OIT: Donner aux mères la possibilité d’allaiter leur enfant au travail

La semaine mondiale de l’allaitement maternel (du 1er au 7 août) est célébrée dans plus de 70 pays afin d’encourager cette pratique et d’améliorer la santé des bébés. En cette occasion, l’OIT fait valoir l’importance d’autoriser l’allaitement sur le lieu de travail.

Actualité | 3 août 2012
GENÈVE (OIT News) – Autoriser l’allaitement au travail est bon pour les mères et pour leurs enfants et c’est également bénéfique pour les employeurs, affirme l’OIT.

«Le droit de poursuivre l’allaitement – à la reprise du travail après le congé maternité – est important pour la santé de la mère mais surtout pour celle de l’enfant», a déclaré Manuela Tomei, qui dirige le Département de la protection du travail au BIT.

L’allaitement maternel est la meilleure façon d’apporter aux nourrissons les nutriments dont ils ont besoin, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Elle recommande l’allaitement exclusif jusqu’aux six mois du bébé et la poursuite de l’allaitement en parallèle à l’introduction d’aliments complémentaires jusqu’à l’âge de deux ans.

Les employeurs qui octroient aux mères le temps d’allaiter ..., en tirent profit en termes de gain de productivité: l’absentéisme parental est en effet réduit grâce à la bonne santé des enfants, à un taux plus élevé de reprise du travail et à un meilleur moral chez les employés.»
Manuela Tomei
«Les employeurs qui octroient aux mères le temps d’allaiter et qui délimitent un espace dans lequel elles peuvent le faire dans de bonnes conditions d’hygiène, en tirent profit en termes de gain de productivité: l’absentéisme parental est en effet réduit grâce à la bonne santé des enfants, à un taux plus élevé de reprise du travail et à un meilleur moral chez les employés», ajoute Mme Tomei.

Un rapport publié par l’OIT en 2010, intitulé «La maternité au travail: une revue de la législation nationale» indique que dans au moins 92 pays la législation prévoit des pauses pour l’allaitement, en plus des pauses habituelles, pour les mères allaitantes. Le temps octroyé est souvent d’au moins une heure, généralement réparti en deux pauses de trente minutes chacune.

Mais de nombreuses mères doivent encore choisir entre retourner au travail et mettre un terme à l’allaitement ou prendre le risque de perdre leur emploi.

A ce jour, 25 pays ont ratifié la convention (n° 183) sur la protection de la maternité de l’OIT qui prévoit, entre autres, au moins une pause quotidienne d’allaitement ou une réduction journalière de la durée du travail pour allaiter son enfant.

L’appui du milieu de travail aux mères qui allaitent leur enfant est une disposition de base de la protection de la maternité depuis l’adoption de la première convention (n° 3) sur la protection de la maternité en 1919.

La convention n° 183, adoptée lors de la conférence annuelle de l’OIT en 2000, s’imposent légalement aux pays qui l’ont ratifiée. L’OIT a également adopté une recommandation précisant que, dans la mesure du possible, des structures pour allaiter les enfants devaient être mises à disposition sur le lieu de travail ou à proximité.

«La femme a droit à une ou plusieurs pauses quotidiennes ou à une réduction journalière de la durée du travail pour allaiter son enfant.»
Convention n° 183 de l’OIT, 2000, Article 10(1)

«La période durant laquelle les pauses d’allaitement ou la réduction journalière du temps de travail sont permises, le nombre et la durée de ces pauses, ainsi que les modalités de la réduction journalière du temps du travail, doivent être déterminés par la législation et la pratique nationales. Ces pauses ou la réduction journalière du temps de travail doivent être comptées comme temps de travail et rémunérées en conséquence.»
Convention n° 183 de l’OIT, 2000, Article 10(2)

«Lorsque cela est réalisable et avec l’accord de l’employeur et de la femme concernée, les pauses quotidiennes d’allaitement devraient pouvoir être prises en une seule fois sous la forme d’une réduction de la durée du travail, au début ou à la fin de la journée de travail.»
Recommandation n° 191 de l’OIT, 2000, Paragraphe 8

«Lorsque cela est réalisable, des dispositions devraient être prises pour créer des structures pour l’allaitement des enfants dans des conditions d’hygiène adéquates sur le lieu de travail ou à proximité.»
Recommandation n° 191 de l’OIT, 2000, Paragraphe 9