Le COVID-19 dans le secteur maritime

Gens de mer et pêcheurs: Fournir des services essentiels durant la pandémie de COVID-19

A l’heure où de nombreux pays dans le monde célèbraient la Fête du travail, l’Organisation internationale du Travail (OIT) a appelé les gouvernements à mettre en œuvre des mesures pour protéger les gens de mer et les pêcheurs durant la pandémie de COVID-19.

Editorial | 30 avril 2020
Corinne Vargha, directrice du Département des normes internationales du travail, et Alette van Leur, directrice du Département des politiques sectorielles
La pandémie de COVID-19 a créé une situation sans précédent partout dans le monde. Pour ralentir la propagation de la maladie et atténuer son impact, les gouvernements du monde entier ont restreint les voyages et fermé leurs frontières. De nombreux ports et aéroports sont fermés, les navires se voient refuser l’accès à certains ports, et les avions sont cloués au sol.

Environ 90 pour cent du commerce mondial est acheminé par le transport maritime, grâce aux deux millions de gens de mer qui travaillent dans le monde. Quant à la pêche commerciale, elle est une source majeure de nourriture à l’échelle planétaire.

Traditionnellement, de nombreux gens de mer restent à bord des navires durant de longues périodes, si bien que, pour éviter la fatigue, les équipages doivent être renouvelés régulièrement. Cela représente un tournus de quelque 100 000 marins chaque mois.

Or, en raison des restrictions imposées par la pandémie de COVID-19, environ 90 000 gens de mer sont actuellement bloqués à bord de navires de croisière sans passagers, parfois sans même percevoir de salaire. A peu près autant sont contraints de rester à bord de navires commerciaux au-delà de la période initialement prévue dans leur contrat d’engagement. D’après des plaintes reçues par l’OIT, de nombreux gens de mer ayant besoin de soins médicaux immédiats à terre ne sont pas autorisés à débarquer dans de nombreux ports à travers le monde. Des gens de mer et des pêcheurs se retrouvent de fait «coincés» à bord. Dans le même temps, ceux qui attendent de reprendre du service en mer ont souvent perdu leur source de revenus.

© International Maritime Organization
L’OIT appelle les gouvernements à adopter sans tarder toutes les mesures possibles pour faciliter le renouvellement des équipages et le rapatriement des gens de mer et des pêcheurs, tout en prenant les précautions nécessaires pour réduire au minimum les risques de contagion. La protection de la sécurité et de la santé des gens de mer et des pêcheurs doit rester une priorité en cette période de pandémie.

La Convention du travail maritime, 2006, se révèle être un instrument solide et concret qui apporte un soutien à la fois aux gens de mer et aux armateurs durant la pandémie.

A l’heure où gens de mer et armateurs se tournent vers la convention pour obtenir une protection, l’OIT a publié une note d’information fournissant des orientations sur sa mise en œuvre dans le contexte de la pandémie de COVID-19. L’Organisation a aussi publié une fiche sectorielle (non disponible en français) sur le COVID-19 et le transport maritime et la pêche.

En outre, l’OIT collabore avec l’Organisation maritime internationale (OMI), l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la Chambre internationale de la marine marchande (ICS) et la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) pour élaborer et mettre en œuvre une réponse coordonnée au niveau mondial aux problèmes provoqués par la pandémie de COVID-19 dans le secteur maritime.

Par Corinne Vargha, directrice du Département des normes internationales du travail et Alette van Leur, directrice du Département des politiques sectorielles