Statistiques du travail

Guy Ryder: Les politiques économiques solides nécessitent des données statistiques fiables

Renforcer les connaissances sur le monde du travail est essentiel pour donner aux responsables politiques une meilleure information et soutenir l’action politique sur le marché du travail, déclare le Directeur général de l’OIT.

Communiqué de presse | 2 octobre 2013
GENÈVE – Disposer de statistiques de qualité devient toujours plus indispensable si l’on veut apporter des conseils politiques et un soutien fiables aux pays à l’heure où l’économie évolue rapidement.

Inaugurant la 19e Conférence internationale des statisticiens du travail au siège de l’OIT à Genève, le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, a insisté sur l’importance pour les pays de pouvoir compter sur des statistiques complètes et actualisées pour concevoir leurs politiques dans un environnement économique qui change à toute vitesse.

«Des conseils politiques ou un soutien fiables à nos Etats Membres ne pourront être correctement dispensés que sur la base de données empiriques solides», a-t-il déclaré.

M. Ryder a mentionné le récent appel des dirigeants du G20 à Saint-Pétersbourg pour accéder à une meilleure information sur le marché du travail, ainsi qu’à des indicateurs économiques et financiers. Il a également noté que le programme pour le développement post 2015 aurait besoin de données rigoureuses pour mesurer les progrès accomplis.

«Parvenir à saisir avec la plus grande précision les différentes dimensions d’un monde du travail complexe est l’un de nos plus grands défis», a-t-il ajouté, rappelant les difficultés que rencontrent les statisticiens qui s’efforcent de faire face aux changements rapides.

M. Ryder a souligné la nécessité de rassembler davantage de données sur des groupes spécifiques comme les jeunes travailleurs se livrant à des activités de subsistance, ainsi que ceux qui sont en apprentissage, en stage, ou employés dans les zones rurales.

Le Directeur général de l’OIT s’est réjoui des discussions prévues au cours de la conférence pour mieux mesurer le travail rémunéré et non rémunéré.

«Cela donnera une reconnaissance internationale à tous les services non rémunérés rendus par des membres de la famille au sein des ménages en tant que travail productif», a-t-il affirmé.

Il a également mentionné les bénévoles qui apportent leur contribution non seulement au secteur non lucratif mais aussi au développement communautaire.

M. Ryder a réitéré son intention de renforcer encore le Département de statistique de l’OIT; il fera partie du nouveau Centre des connaissances que l’OIT va lancer pour moderniser ses activités de recherche.

La Conférence discutera aussi d’une série de nouvelles mesures pour évaluer l’ampleur de la sous-utilisation de la main-d’œuvre et le manque d’intégration sur les marchés du travail en vue de compléter la traditionnelle mesure du taux de chômage.

Ce taux a longtemps été critiqué parce qu’il ne reflétait pas dans leur intégralité les difficultés rencontrées par une grande partie de la population active pour gagner sa vie.

La Conférence devrait aussi débattre d’une résolution qui proposera la première définition statistique internationale de «travail».

La Conférence internationale des statisticiens du travail se tient à l’OIT tous les cinq ans. Elle réunit des représentants des Etats Membres de l’OIT et des groupes des travailleurs et des employeurs.

Elle propose aussi des recommandations pour adopter des normes internationales sur les statistiques du travail afin d’orienter les pays et de promouvoir la comparabilité internationale des données.

La Conférence célèbre cette année son 90e anniversaire puisque la première s’était tenue en 1923, ce qui en fait «un organe international unique qui fixe les normes des statistiques dans le monde du travail», selon les propres termes de M. Ryder.