Child labour in time of COVID
Lutter contre le travail des enfants en temps de COVID-19: l’exemple du projet CLEAR Cotton
Le projet CLEAR Cotton met en œuvre la Stratégie de scolarisation accélérée – passerelle (SSA/P) au Burkina Faso et au Mali, afin de retirer les enfants des champs de coton et de les renvoyer à l'école. Lors de la première campagne, la pandémie de COVID a éclaté, et des solutions ont dû être mises en place pour que ces enfants restent à l'école et loin des champs.

L'éducation est l'un des moyens les plus efficaces de lutte contre le travail des enfants. Les écoles donnent aux enfants les outils et les compétences nécessaires pour trouver un travail décent et sortir de la pauvreté, leur offrant ainsi une chance d'avoir un avenir meilleur.
Pour éradiquer le travail des enfants de la chaîne de valeur du coton, le projet CLEAR Cotton, cofinancé par l'Union européenne et mis en œuvre en collaboration avec l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), met en œuvre la Stratégie de Scolarisation Accélérée - Passerelle (SSA/P) au Burkina Faso et au Mali.
Le projet s’est associé à deux organisations de la société civile, GRAADECOM (Groupe de Recherches d’Actions et d’Assistance pour le Développement Communautaire) au Mali et la FDC/BF (Fondation pour le Développement Communautaire/Burkina Faso) au Burkina Faso. Ces deux organisations, présentes dans les zones cotonnières, contribuent au développement social des communautés.
Après avoir identifiés les enfants astreints ou à risque de travail des enfants, et sensibilisées leurs familles sur les dangers du travail des enfants, le projet et ses partenaires leur offrent la possibilité d’intégrer l'un de leurs centres éducatifs. Ces centres dispensent une formation accélérée d'un an qui permet aux enfants d'acquérir les compétences et les connaissances de base nécessaires pour réintégrer les écoles formelles.
Le projet a ciblé les plus grandes régions productrices de coton, à savoir le Cercle de Sikasso au Mali et la région de la Boucle du Mouhoun au Burkina Faso. Pour la première campagne (2019/2020), le projet a ouvert 40 centres (20 par pays), chacun dans un village différent, et a scolarisé plus de 900 enfants. Grâce aux enseignements reçus, 914 enfants inscrits (477 garçons et 437 filles) ont pu réintégrer les écoles formelles l'année suivante:
- Au Burkina Faso : 417 enfants (222 garçons et 195 filles).
- Au Mali : 497 enfants (255 garçons et 242 filles).
J'étais berger et je travaillais également dans les champs de coton. (...) Je n’y vais plus depuis que j’ai intégré le centre. Je suis content, parce que je vais acquérir de la connaissance et plus tard du travail."
Inoussa Kabore, 11 ans

Élève de l'un des centres du projet, Mali, février 2020 ©ILO/B. Alawa
Pourtant, ces activités d’éducation ont été confrontée à un défi sans précédent: la pandémie de COVID-19 arrivée au printemps 2020. Comme de nombreuses écoles dans le monde, les centres du projet ont dû fermer pendant plusieurs semaines.
L'équipe du projet et ses partenaires ont travaillé en étroite collaboration avec les ministères de l'éducation, les autorités locales et les familles des bénéficiaires dans les deux pays pour s'assurer que les enfants puissent reprendre leurs études rapidement et en toute sécurité et éviter qu’ils se trouvent à nouveau en situation de travail des enfants.
Les centres ont organisé des classes en petits groupes, par rotation; les enfants ont reçu des masques dont le port est obligatoire pendant les cours; le projet a fourni des dispositifs de lavage des mains et du savon pour les centres; et il a sensibilisé les enfants et leurs communautés aux risques et mesures de prévention du COVID-19. En conséquence, tous les centres du projet ont pu rouvrir et compléter le programme d'enseignement, alors que la plupart des classes des écoles formelles ont dû restées closes.
Pour la deuxième campagne (2020/2021), le projet a ouvert 40 nouveaux centres, y compris dans de nouveaux villages. Les mesures préventives sont toujours mises en œuvre dans les centres, malgré le faible niveau de cas de COVID-19 dans les communautés productrices de coton ciblées.
- Au Burkina Faso, ce sont 627 enfants dont 273 filles qui ont été inscrits dans les centres SSA/P situés dans les communes de Ouarkoye, Bondokuy et Dédougou.
- Au Mali, 535 enfants ont été inscrits, dont 283 filles, dans les centres SSA/P situés dans 8 communes rurales du Cercle de Sikasso.
Une stratégie similaire est également mise en œuvre par le projet au Pakistan, avec 800 enfants inscrits dans des centres d'éducation provenant des zones de production de coton à Bahawalpur pour l'année scolaire 2020/2021.
