RMG (Ready-made Garment) au Bangladesh

3 questions à Tuomo Poutiainen, Directeur du programme RMG (Ready-made Garment) au Bangladesh pour l'OIT

Le 22 octobre dernier, Tuomo Poutiainen, Directeur du programme RMG (Ready-made Garment) au Bangladesh pour l’OIT, en visite au siège du MEDEF, a effectué un point d’information sur l’état d’avancement du programme qu’il dirige (évaluation des sites de production, coopération technique, better work..), 2 ans et demi après le drame du Rana Plaza. Le Bureau de l'OIT pour la France en a profité pour lui poser trois questions

Actualité | 9 novembre 2015

Deux ans et demi après le Rana Plaza, quelles sont les grandes priorités du programme RMG que vous dirigez au Bangladesh ?

Tout d’abord, on peut dire que le Bangladesh a fait de nombreux progrès depuis le Rana Plaza. Dans l’ensemble les droits des travailleurs sont mieux protégés aujourd’hui qu’ils ne l’étaient il y a deux ans et on observe des améliorations notables en matière de sécurité des bâtiments et des lieux de travail. Cependant, ce n’est que le début et il reste encore beaucoup de travail pour arriver à des changements concrets et qui s’inscrivent dans la durée. Parmi les priorités, on peut citer : 1/ le développement d’un système d’inspection du travail plus efficace, 2/ la fondation d’une culture de santé et de sécurité au travail au travers d’une collaboration renforcée entre le patronat et les syndicats et 3/ l’application et le respect des régulations en matière d’inspection des bâtiments.

Quel est l'état d'avancement du programme d'inspection des sites d'exportation mis en oeuvre après l'accident du Rana Plaza ?

Le première phase d’inspection est terminée et près de 3,500 usines exportatrices ont été inspectées par les trois initiatives (Accord, Alliance et Initiative nationale) pour relever les défauts existants en matière de construction, prévention des incendies et installations électriques. A présent, les efforts doivent se concentrer sur la mise en œuvre de plans d’action individuels au niveau de chaque usine. Il est également nécessaire de donner aux acteurs nationaux la capacité de prendre en charge le suivi de ces plans d’action et le maintien d’un système efficace de santé et sécurité au travail au niveau de l’entreprise.

En quoi consiste le programme Better Work au Bangladesh ? Comment l'OIT coopère t'elle avec les entreprises qui s'approvisionnent au Bangladesh ?

Better Work est le fruit d’un partenariat unique entre l’OIT et la Société financière internationale (SFI). Le but de Better Work est d’opérer un changement durable dans les usines et les chaînes d’approvisionnement mondiales en général. Le programme joue un rôle important dans l’ensemble du travail du BIT au Bangladesh en ce qu’il renforce les capacités d’amélioration des conditions de travail de façon concrète là où se trouvent les besoins, c’est-à-dire au niveau de l’entreprise. Better Work soutient et fournit des orientations en fonction de la situation de chaque usine. A terme, les usines doivent devenir plus autonomes dans le traitement des problèmes identifiés. Les entreprises qui s'approvisionnent du Bangladesh jouent un rôle essentiel au niveau de l’engagement avec les usines. Il y est prévu que l’acheteur qui participe au programme Better Work soutienne le processus d’amélioration en appuyant l’usine dans la mise en œuvre d’un système de suivi en conformité avec les normes fondamentales du travail, tout en dynamisant leur compétitivité commerciale. C’est la combinaison unique entre d’un côté les acheteurs et de l’autre les partenaires tripartites –gouvernement, patronat et syndicats – qui fait la réussite de Better Work.