CHEFCHAOUEN, MAROC - Sous l’égide du Maire de Chefchaouen, Maroc, le but de cet atelier, organisé avec le Réseau mondial des villes, gouvernements locaux et régionaux (CGLU) était de partager connaissances et expériences en matière de développement de stratégies rurales-urbaines intégrées, d’implication stratégique dans les économies culturelles, d’héritage, de production et de marchés alimentaires, tout en soulignant l’importance de politiques urbaines orientées vers le développement économique qui cherchent à répondre aux potentiels et aux besoins des zones rurales.

Le séminaire a réuni des représentants des pays suivants : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Mauritanie, Maroc, Niger, Sénégal, et l'Espagne.
Une feuille de route a été adoptée à l'issue de l'atelier sur les politiques urbaines/rurales pour la création d'emplois décents, qui se lit comme suit :

"L'objectif de ce séminaire était de partager les connaissances entre villes du sud et du nord, d' identifier et de positionner le rôle des villes intermédiaires par rapport aux économies rurales et régionales dans la promotion du développement économique local et sa mise en œuvre.

Les échanges se sont appuyés sur les travaux des deux groupes de travail organisés par CGLU, celui sur les villes intermédiaires et celui sur le développement économique local. Les échanges ont été possibles grâce à l'appui technique et financier de l'OIT dans le cadre de la mise en œuvre de sa stratégie pour la promotion de la coopération sud sud et triangulaire pour le travail décent. Ils ont été possibles grâce à l'accueil et l'organisation efficace de la mairie de Chefchaouen, de CGLU de UCLG Africa et du FAMSI. En amont, les échanges et la coopération entre Maputo et
Durban ont permis de reconnaître que le secteur de l'économique informelle requiert toute l'attention des politiques urbaines.

Au terme des échanges les participants :

1. Expriment leur reconnaissance et leur appréciation pour les échanges sud sud et triangulaire durant les trois jours du séminaire.

Les ateliers ont mis en évidence le rôle crucial des gouvernements locaux pour la mise en place d'une stratégie de développement local, prenant en compte les besoins de travail décent. Ces stratégies prennent appui sur la situation particulière des villes intermédiaires, notamment les synergies entre les espaces ruraux et urbains, leur position d'intermédiation, notamment en lien avec les villes et les environnement économiques nationaux, régionaux et globaux, aussi bien en ce qui concerne les personnes, les ressources et les biens.

La croissance démographique impose aujourd'hui un engagement de tous les acteurs locaux pour un développement économique local qui contribue à la cohésion sociale, la réduction des inégalités, l'accès à un travail décent et contribue à la réduction de la pauvreté.

Les villes intermédiaires sont au cœur d'une redéfinition des relations entre espaces ruraux et urbains sur un même territoire. Un regard positif sur la migration est nécessaire, il est une condition pour renforcer le dynamisme économique, assurer un développement davantage maîtrisė des espaces urbains.

La planification stratégique urbaine et territoriale dans le cadre des villes intermédiaires nécessite de prendre compte des relations entre les espaces rural et urbain, d'associer l'ensemble des acteurs du développement, et notamment les entreprises, les partenaires sociaux, les habitants et la société civile. Elle permet d'articuler le court, le moyen et le long terme. La coopération sud/sud et triangulaire permet d'accompagner sa mise en œuvre.

L'emploi des jeunes est apparu comme un enjeu décisif. La croissance démographique dans les villes et les zones rurales pose un défi d'éducation, de formation professionnelle et de développement d'un tissu économique performant.

La contribution des femmes au développement est aujourd'hui essentielle. Les gouvernements locaux peuvent accompagner la mise en œuvre de projets innovants, de coopératives, qui permettent aux femmes d'accéder à un emploi décent et d'acquérir davantage d'autonomie économique et sociale.

Dans de nombreux pays, la décentralisation est un processus encore inachevé. Des clarifications et des simplifications juridiques sont aujourd'hui nécessaires. La décentralisation fiscale doit aussi être approfondie et les collectivités locales être dotées de budgets autonomes accompagnés de recettes stables et garanties.

2. Reconnaissent l'importance de la coopération sud/sud et triangulaire dans le cadre de coopération décentralisée. Celle-ci constitue une méthode d'échanges entre égaux permettant d'encourager les bonnes pratiques, d'identifier les projets innovants.
Ils s'engagent à adhérer et participer aux réseaux des villes intermédiaires et de développement local, à contribuer à leur développement en vue de renforcer les échanges de bonnes pratiques et au renforcement des capacités. Ils souhaitent être informés des résultats de la rencontre de Pasto (Colombie). Celle-ci sera centrée sur les relations entre zones urbains et rurales, et notamment sur le rôle des marchés alimentaires, les interdépendances des marchés du travail, et la stratégie urbaine. Ils accueillent et soutiennent la proposition d'organiser une prochaine réunion en Afrique de l'ouest, sous l'égide de CGLU, CGLUA, celle-ci pourra être centre sur le développement économique local. A travers ce réseau et en lien avec Ecoloc, des instruments d'analyse des situations humaines, Economiques et sociales pourront être partagés.

3. Prennent acte de l'importance des discussions actuelles pour la définition d'un agenda global pour le développement, la réduction de la pauvreté et l'accès à un travail décent . La définition des objectifs Post 2015, le forum de Turin pour le Développement économique local (2014) et Habitat III sont autant d'occasions de promouvoir la localisation du développement. Les participants s'engagent à y contribuer. Dans le même sens, les participants s'engagent à soutenir la promotion du développement économique local et du travail décent dans le cadre de leurs pays et des organisations régionales.

Les participants invitent à renforcer la coopération et les échanges entre CGLU, l'OIT, CGLUA, le FAMSI, le réseau des villes intermédiaires et le groupe de travail LED, et d'autres partenaires qui pourraient être associés aux mêmes problématiques, en vue de la définition de position communes sur le développement économique local et le travail décent. Une première étape pourra été l'organisation d'un séminaire commun en préparation de la Prep conférence de Habitat III à Nairobi et le Forum LED a Turin. "