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Volume 149 (2010), numéro 2
La crise mondiale
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Contribution à une analyse juridique de la crise économique de 2008
Alain SUPIOT
L’implosion des marchés financiers en 2008 n’est que le symptôme d’une crise plus profonde du droit et des institutions, due à lutopie néolibérale du «marché total» dépolitisation «scientifique» de léconomie, déréglementation et assimilation complète du travail, de la terre et de la monnaie à des marchandises. La concurrence sans bornes fait des systèmes juridiques nationaux les objets dun law shopping. De par leur déréglementation absolue, les marchés financiers ont été les premiers à seffondrer, les contribuables payant laddition. Mais les marchés des ressources naturelles et «humaines» sont aussi en danger. Lauteur plaide pour la restauration du rule of law pour en finir avec la subordination du genre humain à lefficacité économique, dans lesprit de la Déclaration de Philadelphie de 1944.
MOTS-CLÉS: RÉCESSION ÉCONOMIQUE, MARCHÉ FINANCIER, ÉCONOMIE DE MARCHÉ,
PRIMAUTÉ DU DROIT.
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De la financiarisation
Richard B. FREEMAN
L’implosion de Wall Street en 2007-2009 et la récession mondiale qu’elle a entraînée
ont donné un rôle central à la relation entre la finance et l’économie. Les gouvernements,
les agences internationales et les experts n’avaient pas pris conscience des
risques accrus découlant de la déréglementation du secteur financier. L’auteur décrit
les coûts énormes qui en ont résulté – destruction massive d’emplois et baisse
probable de la richesse et de la croissance publiques, imposant un rééquilibrage des
budgets en raison de l’adoption de programmes massifs de relance et de renflouement.
Il analyse plus précisément l’impact des incitations monétaires influant sur la
recherche du profit en rapport avec les décisions qui ont provoqué la crise. Il prône enfin l’adoption de réformes radicales des institutions afin de relier la finance et
l’économie réelle
MOTS-CLÉS: RÉCESSION ÉCONOMIQUE, MARCHÉ FINANCIER, ACTIVITÉ BANCAIRE, POLITIQUE
FISCALE, MARCHÉ DU TRAVAIL, PAYS DE L’OCDE, ETATS-UNIS.
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Faut-il un séisme pour réveiller le monde de léconomie?
Ronald SCHETTKAT
A partir des années 1970, la théorie du taux naturel et l’hypothèse de l’efficience des
marchés ont joué un rôle décisif – notamment de par leur application aux marchés du
travail – tant pour l’interprétation des tendances économiques que pour la détermination
des orientations politiques. Dans leur perspective, l’action publique et les
réglementations faussent le jeu des marchés, qui, sans cela, fonctionneraient de manière
optimale. La crise actuelle vient de les remettre brutalement en cause. En examinant
le contexte européen à partir des années 1990, l’auteur montre qu’elles sont
dénuées de fondement: les réformes structurelles ont maintenu un taux élevé de chômage
après les récessions, et les politiques monétaires et budgétaires déflationnistes
inspirées par ces théories ont freiné la reprise.
MOTS-CLÉS: RÉCESSION ÉCONOMIQUE, ÉCONOMIE DE MARCHÉ, POLITIQUE MONÉTAIRE,
MARCHÉ DU TRAVAIL, CHÔMAGE, THÉORIE ÉCONOMIQUE, PAYS DE L’UE, ETATS-UNIS.
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La crise mondiale et au-delà: modèles de croissance durable pour les pays en développement
Jayati GHOSH
Malgré des signes récents de reprise de la production, relancer simplement le modèle
de croissance qui s’est effondré en 2008-09 aggravera, au niveau national et mondial,
les déséquilibres à l’origine de la crise – au détriment de l’économie réelle, du développement
équitable et de la reprise de l’emploi. Il est aussi évident que le modèle
environnemental n’est pas durable. Aussi, l’auteur préconise un vaste programme politique,
notamment réformer le système financier international, développer des stratégies
réorientées sur la demande intérieure stimulée par les salaires et une agriculture
viable, promouvoir la fiscalité relative aux technologies plus écologiques et aux choix
de consommation, et engager des politiques sociales de redistribution qui réduiront les
inégalités et agiront comme des stabilisateurs macroéconomiques lors des récessions
MOTS-CLÉS: RÉCESSION ÉCONOMIQUE, MARCHÉ FINANCIER, POLITIQUE DE DÉVELOPPEMENT,
POLITIQUE SOCIALE, PAYS EN DÉVELOPPEMENT.
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Des réponses partielles à la crise: coûts socio-économiques et implications pour laction publique
Raymond TORRES
Cet article traite des effets pervers de réactions trop partielles face à la crise. Dans un
premier temps, l’accent mis sur le rôle des gouvernements – mesures budgétaires coordonnées
pour stimuler l’économie, limiter les pertes d’emplois et aider les groupes vulnérables
– a été efficace pour prévenir une nouvelle «grande dépression», mais en
creusant les déficits publics. Cependant, une erreur a été commise lorsque l’on a renfloué
les banques sans corriger les dysfonctionnements d’un système financier à l’origine
même de la crise. Les craintes quant à la réaction des marchés financiers face à
l’aggravation de l’endettement public ont conduit à adopter une approche plus traditionnelle,
centrée sur le marché: consolidation budgétaire, contraction du rôle des
pouvoirs publics et affaiblissement de la protection sociale; au risque d’aggraver les
inégalités et l’instabilité économique.
MOTS-CLÉS: RÉCESSION ÉCONOMIQUE, SYSTÈME FINANCIER, POLITIQUE FISCALE, EMPLOI,
RÉPARTITION DU REVENU, SALAIRE, PAYS DÉVELOPPÉS, PAYS EN DÉVELOPPEMENT
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