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Faire du travail décent une réalité pour les travailleuses et travailleurs domestiques

Faire du travail décent une réalité pour les travailleuses et travailleurs domestiques

Les travailleuses et travailleurs domestiques fournissent des services essentiels à des millions de foyers à travers le monde. Ils ont également une importance vitale pour l’économie des soins. La pandémie de COVID-19 a mis en évidence la contribution énorme qu’ils apportent à la société tout comme leur leur vulnérabilité à plus d’un titre.

Quels progrès ont-ils été accomplis afin d’améliorer leur protection dix ans après l’adoption de la convention (n°189) sur les travailleuses et travailleurs domestiques, 2011? Et quel chemin reste-t-il à parcourir afin de faire du travail décent une réalité pour eux?

Retrouvez davantage d’informations dans cette InfoStory ainsi que dans le nouveau rapport mondial sur les travailleuses et travailleurs domestiques intitulé : Making decent work a reality for domestic workers: Progress and prospects ten years after the adoption of the Domestic Workers Convention, 2011 (No. 189).

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Combien y-a-t-il de travailleurs domestiques dans le monde d’aujourd’hui et où les trouve-t-on?

A travers le monde, il y a 75,6 millions de travailleuses et de travailleurs domestiques âgé(e)s de quinze ans et plus. La grande majorité sont des femmes, mais les hommes constituent tout de même un quart du secteur. Ces derniers effectuent généralement des tâches différentes de celles des femmes. 

Comment définir le travail domestique? Adoptée à une écrasante majorité lors de la Conférence internationale du Travail de 2011, la convention sur les travailleuses et travailleurs domestiques définit le travail domestique comme un travail effectué au sein de ou pour un ou plusieurs ménages dans le cadre d’une relation de travail et qui constitue un emploi.

Le travail domestique peut impliquer des tâches diverses mais la caractéristique principale réside dans le fait que le travail a lieu dans ou pour un ménage privé. Cela comprend à la fois les travailleurs domestiques qui vivent ou non au sein du foyer, ceux qui travaillent à l’heure ou qui ont des horaires irréguliers et ceux qui travaillent pour le compte d’un prestataire de services ou par son intermédiaire.

Le travail domestique et l’économie à la demande

Les travailleurs domestiques sont recrutés de plus en plus via des prestataires de services, y compris par des plateformes numériques. Le nombre de plateformes dans ce secteur a été multiplié par huit en dix ans, passant de 28 en 2010 à 224 en 2020.

Souvent considérés comme des travailleurs indépendants, même lorsque leur travail est supervisé et qu’il s’effectue dans le cadre d’une relation de dépendance, les travailleurs liés aux plateformes numériques de travail ont tendance à souffrir de manquements en matière de droits au travail et de protection sociale.

Quels sont les progrès accomplis depuis l'adoption de la Convention n° 189 ?

La convention sur les travailleuses et travailleurs domestiques et la recommandation (n°201) qui l’accompagne reconnaissent la valeur économique et sociale du travail domestique. Ces deux instruments ont constitué un appel à l’action afin de corriger les déficits importants en matière de travail décent dans ce secteur.

En adoptant ces deux nouvelles normes internationales en 2011, la Conférence internationale du Travail a envoyé un message clair: les travailleuses et travailleurs domestiques, comme tous les autres travailleurs, ont droit à des conditions de travail et de vie décentes.

Pour faire du travail décent une réalité pour les travailleurs domestiques, il faut à la fois une protection légale et faire en sorte que ces lois soient appliquées. Même si des progrès ont été accomplis pour étendre la protection légale, il existe encore un certain nombre d’écarts à combler, tant au niveau de la législation que dans la pratique.

Les travailleurs domestiques sont-ils protégés par la loi?

Grâce à dix années d’efforts de la part des gouvernements, des organisations de travailleurs et d’employeurs, il existe un plus grand nombre de lois et de mesures qui couvrent désormais également les travailleurs domestiques.

Ces changements ont conduit à des taux plus élevés de couverture dans des domaines comme le temps de travail, les salaires, la sécurité sociale, les congés de maternité et les allocations de maternité. Lorsque de telles lois et mesures ont été adoptées, on constate que les travailleurs sont généralement traités de manière égale.

Malgré les progrès accomplis, d'importants déficits subsistent en matière de couverture légale : De nombreux travailleurs domestiques ne bénéficient d'aucune protection légale, et d'autres bénéficient uniquement de droits moins favorables à ceux dont jouissent les autres travailleurs..  

