce qui est des questions directement liées au monde du travail, telles la gestion, la compétitivité et la création d'emplois, la capacité de l'OIT de faire en sorte que les partenaires sociaux participent directement au dialogue, à la conception des programmes et à leur application, confère une crédibilité unique et un avantage opérationnel à son programme de création d'emplois par l'entreprise.
  2. Une longue expérience dans les domaines de la formation à la gestion, de la productivité et du développement de la petite entreprise. L'intérêt de l'OIT pour la formation à la gestion remonte aux années trente, et il a fait de l'Organisation la première institution internationale à disposer d'un programme complet, reconnaissant que ces questions sont des préoccupations majeures dans le monde du travail. Au fil des ans, l'OIT a créé des institutions de formation à la gestion dans plus de 30 pays, et des centres tripartites de productivité dans plus de 60. Beaucoup de ces centres ont favorisé l'instauration d'un dialogue tripartite dans des domaines très influents en matière de compétitivité et de productivité des entreprises, et ce, grâce à l'amélioration du dialogue social et de la coopération entre employeurs et travailleurs. Cette approche tripartite devrait prendre plus d'envergure encore compte tenu de la restructuration très répandue des entreprises, qui est indispensable à leur adaptation aux marchés mondiaux, toujours plus instables. L'OIT a favorisé le développement de la petite entreprise depuis le milieu des années soixante-dix, bien avant toute autre institution. Depuis lors, elle a été reconnue comme l'institution chef de file dans ce domaine.
  3. L'OIT est l'unique institution des Nations unies à adopter une perspective associant la compétitivité, la qualité de l'emploi et le développement social. L'OIT est l'unique institution des Nations Unies capable d'adopter une approche globale uniforme à l'entreprise et aux questions de l'emploi, et d'offrir une combinaison de compétences dans des domaines tels que la compétitivité, la productivité, la politique générale de l'emploi, la qualité de l'emploi, la protection des travailleurs, les conditions de travail et d'emploi et la protection sociale. L'ampleur du champ d'action qui en résulte lui permet de répondre aux préoccupations d'un large éventail de mandants, tels les gouvernements, les travailleurs et les employeurs. Elle favorise l'avènement d'un climat social propice au développement à long terme des entreprises dans un milieu exempt de conflits et de troubles et offrant la garantie de ressources humaines qui s'améliorent régulièrement et d'une clientèle qui s'accroît.
  4. Des compétences fondamentales dans un éventail de domaines complémentaires, tous ancrés dans les normes internationales du travail. Autre avantage comparatif, étroitement lié à ceux qui sont cités ci-dessus, l'importante synergie qui prévaut entre les domaines de compétences fondamentales de l'OIT tels que les relations professionnelles, la gestion, la productivité et la valorisation des ressources humaines. La valeur de cet éventail de compétences est grandement accrue par son étroite association avec les normes internationales du travail de l'OIT qui sont respectées partout et qui ont amplement prouvé leur valeur au cours des années.
  5. Une gamme de services très étendue, qui exerce un effet de levier en matière de politique internationale. Compte tenu des avantages comparatifs cités plus haut, l'OIT est à même d'offrir à ses mandants et à ses partenaires un portefeuille de services très complets dans le domaine du développement de l'entreprise, y compris la recherche appliquée, les services consultatifs et des activités de renforcement des capacités. Elle peut donc offrir un mélange unique d'orientations très vastes à un large éventail de mandants et de partenaires. C'est là un autre avantage compétitif de l'Organisation non seulement au niveau national, mais aussi aux niveaux régional et international.

Assurance maladie dans les micro-entreprises en Tanzanie

A Dar es-Salaam, cinq associations du secteur informel ont constitué, à l'aide d'un projet de l'OIT, une organisation-cadre pour la fourniture de soins de santé à leurs membres; 1 500 travailleurs et 4 500 familles sont associés à ce projet qui couvre en premier lieu les services de santé. Ce projet est autofinancé par les cotisations dont doivent s'acquitter les membres.

Le mode de fonctionnement et le niveau des contributions varient d'une association à l'autre. Dans l'un des cas, les membres doivent payer une cotisation qui est en fait un taux fixé par personne en échange de soins de santé gratuits administrés par un fournisseur local. Dans un autre cas, une clinique d'entreprise a été créée pour une coopérative de 1 000 travailleurs. Cette clinique a réussi à réduire le nombre des lésions professionnelles grâce à des programmes d'éducation en matière de santé. On prévoit d'étendre le programme à l'ensemble du pays.


