Commission de haut niveau sur l’emploi dans la santé et la croissance économique

L'OIT appelle à une augmentation des effectifs dans le secteur mondial de la santé

Au cours d’une première réunion à Lyon, en France, de la nouvelle commission multilatérale des Nations Unies, l’OIT a rappelé qu’une nette augmentation des effectifs dans le secteur de la santé était essentielle pour atteindre les objectifs du programme pour 2030 en matière de santé.

Communiqué de presse | 23 mars 2016
GENÈVE (OIT Info) – Le Directeur général adjoint de l’Organisation internationale du Travail (OIT), Gilbert Houngbo, au nom du co-vice-président de la commission et Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, a souligné que pour atteindre l’objectif de permettre à tous de vivre en bonne santé d’ici à 2030 il faudrait considérablement renforcer les effectifs du secteur mondial de la santé, en particulier dans les pays à revenu faible ou à revenu intermédiaire inférieur.

S’exprimant à Lyon (France), lors de la réunion inaugurale de cette nouvelle Commission de haut niveau des Nations Unies sur l’emploi dans la santé et la croissance économique, M. Houngbo a averti: «La pénurie de professionnels de santé dans les pays à revenu faible et intermédiaire dépasse de loin le nombre de travailleurs ayant une formation médicale et qui arrivent sur le marché; d’ici à 2030, la pénurie pourrait s’élever à 18 millions.»

Les récentes mesures de lutte contre les pandémies ont illustré la nécessité de remédier d’urgence aux graves pénuries de main-d’œuvre dans le secteur de la santé.»

Gilbert Houngbo, Directeur général adjoint de l'OIT
M. Houngbo a ajouté que la pénurie de main-d’œuvre dans le domaine de la santé pouvait aisément doubler si l’on prenait en considération le nombre de postes nécessaires pour fournir l’aide indispensable au secteur de la santé.

«Les récentes mesures de lutte contre les pandémies ont illustré la nécessité de remédier d’urgence aux graves pénuries de main-d’œuvre dans le secteur de la santé», a-t-il insisté.

L’OIT a également souligné que la migration internationale des personnels de santé s’apparentait de plus en plus, selon les termes de M. Houngbo, à un «mécanisme de fuite des cerveaux» des pays en développement qui manquent déjà de travailleurs qualifiés.

«Pour nous, l’enjeu est d’aider les pays à élaborer des politiques qui permettent à une partie au moins de cette énorme masse de chômeurs de trouver un emploi décent et productif tout en améliorant les soins de santé», a-t-il ajouté.

Soulignant que deux tiers des travailleurs employés dans le secteur étaient des femmes, M. Houngbo a également insisté sur l’importance de respecter les droits des travailleurs de santé, tels que l’égalité des sexes, la liberté syndicale et le dialogue social afin d’établir des secteurs de la santé solides, capables de conserver un personnel dévoué et bien formé.

La nouvelle Commission nommée par le Secrétaire Général des Nations Unies est présidée conjointement par François Hollande, Président de la République française, et par Jacob Zuma, Président de la République d’Afrique du Sud; les dirigeants de l’OIT, de l’OMS et de l’OCDE en sont les vice-présidents. Elle devrait proposer des recommandations au Secrétaire Général en septembre 2016.