C'est dans le domaine du temps de travail que les progrès ont été les plus importants. Il n’y a eu qu’une  faible augmentation du pourcentage de travailleurs domestiques ayant droit à un congé de maternité, à des prestations en espèces en cas de maternité, à la limitation des paiements en nature et à un salaire minimum, sur un pied d'égalité avec les autres travailleurs.

Passer du droit à la réalité : quelles sont vraiment les conditions de travail des travailleurs domestiques?

Même si des progrès ont été accomplis ces dix dernières années en matière de couverture légale, les statistiques concernant les conditions de travail réelles des travailleurs domestiques suggèrent que, pour nombre d’entre eux, le travail décent n’est pas encore devenu réalité.

Sécurité et santé au travail

Malgré les idées reçues, les ménages privés sont des lieux de travail et, en tant que tels, ils présentent des risques associés en matière de sécurité et de santé au travail. Les travailleurs domestiques sont couramment exposés à des risques chimiques, ergonomiques, physiques, psychosociaux et biologiques, notamment en raison de la diversité des tâches qu'ils accomplissent.

La faible sensibilisation à ces risques, l'absence de couverture juridique et les difficultés d'inspection des domiciles privés rendent les travailleurs domestiques plus vulnérables.

Violence et harcèlement

Les travailleurs domestiques sont particulièrement vulnérables à la violence et au harcèlement, en raison du fait qu’ils travaillent à huis clos, en étant isolés, qu’ils sont souvent issus de groupes marginalisés et n’ont qu’un pouvoir limité dans la relation de travail.

Les travailleurs domestiques subissent fréquemment des abus d’ordre économique, psychologique, physique, verbal et sexuel. Parmi les autres formes de violence et de harcèlement auxquelles ils peuvent être soumis, on peut citer les brimades, les contraintes, la violation de leur vie privée et les retenues sur salaire.

La convention (n°190) et de la recommandation (n°206) sont particulièrement pertinentes pour les travailleurs domestiques, dans le sens où elles reconnaissent le droit à un environnement de travail sans violence ni harcèlement, y compris en matière de violence et de harcèlement basés sur le genre.

L'ampleur de l'informalité rend les travailleurs domestiques plus vulnérables

La part de l’emploi informel chez les travailleurs domestiques est deux fois plus importante que chez les autres salariés. Les données montrent que les déficits de travail décent sont plus prononcés chez les travailleurs domestiques en emploi informel. Ce taux élevé d’emploi informel (81%) met en évidence la vulnérabilité accrue des travailleurs domestiques aux mauvaises conditions de travail et au manque d’accès à la protection sociale.

L’emploi formel implique que les travailleurs domestiques soient non seulement couverts par les législations concernant le droit du travail et la sécurité sociale, mais aussi que ces lois soient effectivement  appliquées et respectées dans la pratique. Faire du travail décent une réalité pour les travailleurs domestiques nécessite donc, en premier lieu, l’extension des législations concernant le droit du travail et la sécurité sociale offrant une protection adéquate aux travailleurs domestiques et, deuxièmement, l’application de ces lois.

Les statistiques de l’OIT montrent que parmi les travailleurs domestiques en emploi informel, 66% occupent un travail informel en raison de leur exclusion des lois en matière de droit du travail et de sécurité sociale. Pour eux, les premiers pas vers la formalité consistent à les inclure dans le cadre légal des  régimes de retraite ou dans les autres régimes de sécurité sociale ainsi que dans cadre de la législation du travail en leur assurant une protection et des droits adéquats. 34% des travailleurs domestiques en emploi informel sont couverts par des dispositions légales, mais, ces lois ne sont pas appliquées de manière adéquate en pratique. La transition vers l’emploi formel pour ces travailleurs nécessite l’application effective des lois et des mesures déjà existantes.

Pour combler les lacunes: quelques méthodes efficaces au niveau national

De nombreux pays ont pris des mesures pour faire du travail décent une réalité pour les travailleuses et travailleurs domestiques en comblant ces déficits de couverture légale et de mise en oeuvre de ces dispositions.

Parmi ces mesures, on peut citer la fixation de limites en matière de temps de travail, le paiement de salaires adéquats, l’augmentation du nombre des adhésions à un régime de sécurité sociale, les améliorations en matière de sécurité et de santé au travail, l’élimination de la violence et du harcèlement ainsi que la formalisation du travail domestique.

Les organisations de travailleurs domestiques et celles de leurs employeurs, tout comme les organisations de travailleurs et d’employeurs, apportent également leur contribution.

