La 100e conférence annuelle de l’OIT clôt ses travaux

La Conférence annuelle de l’Organisation internationale du Travail (OIT) a conclu les travaux de sa 100e session ce vendredi 17 juin après l’adoption de nouvelles normes pour les travailleurs domestiques, et quelques pas supplémentaires vers ce que le Directeur général du BIT, Juan Somavia, a appelé «une nouvelle ère de justice sociale».

Actualité | 17 juin 2011

GENEVE (Nouvelles du BIT) – La Conférence annuelle de l’Organisation internationale du Travail (OIT) a conclu les travaux de sa 100e session ce vendredi 17 juin après l’adoption de nouvelles normes pour les travailleurs domestiques, et quelques pas supplémentaires vers ce que le Directeur général du BIT, Juan Somavia, a appelé « une nouvelle ère de justice sociale ».

« Je suis persuadé que les futurs délégués diront rétrospectivement que c’est lors de cette 100e Conférence que nous avons vu émerger les prémices d’une nouvelle ère de justice sociale », a déclaré M. Somavia. « Là où nous avons soutenu la dignité des travailleurs domestiques, fait progresser la nouvelle notion de socle de protection sociale, là où nous avons entendu plusieurs grands dirigeants internationaux nous dire que notre voix, nos valeurs et notre action étaient nécessaires pour aboutir à un monde plus stable. »

Plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement ainsi que plus de 4000 délégués représentant les gouvernements, les employeurs et les travailleurs des 183 Etats Membres de l’OIT ont apporté un soutien massif à l’Agenda de l’OIT sur le travail décent , souhaitant également voir l’OIT jouer un rôle plus important dans la système international.

Parmi les hôtes de marque qui ont pris la parole devant la Conférence, figuraient notamment la Chancelière allemande Angela Merkel, le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono, le Premier ministre russe Vladimir Poutine, la présidente de Finlande, Tarja Kaarina Halonen, le président tanzanien Jakaya Mrisho Kikwete , la présidente de la Confédération suisse Micheline Calmy-Rey, ainsi que cinq anciens chefs d’Etat ou de gouvernement membres du Club de Madrid.

Principaux points abordés lors de cette session de 2011:

La nécessité d’une nouvelle ère de justice sociale, des discussions et un débat sur un rapport novateur du Directeur général sur l’état du monde du travail après la crise intitulé: “Une nouvelle ère de justice sociale”, ainsi qu’un panel de discussion de haut niveau avec la participation de cinq anciens chefs d’Etat ou de gouvernement membres du Club de Madrid sur la nécessité d’une nouvelle ère de justice sociale.

L’adoption le 16 juin de nouvelles normes visant à améliorer les conditions de travail de dizaines de millions de travailleurs domestiques à travers le monde grâce à la Convention No 189 sur  « le travail décent pour les travailleurs domestiques » ainsi que la Recommandation No 201 qui lui est associée.

La tenue d’évènements mondiaux à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le travail des enfants, marquée notamment par le lancement d’un nouveau rapport sur les enfants et le travail dangereux.

La Commission sur l'administration du Travail a appelé les gouvernements à mettre en place des systèmes d'administration et d'inspection du Travail qui puissent relever les défis auxquels ils doivent faire face dans un monde du travail en pleine évolution.

La Commission sur la protection sociale a discuté des moyens qui permettraient d'établir une sécurité sociale pour tous en tant qu'outil puissant et abordable pour promouvoir la croissance économique, réduire la pauvreté et diminuer l'impact des crises économiques.

La Commission de la Conférence sur l'application des conventions et recommandations a examiné 25 cas individuels qui couvrent l'ensemble des préoccupations de l'OIT.

Quatre panels de discussion de haut niveau sur l’emploi des jeunes en Afrique du Nord, au Moyen Orient et dans d’autres régions du monde, l’emploi et la justice sociale dans une économie qui se mondialise, le rôle du travail décent dans une mondialisation plus équitable, plus verte et plus durable ainsi que «la nécessité d’une nouvelle ère de justice sociale», permettant ainsi de dresser un état des lieux en profondeur du monde du travail après la crise mondiale de l’économie et la crise financière.

La discussion en séance plénière du rapport mondial du BIT sur la discrimination avec l’allocution de Michelle Bachelet, Directrice exécutive de ONU Femmes, ainsi que la signature d’un Protocole d’entente entre ONU Femmes et l’OIT afin de promouvoir l’autonomisation des femmes sur le lieu de travail.

La table ronde sur la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire : « Une nouvelle voie pour le développement social ».

La publication du rapport annuel de l’OIT sur la situation des travailleurs dans les territoires arabes occupés.

Le rôle de la Conférence internationale du Travail est d’adopter et de superviser l’application des normes internationales du travail, d’établir le budget de l’Organisation et d’élire les membres du Conseil de direction. Depuis 1919, la Conférence est aussi un forum international pour débattre d’importantes questions sociales et des problèmes liés au monde du travail. Chacun des 183 Etats Membres a le droit d’envoyer quatre délégués à la Conférence : deux pour les gouvernements, un délégué pour les employeur et un délégué pour les travailleurs, chacun pouvant voter de manière indépendante. Pour plus d’information sur la Conférence internationale du Travail : www.ilo.org/cit