Coopération technique

Une illustration de la coopération technique du BIT soutenue par la France : le projet APERP

Dans le cadre de son accord de partenariat quadriennal avec le BIT, la France soutient différents programmes de coopération technique pour la réalisation d’activités prioritaires déterminées conjointement. Le projet d’Appui à la Promotion de l’Emploi et la Réduction de la Pauvreté (APERP), qui en est à sa troisième phase, est un des projets importants de cet accord.

Le projet a été initialement conçu pour contribuer à la mise en œuvre de la décision prise par les Chefs d’Etats africains,  lors du Sommet extraordinaire tenu à Ouagadougou en 2004, de faire de l’emploi la priorité des politiques publiques afin de lutter contre la pauvreté.

Projet pilote dans sa première phase avec deux pays principaux d’intervention, le Mali et le Cameroun, il a, dans un deuxième temps, potentiellement étendu ses activités à l’ensemble des pays d’Afrique francophone en mettant l’accent sur la gouvernance des politiques de l’emploi et du marché du travail. Dans sa phase actuelle (2016-2019), le projet a maintenu sa sphère géographique d’intervention, mais il a élargi ses activités à deux domaines, d’une part la transition de l’économie informelle vers l’économie formelle et, d’autre part, l’amélioration de l’employabilité de la main-d’œuvre.

La nature des appuis est essentiellement d’ordre institutionnel. Il s’agit de doter les pays, en matière d’emploi, de cadres politiques et stratégiques (politiques nationales de l’emploi, stratégies de transition de l’économie informelle vers l’économie formelle) qui fixent des orientations et des priorités à des horizons de moyen terme. Leur élaboration est l’aboutissement d’une large consultation de tous les acteurs nationaux concernés, publics et privés, et en premier lieu des partenaires sociaux. L’objectif de cette approche est de mettre en cohérence l’ensemble des mesures et dispositifs constitutifs de ces politiques et de faciliter, par la mise en place d’instances politiques et techniques de coordination, leur pilotage effectif.

En complément de l’aide qu’il apporte à la formulation de politiques nationales de l’emploi, le projet agit pour renforcer les structures qui participent de la mise en œuvre de ces stratégies et conditionnent leur réussite. Il fournit ainsi un appui à l’amélioration des systèmes d’information sur le marché du travail et à leurs observatoires, aux Services Publics de l’Emploi, ainsi qu’aux administrations des ministères.

Les études menées par le projet contribuent à l’amélioration des connaissances. Par ailleurs, le renforcement des capacités des différents acteurs nationaux, et notamment des partenaires sociaux, est une part importante de ses activités. L’objectif visé ici est d’opérer des transferts de connaissance qui permettent à terme aux acteurs nationaux de pouvoir faire par eux-mêmes.

Les résultats obtenus par APERP sont significatifs, puisque la plupart des interventions du BIT en matière d’emploi, dans les pays francophones d’Afrique subsaharienne, ont été réalisées avec l’appui du projet. Au cours des derniers mois, les principaux résultats ont consisté en la formulation de Politiques Nationales de l’Emploi au Bénin, Niger et Côte d’Ivoire, la formulation d’une stratégie nationale d’insertion dans l’emploi des jeunes en Côte d’Ivoire, la réforme de l’ANPE du Burkina Faso et la création concomitante d’une Agence nationale de formation professionnelle, la mise en place des bases pour la création d’un service public d’emploi national à Madagascar, la production d’un état des lieux du système d’information sur le marché du travail en Côte d’Ivoire, des études sectorielles sur l’économie informelle au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et à Madagascar.

Ces résultats ont été permis par la souplesse de la gestion du projet consistant à identifier plusieurs pays pour un type d’appui donné et à le mettre en œuvre en fonction des possibilités effectives de réalisation. La collaboration avec d’autres organisations internationales, comme la Banque Africaine de Développement (BAD), le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la  Culture (UNESCO), ainsi qu’avec des partenaires nationaux, tout particulièrement Pôle Emploi en France, a également permis d’accroître les capacités techniques et financières d’intervention du projet.