Africa CEO Forum

Les chefs d’entreprise africains s’engagent à lutter contre les discriminations au travail liées au VIH et à promouvoir le conseil et le dépistage volontaires et confidentiels.

Une publication OIT-ONUSIDA traduit l’engagement du monde des affaires dans le monde entier pour intensifier la lutte contre le sida en Afrique.

Communiqué de presse | 16 mars 2015
GENEVE – D’éminents chefs d’entreprise africains se sont engagés à mettre fin aux discriminations au travail liées au VIH et à combler le retard en matière de conseil, de dépistage volontaire et confidentiel et de traitement du VIH.

Cet engagement figure dans une nouvelle publication de l’Organisation internationale du Travail (OIT) et de l’ONUSIDA intitulée “AIDS is Everyone’s Business" («Le sida est l’affaire de tous») qui rassemble une collection de messages de grands dirigeants d’entreprise, notamment africains.

La publication a été présentée lors d’un évènement parallèle de l’Africa CEO Forum (Forum des dirigeants des grandes entreprises africaines) qui s’est déroulé le 16 mars.

Le VIH est un fardeau qui pèse encore beaucoup trop sur l’Afrique. Le continent abrite 71 pour cent des 35,3 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde, 71 pour cent des nouvelles contaminations par le VIH et 74 pour cent des décès liés au sida. En Afrique, plus de la moitié de la population adulte ignore son statut VIH.

«La question du sida ne sera pas réglée aussi longtemps que quiconque vivant avec le VIH se verra privé du droit de travailler», a rappelé le Directeur général adjoint de l’OIT, Gilbert Houngbo, lors de cet événement.

«Comme le montre le Gap Report de l’ONUSIDA (Rapport sur les écarts), les personnes qui vivent avec le VIH connaissent un taux de chômage trois fois plus élevé que la moyenne des taux nationaux de chômage», a ajouté M. Houngbo. «C’est une grave question qui devrait tous nous concerner».

Redoubler les efforts de dépistage

« Mettre fin à l’épidémie de sida d’ici 2030, c’est possible mais seulement si les efforts sont intensifiés dans les cinq prochaines années », a déclaré Luiz Loures, Directeur adjoint de l’ONUSIDA. « Les chefs d’entreprise sont des partenaires importants pour intensifier le dépistage, orienter les personnes vers les soins en matière de VIH quand cela est nécessaire et mettre fin à la discrimination liée au VIH ».

« Il est essentiel de continuer de mettre en avant la question du sida et d’aboutir à la fin des discriminations sur le lieu de travail », a indiqué Solomon Asamoah, Vice-Président du Groupe de la Banque Africaine de Développement. Il a souligné que son Président, Donald Kabureka, avait déjà rejoint la campagne de l’OIT et a rappelé son message : «Le VIH menace le fragile capital humain que nous avons mis tant de temps à constituer en Afrique. Nous ne pouvons réussir sans prévention du VIH, sans promotion de l’objectif de Zéro discrimination au travail».

Une dimension importante de la campagne «Objectif Zéro au travail» est le développement des services de conseil et de dépistage volontaires et confidentiels aux travailleurs grâce à l’initiative VCT@WORK. A ce jour, 1,2 million de travailleurs ont volontairement passé le test et plus de 34 000 personnes ont été orientées vers un traitement.

Vimal Shah, PDG de Bidco Oil au Kenya, a souligné le fait que le secteur privé avait déjà progressé sur le VIH au travail, même s’il faut en faire davantage.

«La discrimination recule mais n’a pas disparu. Nous devons redoubler d’efforts et renouveler notre engagement en faveur de l’Objectif Zéro», a-t-il conclu.