Temps de travail et salaires

Les travailleurs domestiques effectuent souvent des horaires très longs pour une rémunération modeste. Afin de surmonter les écarts en matière de couverture légale, de protection insuffisante et de carences en matière de respect des règlementations, il est crucial de fixer salaires et heures de travail de manière cohérente. Le salaire minimum doit prendre en considération le nombre d’heures de travail, les capacités financières des ménages ainsi que les besoins des travailleurs et de leurs familles. Les mesures de mise en œuvre comprennent des campagnes de sensibilisation ainsi que l’utilisation de documents écrits comme des feuilles de temps, des fiches de paie et des contrats standards. Dans un nombre croissant de cas, c’est le dialogue social qui fait la différence.

  • En Argentine, un organisme national de négociation tripartite chargé de définir des niveaux en matière salariale et de conditions de travail a permis de s’assurer que le salaire minimum des travailleurs domestiques correspond bien aux besoins des travailleurs et des employeurs et qu’il reflète fidèlement les réalités dans les différentes régions du pays.
  • Au Brésil, à São Paulo, une convention collective fixe les salaires au-dessus du niveau minimum sur le plan national et un salaire minimum quotidien et mensuel afin de veiller à une couverture adéquate des travailleurs domestiques quel que soit le type de rémunération ; elle inclut une échelle salariale pour les travailleurs domestiques logés chez l’employeur ainsi que des mesures afin de limiter le temps de travail.  
  • Aux États-Unis, les travailleurs domestiques logés chez l’employeur répertorient leurs horaires et leurs rémunérations et les soumettent à leur employeur qui doit obligatoirement garder trace de ces documents. Il est nécessaire d’indiquer les périodes de repos pendant les repas, pendant la nuit et lorsque le travailleur n’est pas en service. Lorsque des périodes de repos sont interrompues, elles doivent être comptabilisées comme des heures de travail. 
  • En Zambie, les prestataires de services disposent d’un code de déontologie afin de fixer les termes du contrat au moment de l’embauche, en négociant souvent des salaires au-dessus du salaire minimum et en contribuant à la bonne application des contrats.

Sécurité sociale (y compris la maternité)

Pour garantir à tous les travailleurs domestiques un accès à la protection sociale égal à celui des autres salariés, certains pays leur ont fourni une couverture dans le cadre du régime d’assurance sociale en vigueur, en procédant parfois à des adaptations afin de permettre l’enregistrement de travailleurs domestiques ayant plusieurs employeurs et le versement de subventions par l’État. En parallèle, les États doivent renforcer les régimes non contributifs afin que les travailleurs domestiques et leurs familles qui n’y ont pas accès puissent disposer d’un niveau de protection de base. ¨

  • Le Mexique a mis en place un système d’immatriculation électronique afin de faciliter l’enregistrement et le paiement des cotisations.
  • En Uruguay, une application mobile gère l’immatriculation ainsi que le paiement des cotisations pour les employeurs de travailleurs domestiques. En tandem avec des actions de sensibilisation et une campagne de dissémination, ces mesures ont aidé à réduire la fraude aux cotisations de 60 pour cent en 2006 à 24 pour cent en 2017.
  • En Belgique et en France, des systèmes de « chèque emploi service » facilitent l’enregistrement des travailleurs domestiques ayant plusieurs employeurs et  servent également au paiement des salaires et des cotisations en prenant en compte les subventions de l’État. 
  • Afin de prendre en considération la moindre capacité contributive des travailleurs domestiques et de leurs employeurs, le Costa Rica ainsi que d’autres pays subventionnent les cotisations sociales des deux parties.
  • En Afrique du Sud, les travailleurs domestiques sont inclus dans le Fonds d’assurance chômage, chargé de verser des allocations chômage ainsi que des allocations de maternité. Des ressources supplémentaires pour former et  recruter de nouveaux inspecteurs du travail ont été affectées pour accompagner la mise en place de ce système.

Violence et harcèlement

La violence et le harcèlement à l’encontre des travailleuses et travailleurs domestiques doivent devenir juridiquement et socialement inacceptables. Les travailleurs domestiques doivent être couverts non seulement par des législations concernant le travail, la sécurité sociale et la SST, mais aussi par des réglementations en matière d’égalité et de non-discrimination.

