Journée internationale pour l'élimination de la pauvreté
Une approche plus efficace du marché du travail pour lutter contre la pauvreté
Par Cynthia Samuel-Olonjuwon, Directrice régionale de l’OIT pour l’Afrique
Un travail rémunérateur demeure la manière la plus viable d’échapper à la pauvreté. Cependant, l’accès simultané à l’emploi et à des conditions de travail décentes reste un défi. Soixante-six pour cent des travailleurs des économies en développement et 22 pour cent dans les économies émergentes se trouvent dans une pauvreté au travail extrême ou modérée, et le problème est encore plus frappant quand on prend en compte les personnes à charge de ces «travailleurs pauvres».
Ainsi, ce n’est pas seulement le chômage ou l’inactivité qui enferme les personnes dans la pauvreté, elles sont aussi freinées par la pénurie d’emplois décents, y compris le sous-emploi et l’emploi informel.
Les politiques actives du marché du travail peuvent jouer un rôle important dans la lutte contre la pauvreté, en élargissant l’accès aux possibilités d’emploi et en améliorant la qualité des conditions de travail. En particulier, les politiques du marché du travail qui associent l’aide au revenu pour les chômeurs à des politiques actives du marché du travail (PAMT).
Le nouveau rapport de l’OIT Les solutions qui marchent: favoriser des parcours vers le travail décent montre qu’en combinant les mesures d’aide au revenu avec des mesures de soutien actif au marché du travail, on permet aux pays de surmonter les multiples obstacles au travail décent. Ces obstacles peuvent être structurels (manque d’éducation et de compétences, présence d’inégalités) ou temporaires (crises d’origine climatique ou économique). Cette combinaison de politiques est extrêmement pertinente aujourd’hui, au moment où le monde du travail est remodelé par les forces mondiales que sont le commerce international, le progrès technologique, l’évolution démographique et les transformations de l’environnement.
Les politiques qui combinent l’aide au revenu avec les PAMT peuvent aider les personnes à s’adapter aux changements que provoquent ces forces sur le marché du travail. Les mesures d’aide au revenu garantissent que ces personnes ne sombrent pas dans la pauvreté pendant leur période de chômage et qu’elles ne sont pas contraintes d’accepter n’importe quel emploi, quelle que soit sa qualité. Dans le même temps, les PAMT offrent aux individus les compétences dont ils ont besoin pour trouver un emploi de qualité, améliorant ainsi leur employabilité à moyen et long terme.
Les nouvelles données rassemblées pour ce rapport montrent que cette combinaison d’aide au revenu et de soutien actif réussit vraiment à améliorer l’état du marché du travail: les évaluations d’impact d’un certain nombre de politiques indiquent combien les personnes qui ont bénéficié de ce type d’approche intégrée ont des chances d’emploi supérieures et de meilleures conditions de travail.
Le système novateur d’allocations de chômage déployé à Maurice (Workfare Programme) illustre bien la performance de cette approche intégrée. Il accorde aux travailleurs un accès à un revenu de remplacement et à trois différents types de mesures d’activation: la formation (abandonnée en 2016), le placement dans l’emploi et l’aide à la création d’entreprises. Le programme est également ouvert aux chômeurs qui occupaient auparavant un emploi informel. En étendant sa couverture aux travailleurs les plus vulnérables, ce régime a contribué à réduire les inégalités et à dénouer le piège de l’informalité.
Un autre succès a été obtenu en Uruguay grâce à un projet de travaux publics mis en œuvre dans le cadre d’un vaste programme de transferts monétaires conditionnels, le Plan national d’urgence sociale (PANES). Le programme a été appliqué pendant une profonde récession économique et s’adressait précisément aux individus les plus pauvres et les plus vulnérables.
Les bénéficiaires du PANES se sont vu offrir la possibilité de participer à des travaux publics. En échange d’un travail à plein temps pour une durée allant jusqu’à cinq mois, ils ont reçu un niveau d’aide au revenu supérieur, ainsi qu’un accompagnement supplémentaire en vue d’un placement professionnel. Cette approche a touché une grande partie de la population menacée d’extrême pauvreté et privée de protection sociale. Le rapport rappelle qu’il est vital d’offrir ces deux types d’aide conjointement pour que le projet réussisse.