54. On peut donc conclure que l'OIT a très bien réussi dans le développement et la promotion de stratégies et de programmes de création d'emplois par l'entreprise, et qu'elle est une autorité reconnue en la matière. Cependant, la promotion de l'entreprise est un domaine très dynamique et un défi sans cesse renouvelé, pour lequel un large éventail de partenaires du développement manifestent un intérêt croissant. Par conséquent, le maintien et l'amélioration de la pertinence de l'Organisation dans ce domaine exigent des innovations et des améliorations constantes. Il est donc essentiel pour la stratégie à suivre à l'avenir de ne pas négliger les aspects des travaux de l'OIT dans lesquels l'Organisation dispose d'un véritable avantage comparatif.

Genève, le 12 octobre 1998.


Annexe

Impact des projets d'assistance technique de l'OIT
concernant la création d'emplois par l'entreprise


Projet

Pays

Type de projet

Types de services

Entreprises créées/
soutenues

Nombre d'emplois créés1

Coût [direct]2
par emploi
(dollars E.-U.)

Pourcentage de femmes

Durabilité3


Promotion du développement économique local

Cambodge

Renforcement
des capacités

- Formation à la gestion d'entreprise

- Crédit

- Consultation

4 224

7 600

126

71

Autonomie assurée à partir de l'an 2000, selon l'évaluation de la Banque mondiale.

Gérez mieux votre
affaire

Plusieurs

Renforcement
des capacités

- Formation à la gestion d'entreprise

100 000

-

88-160

60

Une importante proportion des institutions d'exécution poursuivront le programme.

Formation à la
gestion d'entreprise
à l'université

Indonésie

Renforcement
des capacités

- Formation à la gestion d'entreprise

- Consultation

- Accès au crédit

614

2 030

116

21

Les unités créées dans les universités existent encore et ont été reproduites dans 24 endroits grâce à l'appui

de la Banque mondiale.

Formation à la
gestion d'entreprise dispensée par
les ONG

Indonésie

Renforcement
des capacités

- Formation à la gestion d'entreprise

- Consultation

- Accès au crédit

1 529

3 058

42

51

La méthodologie mise au point par le projet a été reproduite par le gouvernement et la plupart des unités originales fonctionnent encore.

Entreprendre à Madagascar4

Madagascar

Renforcement
des capacités

- Information

- Formation à la gestion d'entreprise

- Consultation

- Accès au crédit

12 446

4 988

848

5

31

En cours de réalisation.

Réintégration
des soldats
démobilisés

Mozambique

Appui direct

- Formation professionnelle

- Formation à la gestion d'entreprise

639

12 697

300

2

La méthodologie mise au point par le projet devrait désormais être appliquée dans le cadre d'un programme national.

Développement économique local
par la promotion de l'entreprise

Bulgarie

Renforcement
des capacités pour les centres d'appui aux entreprises

- Formation à la gestion d'entreprise

- Consultation

- Accès au crédit

- Promotion des exportations

110

280

178

n.d.

Devrait être entièrement achevé en 1999, présente actuellement 50 pour cent de durabilité financière. Le concept du centre d'appui aux entreprises a été reproduit dans huit régions.

Associations de
crédit et d'épargne
dans le secteur
informel

Bénin

Renforcement
des capacités

- Services financiers

2 000

prêts fournis

4 500

n.d.

50

70 associations de crédit et trois centres de services sont autonomes.

Femmes chefs
de micro-entreprises
de transformation
des aliments

Bénin

Secteur du développement

- Formation

- Crédit

- Accès au marché

1 200

3 000

n.d.

100

53 coopératives de crédit entièrement autonomes.

Développement
du secteur privé

Madagascar
Comores
Niger

Renforcement
des capacités

- Formation

- Crédit

- Développement des entreprises

6 500

12 000

n.d.

40

Le projet est déjà autonome à Madagascar. Il devrait l'être en l'an 2000 dans les autres pays.

Création d'emplois
et de revenus

Comores

Construction
des capacités

- Formation à la gestion d'entreprise

- Crédit

100

350

n.d.

40

Plans de crédit autonomes dès la fin du programme.

1Pendant la durée de vie du projet. 2Sauf indications contraires, il s'agit du coût direct de l'intervention en faveur du développement. 3Capacité de poursuivre la livraison des services au-delà de la vie du projet de l'OIT. La rubrique comprend également d'autres indicateurs de rendement pertinents. 4Tous les chiffres sont des estimations préliminaires. 5Comprend le coût de l'investissement.

n.d.: Non disponible.



1. Document GB.272/4.

2. Document GB.272/4.

3. Harper, M., et Finnegan, G.: Small enterprise development: Value for money?

Mise à jour par VC. Approuvée par NdW. Dernière modification: 16 février 2000.