A l’occasion de cette Journée internationale, le BIT appelle de ses vœux des efforts concertés pour élargir les possibilités de travail décent et productif des personnes handicapées car c’est l’un des moyens les plus efficaces de parvenir à un développement dont personne ne soit exclu.

Les chiffres récemment publiés révèlent que le monde compte davantage de personnes handicapées que ne l’avaient donné à penser les estimations antérieures: 1 milliard, soit 15 pour cent de la population mondiale. Ces personnes représentent la plus importante minorité de la planète. Trop souvent montrées du doigt, victimes de discrimination et rejetées par la société, elles sont en moins bonne santé, sont moins instruites, occupent des emplois de moindre qualité et ont un taux d’activité plus faible que le reste de la population.

Cet état de fait, auquel s’ajoutent les résultats de calculs récents du BIT selon lesquels l’exclusion des personnes handicapées du monde du travail représente une perte de PIB qui peut atteindre 7 pour cent, devrait nous inciter à nous mobiliser pour faire en sorte que les personnes handicapées soient de véritables artisans d’un mode de développement bénéfique pour tous. De telles mesures ouvriraient la voie à la réalisation des engagements internationaux contenus dans les Objectifs du Millénaire pour le développement, la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées et les conventions de l’OIT comme la Convention no 159 sur la réadaptation professionnelle et l'emploi des personnes handicapées et la Convention no 111 concernant la discrimination (emploi et profession).

Les entreprises, et surtout les petites et moyennes entreprises qui sont les moteurs de la création d’emplois, sont les principales sources d’emploi des femmes et des hommes handicapés. L’OIT a constitué un réseau mondial handicap et entreprise, composé, entre autres, de sociétés multinationales, d’organisations d’employeurs, de réseaux d’entreprises qui agissent en faveur de l’insertion professionnelle des personnes handicapées et de représentants d’organisations de personnes handicapées. Ce réseau encourage les entreprises à intégrer le handicap dans leurs lieux de travail et dans leurs plans stratégiques.

La syndicalisation est indispensable pour faire progresser la cause des handicapés. En effet, les syndicats sont les mieux placés pour ce faire car ils ont la possibilité non seulement d’attirer l’attention sur la problématique du handicap dans les processus nationaux de consultation et de négociation mais aussi de recruter et d’organiser les personnes handicapées afin de les intégrer dans le mouvement. Et à l’échelle de l’entreprise, ils peuvent susciter une action propice à l’insertion, telle que la sensibilisation des cadres et du personnel, et obtenir les modifications ou aménagements nécessaires de l’environnement de travail.

Les gouvernements doivent donner la direction, c’est-à-dire consacrer le droit des personnes handicapées à une pleine et entière insertion dans la vie active et la société au sens large en adoptant une législation, une politique et des mesures d’application adéquates. Leur volonté doit se traduire par l’allocation de fonds dans des domaines comme ceux de la santé, de l’enseignement, de la formation et du placement. Les socles de protection sociale, en favorisant la protection et l’autonomisation de tous, concrétiseront aussi le droit des personnes handicapées à une telle protection, au même titre que les autres membres de la société.

Promouvoir l’emploi des personnes handicapées fait partie intégrante de l’instauration d’une ère de justice sociale.

En travaillant ensemble, nous pouvons réellement construire un monde meilleur pour tous.