  • En Finlande, en vertu de la loi sur les contrats de travail, de la loi sur les soins de santé et de la loi sur la sécurité et la santé au travail, les travailleurs domestiques bénéficient de la même protection que les autres travailleurs, d’une large couverture légale et d’un accès à diverses procédures de plainte.
  • Au Costa Rica, le système gouvernant la sécurité et la santé des travailleurs s’applique aussi aux travailleurs domestiques. Il est complété par plusieurs types d’assurances créées pour les travailleurs domestiques. 
  • Au Ghana, la loi contre la violence domestique interdit toute forme de violence et de harcèlement dans l’environnement du foyer. Les travailleurs domestiques sont inclus dans la définition de ce que l’on entend par un foyer et ils sont donc protégés par cette législation.
  • En Uruguay, les travailleurs domestiques et les employeurs peuvent recevoir une assistance juridique gratuite et complète grâce à la collaboration mise en place entre le syndicat des travailleurs domestiques, une association d’employeurs, le service de sécurité sociale de l’État ainsi qu’une université.
  • Pour garantir à tous les travailleurs domestiques un accès à l’assurance sociale, l’Afrique du Sud a voté en faveur d’une disposition rendant anticonstitutionnel l’exclusion des travailleurs domestiques employés dans des foyers privés du champ d’application de la législation sur l’indemnisation suite à un accident du travail ou à une maladie professionnelle.
  • L’Argentine a élaboré un guide destiné aux femmes travaillant dans des foyers privés qui contient des informations sur la prévention et les numéros d’urgence à contacter pour signaler toute violence basée sur le genre.
  •  En Zambie et à Singapour, un code de déontologie ainsi que des guides destinés aux employeurs condamnent de manière explicite toute violence et harcèlement à l’encontre des travailleurs domestiques et prévoient des mesures punitives en cas de faute.

Sécurité et santé au travail

Une des premières mesures à prendre consiste à inclure les travailleurs domestiques dans le champ d’application de la règlementation concernant la sécurité et la santé au travail, par le biais d’une réglementation spécifique ou générale. Les organisations de travailleurs domestiques ainsi que les organisations d’employeurs de travailleurs domestiques jouent un rôle-clé dans ce domaine.

  • En Espagne, les employeurs de travailleurs domestiques sont tenus de veiller à ce que le travail d’un travailleur domestique s’accomplisse dans des conditions sûres et saines.
  • Au Portugal, les employeurs doivent s’assurer que le lieu de travail, les outils, les produits et les procédures utilisés ne présentent aucun risque pour la santé des travailleurs.
  • En Italie, des organisations ont mis en place un fonds sanitaire bipartite afin de veiller à ce que les travailleurs domestiques bénéficient d’une couverture maladie suffisante. Ce fonds sert à financer les séjours hospitaliers et les périodes de quarantaine des travailleurs domestiques souffrant du COVID-19.
  • En Belgique, les partenaires sociaux réunis au sein d’un système de type « chèque emploi service » (sous-commission paritaire 322.01) ont conclu des accords visant à garantir que les travailleurs domestiques, par l’intermédiaire des syndicats et des entreprises de prestations de services, disposent des informations nécessaires sur les mesures de prévention et de protection en matière de sécurité et de santé au travail. 
  • En Tanzanie, un accord passé entre le syndicat des travailleurs domestiques et une agence pour l’emploi demande aux employeurs de signer un contrat autorisant le syndicat à se rendre sur les lieux de travail et à examiner les conditions de travail, y compris sur les questions liées à la SST.
  • Au Mexique, dans le cadre du renforcement des compétences des employeurs de travailleurs domestiques et afin d’informer les travailleurs domestiques sur les risques potentiels, le Secrétariat au Travail et à la Promotion de l’Emploi de la ville de Mexico (STYFE) a mis en place un protocole au sujet de la SST destiné aux employeurs et aux travailleurs domestiques. 
  • L’Argentine recueille des données d’enquête sur la nature et l’incidence des risques en matière de SST dans le travail domestique dans le but de concevoir de meilleures politiques.

Formalisation

Sans emploi formel, l’accès à un travail décent demeure illusoire. La formalisation peut réduire la pauvreté et tracer la voie vers une société plus égalitaire. La formalisation du travail domestique implique d’étendre la couverture légale, de fournir une protection adéquate et de veiller au strict respect de la règlementation, en combinant incitations et sanctions.

