Il faut trouver de nouveaux moyens pour s'attaquer au chômage, aux inégalités et à la croissance, déclare Klaus Schwab

Klaus Schwab, fondateur et président du Forum économique mondial a plaidé pour un «changement de modèle» dans l’approche des enjeux sociaux et de développement lors de son allocution à la Conférence internationale du Travail.

Actualité | 11 juin 2012
GENEVE (Nouvelles du BIT) – Des méthodes innovantes pour résoudre les problèmes du chômage et des inégalités doivent être rapidement trouvées pour garantir l’avènement d’un développement durable du point de vue social, a déclaré le Président du Forum économique mondial aux délégués à la Conférence internationale du Travail.

«Si nous voulons obtenir des progrès, nous devons innover et construire des modèles de développement social qui dépassent les seules finances publiques pour accroître leur impact et leur portée. Cela ne peut se faire qu’en prenant appui sur les initiatives privées, dans le cadre de partenariats public-privé ou de l’entreprenariat social», a ajouté M. Schwab.

«Les murs qui séparent les secteurs public et privé se désagrègent. Il est évident que les défis auxquels nous sommes confrontés ne peuvent être relevés par la seule mobilisation massive de moyens financiers. L’apport de technologies et de solutions d’entreprise innovantes est crucial», a-t-il précisé.

«Nous sommes face au défi de créer 600 millions d’emplois au cours de la prochaine décennie. Aujourd’hui, 200 millions de personnes dans le monde sont au chômage, dont 75 millions de jeunes. On estime que 40 millions de personnes arrivent sur le marché du travail chaque année dans des économies qui n’ont pas les moyens de les accueillir. Qui plus est, environ 910 millions de travailleurs gagnent moins de 2 dollars par jour et 75 pour cent de la population mondiale ne disposent pas d’une protection sociale appropriée», a-t-il rappelé, citant les chiffres de l'OIT.

Ignorant les enjeux et les réalités d’un monde «hyper connecté», la réponse est demeurée en grande partie inchangée depuis 70 ans: «Nous dépendons d’un processus de négociation fondé sur l’Etat-nation pour résoudre des problèmes de biens publics qui sont mondiaux, tels que le commerce, le changement climatique, la prolifération nucléaire et le développement durable», a déclaré M. Schwab.

Le monde a donc besoin d’un «changement de modèle» où «l’esprit d’entreprise est le moteur du progrès économique mais toujours au service de la société. Les entreprises privées doivent travailler main dans la main avec les pouvoirs publics et la société civile afin de créer des synergies indispensables pour améliorer l’état du monde».

M. Schwab a fait l’éloge de l’OIT, affirmant qu’elle est l’organisation internationale qui s’approche le plus «du concept de partie prenante envers lequel le Forum économique mondial est tellement engagé».