Journée mondiale de lutte contre le sida 2016
L’emploi: un volet essentiel de l’approche du VIH fondée sur le cycle de la vie
«Le sida est loin d’avoir disparu. Avec la ligne d’arrivée en point de mire, nous devons appuyer sur l’accélérateur et renforcer le rôle du monde du travail en tant que volet stratégique de l’approche du VIH fondée sur le cycle de la vie», déclare Guy Ryder, Directeur général de l'OIT.

Le nouveau rapport de l’ONUSIDA intitulé Get on the Fast-Track: The life cycle approach to HIV (Poursuivre sur la voie de l’accélération: l’approche fondée sur le cycle de la vie) suscite à la fois l’optimisme et l’inquiétude. S’il est vrai que 18,2 millions de personnes ont désormais accès au traitement contre le VIH, le nombre de nouvelles infections parmi les adultes n’a connu aucun recul au cours des cinq dernières années. On observe même une recrudescence des nouvelles infections dans certaines régions du globe.
Dans ce contexte, une «approche fondée sur le cycle de la vie» est donc indispensable.
La plupart des gens passent une grande partie de leur existence à travailler. Le monde du travail peut contribuer de manière décisive à de nombreux aspects de la lutte contre le sida, et notamment à atténuer la discrimination et à garantir le respect du droit au travail, à améliorer l’accès à l’information sur le VIH, à faciliter l’accès au dépistage et au traitement et à étendre la couverture de la protection sociale.
L’OIT poursuit ses efforts en faveur de l’objectif visant à éliminer la discrimination liée au sida. La Déclaration politique sur la fin du sida met en avant l’importance des initiatives menées sur le lieu de travail et souligne le rôle des employeurs, des syndicats et des gouvernements dans la protection des travailleurs contre la discrimination liée au VIH et au sida, conformément à la recommandation (nº 200) de l’OIT sur le VIH et le sida, 2010.
La lutte contre le sida doit s’efforcer de tenir compte de la problématique hommes-femmes, en s’attaquant aux normes et pratiques traditionnelles néfastes de même qu’aux inégalités.»
Il existe une corrélation indiscutable entre le VIH et l’inégalité entre les sexes. En 2015, on a dénombré chaque semaine quelque 7 500 nouveaux cas d’infection de jeunes femmes par le VIH. La lutte contre le sida doit s’efforcer de tenir compte de la problématique hommes-femmes, en s’attaquant aux normes et pratiques traditionnelles néfastes de même qu’aux inégalités.
Des femmes et des filles autonomes du point de vue économique ont les moyens de se protéger contre une éventuelle infection et peuvent avoir accès aux services de lutte contre le VIH. L’OIT en a fait la démonstration dans le cadre d’un programme mis en œuvre dans six pays africains le long des couloirs de transport.
Le guide du BIT sur la promotion de la diversité et de l’intégration grâce à des ajustements sur le lieu de travail (Promoting diversity and inclusion through workplace adjustments) donne aux employeurs des indications concrètes sur la manière de prévoir des aménagements raisonnables, entre autres pour les travailleurs qui vivent avec le VIH.
Le sida est loin d’avoir disparu. Avec la ligne d’arrivée en point de mire, nous devons appuyer sur l’accélérateur et renforcer le rôle du monde du travail en tant que volet stratégique de l’approche du VIH fondée sur le cycle de la vie.