103e Conférence internationale du Travail
Le Premier ministre jordanien loue la «solidité du partenariat» avec l’OIT et souligne la complexité des défis auxquels est confrontée la Jordanie
Dans une allocution spéciale à la Conférence internationale du Travail (CIT), le Premier ministre Abdullah Ensour a évoqué la collaboration avec l’Organisation internationale du Travail (OIT), les effets de la crise des réfugiés syriens sur la Jordanie et la dynamique de réforme enclenchée dans son pays.
GENEVE - Le Premier ministre jordanien, Abdullah Ensour, a dit combien son pays était fier du «partenariat solide qui unit de longue date» la Jordanie et l’OIT lors de son allocution à la 103e Conférence internationale du Travail (CIT) à Genève.
«Cette relation, qui a pour base l’engagement et l’adhésion fermes de la Jordanie aux normes et principes fondamentaux de l’Organisation, continue de se consolider à travers les activités et les projets conjoints qui sont mis en œuvre et qui ont abouti à des résultats remarquables», a dit M. Ensour aux participants à la Conférence.
La Jordanie fut le premier pays arabe à adopter un Programme par pays en faveur du travail décent (PPTD) de l’OIT en 2006.
Dans le cadre d’un nouveau PPTD de trois ans, entamé en 2012, l’OIT travaille avec le gouvernement, les employeurs et les travailleurs de Jordanie pour promouvoir de meilleures conditions de travail, la non-discrimination et les droits au travail; étendre un niveau de sécurité sociale minimum aux catégories les plus vulnérables de la société; et améliorer les perspectives d’emploi en donnant la priorité à l’emploi des jeunes.
Le taux général de chômage est estimé entre 12 et 14 pour cent et près de la moitié des 6 millions de chômeurs du pays ont moins de 19 ans, ce qui rend plus cruciale encore la nécessité de fournir du travail à une main-d’œuvre en plein essor.
Dans son message d’accueil au Premier ministre, le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, a déclaré: «Votre pays occupe une position stratégique dans une région complexe. Dans l’optique d’une croissance durable et inclusive, votre gouvernement s’efforce de trouver un équilibre entre réforme et stabilité, d’exercer une discipline budgétaire tout en respectant la justice sociale.»
La crise des réfugiés syriens
Alors que de nombreux Syriens fuyant le conflit dans leur pays continuent d’affluer en Jordanie pour s’y réfugier, M. Ensour a déclaré que la crise exerçait une forte pression sur des finances publiques déjà mal en point, sur les infrastructures, les services publics, l’économie et le tissu social.
Le marché du travail a été particulièrement affecté, accentuant la nécessité pour le gouvernement de fournir du travail aux communautés jordaniennes qui les accueillent.
«L’arrivée de tant de Syriens a également eu un impact sur les Jordaniens travaillant sur le marché du travail informel, à la fois en termes de concurrence pour les offres d’emploi et de pression à la baisse sur les salaires, ce qui crée des tensions sociales au sein d’une population qui est déjà confrontée à un chômage élevé et à une situation économique difficile», a expliqué M. Ensour.
Le Premier ministre a ajouté que la crise des réfugiés syriens avait aussi «aggravé considérablement le problème du travail des enfants puisque, selon les statistiques officielles, ils représentent quelque 70 pour cent de l’ensemble du travail des enfants en Jordanie».
Dans le cadre de sa réponse à la crise des réfugiés syriens, l’OIT collabore avec le gouvernement et les agences internationales en vue d’amortir l’impact sur le marché national du travail et de soutenir les activités de subsistance des communautés d’accueil.
M. Ensour a appelé la communauté internationale à accroître son aide au Royaume pour l’aider à supporter le fardeau financier que représente l’accueil massif de réfugiés.
A la fin de 2014, les réfugiés, enregistrés ou non, devraient représenter plus de 25 pour cent de la population, selon le ministère de l’Intérieur du pays. En janvier 2014, l’OIT estimait que la main-d’œuvre syrienne réfugiée, potentiellement active, représentait 8,4 pour cent de la main-d’œuvre totale.
Réformes
Malgré ces pressions, M. Ensour a déclaré que son pays poursuivait son mouvement de réforme qui inclut le respect des libertés publiques, le renforcement des institutions démocratiques, l’adoption d’une nouvelle législation relative aux élections et aux partis politiques, le renforcement des autorités locales et la décentralisation du pouvoir.
Les réformes concernent aussi le travail, la sécurité sociale et l’emploi, a précisé le Premier ministre.
«Il y a plus de dix ans, nous nous sommes engagés dans un processus visant à améliorer la productivité de notre main-d’œuvre en adoptant des réformes éducatives audacieuses et en confiant au secteur privé un rôle éminent dans la conception de l’enseignement technique et professionnel. Nous sommes convaincus que la croissance de notre économie dépend de la croissance de la productivité de notre main-d’œuvre.»
