102e Conférence internationale du Travail
Restaurer la confiance: emploi, croissance et progrès social
Dans le cadre de la Conférence internationale du Travail, un panel de haut niveau a abordé les principaux problèmes touchant au monde du travail et les solutions à la crise mondiale de l’emploi.
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Les débats, placés sous le thème «Restaurer la confiance: emploi, croissance et progrès social», réunissaient Carlos Lopes, Secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique; le Pr Yves Flueckiger, Vice-recteur de l’Université de Genève; Daniel Funes de Rioja, Vice-président exécutif de l'Organisation internationale des employeurs (OIE), et Sharan Burrow, Secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale (CSI).
Dans son allocution d’ouverture, le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, a mis l’accent sur ce qu’il a dit être la question la plus fréquemment posée pendant cette session de la Conférence internationale du Travail qui se déroule à Genève du 5 au 20 juin.
«La question est toute simple: d’où viennent les emplois? Il ne s’agit pas seulement de créer des emplois en nombre suffisant, c’est aussi leur qualité qui nous préoccupe.»
Le premier participant à prendre la parole fut M. Lopes: il a présenté une vision positive de la croissance économique africaine mais a rappelé qu’il fallait remédier au manque de perspectives d’emploi pour les jeunes, aux inégalités et aux problèmes liés à l’ampleur de l’économie informelle. Ce dont nous avons besoin, a-t-il précisé, c’est d’une transformation structurelle mais ce doit être l’œuvre des Africains eux-mêmes.
«Nous pensons que pour réussir à créer les conditions propices à l’emploi, à la croissance et au progrès social, le continent doit avoir la maîtrise de sa propre vision, de son histoire. Nous avons besoin d’une transformation structurelle des économies africaines pour garantir l’emploi, la croissance et le progrès social.»
Le Pr Flueckiger a prôné «l’équité et l’équilibre» dans la gestion des budgets, la coordination plus harmonieuse des systèmes fiscaux, tout en garantissant l’avenir des emplois. Il devrait y avoir égalité d’accès à l’éducation, au marché de l’emploi et à la protection sociale, a-t-il déclaré.
«Nous devons nous assurer qu’il existe un équilibre entre la nécessaire protection sociale des travailleurs et la flexibilité qui est cruciale pour garantir qu’il y a du travail pour les jeunes. Il doit y avoir un équilibre entre la nécessité de disposer de salaires décents tout en veillant à ce que les salaires ne soient pas tellement élevés qu’ils chassent les travailleurs du marché du travail.»
S’exprimant au nom du groupe des employeurs, M. Funes de Rioja a souligné l’importance du secteur privé pour la reprise économique. «Le retour à la croissance passe par le secteur privé. Il n’existe aucune alternative.»
Il a ajouté que le tripartisme était essentiel à la croissance et a mis l’accent sur la création d’emplois, surtout pour les jeunes. Cependant, il a plaidé pour la levée de ce qu’il appelle des obstacles à la croissance, comme la rigidité des réglementations du travail.
«L’emploi à vie n’existe plus. Nous devons y faire face. La rigidité ne protège pas les travailleurs. Plus vite nous comprendrons cette réalité, mieux nous réussirons.»
De son côté, Mme Burrow a déclaré qu’il fallait des solutions radicales aux problèmes que rencontrent les économies et le monde du travail. Elle a affirmé que les politiques d’austérité suivies par de nombreux gouvernements en réponse à la crise avaient échoué.
«Nous disons aux employeurs, bien sûr vous ne voulez pas exclure les travailleurs des marchés du travail en raison de leur coût, mais si vous ne versez pas aux travailleurs une rémunération qui leur permette de vivre, ce sont vos entreprises qui sont en danger.»
Mme Burrow a souligné qu’il fallait orienter l’investissement vers l’emploi et les infrastructures. Pour que les entreprises soient pérennes, a-t-elle ajouté, les socles de protection sociale, les salaires minimaux et les droits au travail sont indispensables.
Tous les intervenants ont convenu que l’OIT avait un rôle primordial à jouer pour le redressement et qu’elle devait être en première ligne de la mobilisation internationale pour trouver des solutions.
Pour en savoir plus, merci de contacter le Département de la communication et de l’information publique de l’OIT à communication@ilo.org ou +4122/799-7912.