107e Conférence internationale du Travail

Le président centrafricain Touadéra affirme que l’emploi constitue un enjeu majeur de consolidation de la paix

S’adressant au Sommet de l’OIT sur le monde du travail, le president Touadéra a évoqué le défi au quotidien qui consiste à promouvoir l’emploi et le travail décent en faveur de la paix et de la résilience

Actualité | 1 juin 2018

GENÈVE (OIT Infos) – Le président de la République Centrafricaine (RCA), le professeur Faustin Archange Touadéra, a lancé un appel à l’Organisation internationale du Travail (OIT) pour qu’elle appuie de manière particulière la RCA pour en faire un pays-pilote dans la mise en œuvre de la Recommandation (n° 205) sur l’emploi et le travail décent pour la paix et la résilience, 2017.

Dans un discours prononcé devant la 107e session de la Conférence internationale du Travail, il a également appelé à la venue à Bangui, la capitale centrafricaine, d’une mission technique de haut niveau de l’OIT. Le but de cette mission serait d’analyser la réponse à apporter à la problématique de l’emploi et du travail décent, notamment renforcer les capacités des cadres de l’Etat, rendre opérationnel un dispositif de protection sociale effective, promouvoir le dialogue social, l’emploi des femmes et des jeunes ainsi que mettre en œuvre un partenariat innovant pour la promotion de l’emploi.

S’exprimant devant les délégués des gouvernements, des travailleurs et des employeurs à l’occasion d’un Sommet sur le monde du travail intitulé «L’emploi et le travail décent au service de la paix et de la résilience», le président Touadéra a insisté sur la difficulté de restaurer une économie endommagée par des années de conflits.

«Notre postulat de base est que les opportunités d’emplois créateurs de revenus et de richesses constituent un enjeu majeur de consolidation de la paix et de renforcement de la résilience en République Centrafricaine», a-t-il indiqué.

Rappelant l’ampleur de la crise traversée par son pays, le Chef de l’Etat centrafricain a indiqué son intention de faire de la lutte contre le chômage une priorité, notamment chez les jeunes, afin de mieux contrer la pauvreté et les risques de radicalisation.

«L’économie de la survie a pris le pas sur le secteur formel », a-t-il rappelé, soulignant que le secteur informel constituait désormais plus des trois-quarts de l’activité économique nationale. 

«Il nous faut relever un triple défi», a-t-il expliqué, mentionnant la poursuite du processus de paix, l’amélioration du climat des affaires couplée à la relance de l’administration publique ainsi que le développement de la formation pour les jeunes.

«L’emploi est un impératif pour l’ancrage de la cohésion sociale. Il constitue un facteur déterminant pour une paix durable. La pauvreté endémique, entretenue par le déficit de formation, le chômage et le sous-emploi, constitue un immense défi à relever», a dit le président Touadéra.

«L’une des voies d’une paix durable en RCA, c’est celle d’avoir les moyens d’améliorer la productivité ainsi que la capacité de créer emplois et richesses», a ajouté le président centrafricain.

«Pour la RCA, la bataille pour la promotion de l’emploi et du travail décent au service de la paix et de la résilience constitue un défi quotidien. En dépit des difficultés que traverse mon pays, je viens ici vous dire notre détermination à surmonter les obstacles dressés sur le chemin de la paix», a conclu le président Touadéra. Le chef de l’Etat centrafricain avait été accueilli par le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, qui a souligné la place stratégique qu’occupe la République Centrafricaine dans la sous-région.

«Reconnaissant le lien entre le travail et la paix, votre grande priorité est d’apporter des réponses à la demande de votre population pour des emplois lui permettant d’acquérir un niveau de vie décent», a déclaré Guy Ryder.