Les effets de ces politiques sur l’éradication de la pauvreté ne doivent pas être sous-estimés. En s’attaquant au chômage, au sous-emploi et à l’informalité, les politiques combinant soutien au revenu et PAMT peuvent influer directement sur certaines causes de la pauvreté, tout en améliorant les conditions de travail et les débouchés sur le marché du travail pour des millions de femmes et d’hommes dans les pays émergents et les pays en développement.
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Cynthia Samuel-Olonjuwon |
Ainsi, ce n’est pas seulement le chômage ou l’inactivité qui enferme les personnes dans la pauvreté, elles sont aussi freinées par la pénurie d’emplois décents, y compris le sous-emploi et l’emploi informel.
Les politiques actives du marché du travail peuvent jouer un rôle important dans la lutte contre la pauvreté, en élargissant l’accès aux possibilités d’emploi et en améliorant la qualité des conditions de travail. En particulier, les politiques du marché du travail qui associent l’aide au revenu pour les chômeurs à des politiques actives du marché du travail (PAMT).
Le nouveau rapport de l’OIT Les solutions qui marchent: favoriser des parcours vers le travail décent montre qu’en combinant les mesures d’aide au revenu avec des mesures de soutien actif au marché du travail, on permet aux pays de surmonter les multiples obstacles au travail décent. Ces obstacles peuvent être structurels (manque d’éducation et de compétences, présence d’inégalités) ou temporaires (crises d’origine climatique ou économique). Cette combinaison de politiques est extrêmement pertinente aujourd’hui, au moment où le monde du travail est remodelé par les forces mondiales que sont le commerce international, le progrès technologique, l’évolution démographique et les transformations de l’environnement.
Les politiques qui combinent l’aide au revenu avec les PAMT peuvent aider les personnes à s’adapter aux changements que provoquent ces forces sur le marché du travail. Les mesures d’aide au revenu garantissent que ces personnes ne sombrent pas dans la pauvreté pendant leur période de chômage et qu’elles ne sont pas contraintes d’accepter n’importe quel emploi, quelle que soit sa qualité. Dans le même temps, les PAMT offrent aux individus les compétences dont ils ont besoin pour trouver un emploi de qualité, améliorant ainsi leur employabilité à moyen et long terme.
Les nouvelles données rassemblées pour ce rapport montrent que cette combinaison d’aide au revenu et de soutien actif réussit vraiment à améliorer l’état du marché du travail: les évaluations d’impact d’un certain nombre de politiques indiquent combien les personnes qui ont bénéficié de ce type d’approche intégrée ont des chances d’emploi supérieures et de meilleures conditions de travail.
Le système novateur d’allocations de chômage déployé à Maurice (Workfare Programme) illustre bien la performance de cette approche intégrée. Il accorde aux travailleurs un accès à un revenu de remplacement et à trois différents types de mesures d’activation: la formation (abandonnée en 2016), le placement dans l’emploi et l’aide à la création d’entreprises. Le programme est également ouvert aux chômeurs qui occupaient auparavant un emploi informel. En étendant sa couverture aux travailleurs les plus vulnérables, ce régime a contribué à réduire les inégalités et à dénouer le piège de l’informalité.
Un autre succès a été obtenu en Uruguay grâce à un projet de travaux publics mis en œuvre dans le cadre d’un vaste programme de transferts monétaires conditionnels, le Plan national d’urgence sociale (PANES). Le programme a été appliqué pendant une profonde récession économique et s’adressait précisément aux individus les plus pauvres et les plus vulnérables.
Les bénéficiaires du PANES se sont vu offrir la possibilité de participer à des travaux publics. En échange d’un travail à plein temps pour une durée allant jusqu’à cinq mois, ils ont reçu un niveau d’aide au revenu supérieur, ainsi qu’un accompagnement supplémentaire en vue d’un placement professionnel. Cette approche a touché une grande partie de la population menacée d’extrême pauvreté et privée de protection sociale. Le rapport rappelle qu’il est vital d’offrir ces deux types d’aide conjointement pour que le projet réussisse.
Les effets de ces politiques sur l’éradication de la pauvreté ne doivent pas être sous-estimés. En s’attaquant au chômage, au sous-emploi et à l’informalité, les politiques combinant soutien au revenu et PAMT peuvent influer directement sur certaines causes de la pauvreté, tout en améliorant les conditions de travail et les débouchés sur le marché du travail pour des millions de femmes et d’hommes dans les pays émergents et les pays en développement.