Après une vague de grèves et de mouvements sociaux au plus fort des soulèvements arabes, le gouvernement jordanien a répondu en plaçant l’emploi et le travail décent au cœur de sa Stratégie nationale d’emploi en mai 2011.
«Cette relation, qui a pour base l’engagement et l’adhésion fermes de la Jordanie aux normes et principes fondamentaux de l’Organisation, continue de se consolider à travers les activités et les projets conjoints qui sont mis en œuvre et qui ont abouti à des résultats remarquables», a dit M. Ensour aux participants à la Conférence.
La Jordanie fut le premier pays arabe à adopter un Programme par pays en faveur du travail décent (PPTD) de l’OIT en 2006.
Dans le cadre d’un nouveau PPTD de trois ans, entamé en 2012, l’OIT travaille avec le gouvernement, les employeurs et les travailleurs de Jordanie pour promouvoir de meilleures conditions de travail, la non-discrimination et les droits au travail; étendre un niveau de sécurité sociale minimum aux catégories les plus vulnérables de la société; et améliorer les perspectives d’emploi en donnant la priorité à l’emploi des jeunes.
Le taux général de chômage est estimé entre 12 et 14 pour cent et près de la moitié des 6 millions de chômeurs du pays ont moins de 19 ans, ce qui rend plus cruciale encore la nécessité de fournir du travail à une main-d’œuvre en plein essor.
Dans son message d’accueil au Premier ministre, le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, a déclaré: «Votre pays occupe une position stratégique dans une région complexe. Dans l’optique d’une croissance durable et inclusive, votre gouvernement s’efforce de trouver un équilibre entre réforme et stabilité, d’exercer une discipline budgétaire tout en respectant la justice sociale.»
La crise des réfugiés syriens
Alors que de nombreux Syriens fuyant le conflit dans leur pays continuent d’affluer en Jordanie pour s’y réfugier, M. Ensour a déclaré que la crise exerçait une forte pression sur des finances publiques déjà mal en point, sur les infrastructures, les services publics, l’économie et le tissu social.
Le marché du travail a été particulièrement affecté, accentuant la nécessité pour le gouvernement de fournir du travail aux communautés jordaniennes qui les accueillent.
«L’arrivée de tant de Syriens a également eu un impact sur les Jordaniens travaillant sur le marché du travail informel, à la fois en termes de concurrence pour les offres d’emploi et de pression à la baisse sur les salaires, ce qui crée des tensions sociales au sein d’une population qui est déjà confrontée à un chômage élevé et à une situation économique difficile», a expliqué M. Ensour.
Le Premier ministre a ajouté que la crise des réfugiés syriens avait aussi «aggravé considérablement le problème du travail des enfants puisque, selon les statistiques officielles, ils représentent quelque 70 pour cent de l’ensemble du travail des enfants en Jordanie».
Dans le cadre de sa réponse à la crise des réfugiés syriens, l’OIT collabore avec le gouvernement et les agences internationales en vue d’amortir l’impact sur le marché national du travail et de soutenir les activités de subsistance des communautés d’accueil.
M. Ensour a appelé la communauté internationale à accroître son aide au Royaume pour l’aider à supporter le fardeau financier que représente l’accueil massif de réfugiés.
A la fin de 2014, les réfugiés, enregistrés ou non, devraient représenter plus de 25 pour cent de la population, selon le ministère de l’Intérieur du pays. En janvier 2014, l’OIT estimait que la main-d’œuvre syrienne réfugiée, potentiellement active, représentait 8,4 pour cent de la main-d’œuvre totale.
Réformes
Malgré ces pressions, M. Ensour a déclaré que son pays poursuivait son mouvement de réforme qui inclut le respect des libertés publiques, le renforcement des institutions démocratiques, l’adoption d’une nouvelle législation relative aux élections et aux partis politiques, le renforcement des autorités locales et la décentralisation du pouvoir.
Les réformes concernent aussi le travail, la sécurité sociale et l’emploi, a précisé le Premier ministre.
«Il y a plus de dix ans, nous nous sommes engagés dans un processus visant à améliorer la productivité de notre main-d’œuvre en adoptant des réformes éducatives audacieuses et en confiant au secteur privé un rôle éminent dans la conception de l’enseignement technique et professionnel. Nous sommes convaincus que la croissance de notre économie dépend de la croissance de la productivité de notre main-d’œuvre.»
Après une vague de grèves et de mouvements sociaux au plus fort des soulèvements arabes, le gouvernement jordanien a répondu en plaçant l’emploi et le travail décent au cœur de sa Stratégie nationale d’emploi en mai 2011.