  • L’Uruguay a étendu la couverture légale aux travailleurs domestiques en autorisant les travailleurs qui travaillent à temps partiel ou qui ont plusieurs employeurs à s’inscrire auprès de la Banque de la protection sociale (BPS). Les taux d’immatriculation ont  augmenté de 7 pour cent.
  • En France, une combinaison d’avantages fiscaux et de subventions directes pour les employeurs de travailleurs domestiques, associée à des exemptions de cotisations sociales pour les travailleurs domestiques, ont contribué à une baisse de 30 points du travail non déclaré entre 1996 et 2015.
  • Au Mexique, l’Institut de sécurité sociale (IMSS) a établi que: (a) l’immatriculation des travailleurs domestiques au régime de sécurité sociale était obligatoire; (b) l’immatriculation et le paiement relevaient de la responsabilité exclusive de l’employeur; et (c) les travailleurs domestiques devaient disposer d’un compte unique  sur lequel plusieurs employeurs pouvaient verser leurs cotisations sans avoir à se coordonner.
  • En Italie, DOMINA, une organisation de ménages en tant qu’employeurs de travailleurs domestiques, aide les employeurs de travailleurs domestiques à remplir leurs obligations légales par l’intermédiaire de services de conseils afin de régulariser et de formaliser la relation d’emploi.
  • Au Kenya et en Afrique du Sud, des visites d’inspection des ménages viennent compléter d’autres méthodes comme des contrôles inopinés afin d’identifier des travailleurs non-déclarés ou sous-déclarés.
  • En Tanzanie, les inspecteurs du travail ainsi que d’autres fonctionnaires importants du ministère du Travail et ministère de la Présidence de l'État, du Travail et de la Fonction publique (MSPOLPS) ont suivi une formation assurée par le BIT afin d’améliorer les services d’inspection du travail et la résolution des conflits dans le secteur du travail domestique. 
  • L’Argentine a mis en place un conseil des prud’hommes spécialisé dans les questions liées au travail dans les foyers privés afin de résoudre les conflits entre les travailleurs domestiques et leurs employeurs.
  • Aux Philippines, au Portugal, en Afrique du Sud et au Zimbabwe, les employeurs sont tenus de fournir aux travailleurs domestiques des fiches de paie détaillées.

Voix et représentation

L’organisation collective des travailleurs domestiques et des employeurs de travailleurs domestiques est cruciale pour rendre possible le travail décent dans ce secteur. Les organisations de travailleurs domestiques font face à d’énormes difficultés afin de représenter efficacement leurs membres, mais elles existent dans au moins 64 pays à travers le monde. La Fédération internationale des travailleurs domestiques (FITD) représente un demi-million de travailleurs domestiques à travers 79 organisations affiliées. Dans certains pays, il existe également des organisations d’employeurs de travailleurs domestiques, ce qui permet d’établir des négociations collectives.

  • En France et en Italie, des organisations d’employeurs de travailleurs domestiques existent depuis plusieurs années.
  • En 2015, l’Association des employeurs de travailleurs domestiques de Zambie (AEDWZ) a été fondée pour favoriser le dialogue social, disséminer l’information à propos des droits et obligations des travailleurs domestiques  et de leurs employeurs, et soutenir le règlement des différends.
  • En Italie, une convention collective définit les conditions de travail et d’emploi pour les travailleurs domestiques et détaille plusieurs thèmes comme le recrutement, les contrats, le règlement des conflits au travail ainsi que le respect des obligations légales et en matière fiscale.
  • Au Brésil, une première convention collective a été signée en 2017 entre le syndicat des travailleurs domestiques de la municipalité de São Paulo (STDMSP) et le syndicat des employeurs de travailleurs domestiques de l’État de São Paulo (SEDESP). Elle a été renouvelée récemment en 2021.
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Difficultés à venir et opportunités à saisir

A la lumière des changements démographiques, le travail domestique continuera à faire l'objet d'une forte demande. En tant que secteur créateur d’emplois, et compte tenu de la préférence pour les soins à domicile, le travail domestique peut aussi jouer un rôle important en tant que secteur dans lequel investir pour la reprise économique d’après COVID-19. Mais sous quelles conditions?

Malgré les progrès qui ont été accomplis, le travail décent n’est pas encore une réalité pour la plupart des travailleuses et travailleurs domestiques. Cependant, dix ans après l’adoption de la convention (n°189), le monde a acquis une certaine expérience dans la manière de combler les déficits de couverture légale et de mise en œuvre, en particulier à travers le dialogue social.

Cela s’est avéré essentiel pour combler les déficits tant sur le plan légal qu’en matière de conformité. Il sera essentiel d’investir dans ces bonnes pratiques pour faire du travail décent une réalité pour les travailleuses et travailleurs domestiques.

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