Les politiques pro-emploi sont indispensables au maintien de la croissance en Afrique, selon l’OIT

Les politiques macro-économiques pro-emploi, les programmes de travaux publics, les investissements et la promotion de l’employabilité des jeunes sont indispensables pour garantir que la nouvelle génération prendra part à la croissance en Afrique, a déclaré l’OIT lors du Forum économique mondial sur l’Afrique.

Actualité | 10 mai 2012
ADDIS-ABEBA (Nouvelles de l’OIT) – Les politiques macro-économiques, les investissements, les projets de travaux publics et les programmes pour les jeunes destinés à promouvoir l’emploi sont essentiels pour que l’Afrique puisse préserver sa croissance économique récente, a déclaré l’Organisation internationale du Travail (OIT) aux centaines de responsables régionaux qui participaient au Forum économique mondial sur l’Afrique à Addis-Abeba, en Ethiopie.

«En améliorant l’employabilité des jeunes, en instaurant des politiques macro-économiques pro-emploi, en donnant accès au crédit et au capital-risque, en créant des dispositifs de travaux publics, en investissant dans des emplois de qualité, nous contribuerons à transformer la croissance africaine en autant de débouchés pour les générations présente et à venir», a déclaré Judica Amri-Lawson, Directrice régionale adjointe de l’OIT pour l’Afrique.

«La promotion de l’emploi des jeunes passe par l’élimination des contraintes qui pèsent sur les marchés du travail du côté de l’offre comme de la demande», a-t-elle ajouté.

Alors que le monde lutte pour sortir de la crise économique, les pays d’Afrique subsaharienne ont enregistré une croissance soutenue et figurent parmi les économies qui se développent le plus vite, mais la situation de l’emploi, notamment le chômage des jeunes, demeure un important sujet de préoccupation.

Les stratégies d’intégration des jeunes travailleurs qui investissent dans les compétences et la formation afin d’accroître la productivité du travail, et qui favorisent les secteurs ayant un fort potentiel d’emplois, ont fait l’objet de discussions lors du rassemblement d’Addis-Abeba.

Plus de 700 dirigeants des secteurs public et privé, ainsi que des organisations de la société civile, ont participé à cette réunion annuelle de trois jours dont les organisateurs ont averti que le chômage des jeunes demeurait l’un des plus graves problèmes auxquels est confrontée l’Afrique.

«En 2012, on prévoit un taux de croissance de 6 pour cent pour l’Afrique; cette croissance s’appuiera sur une meilleure stabilité macro-économique et politique, un essor continu des ressources et un volume de consommation en hausse. Cependant, la volatilité des prix des matières premières, le chômage des jeunes, l’insécurité alimentaire et les effets négatifs du changement climatique demeurent des défis de taille», ont rappelé les organisateurs de la conférence.

Le chômage des jeunes en Afrique est exacerbé par les enjeux supplémentaires que constituent une population jeune beaucoup plus nombreuse que dans les autres régions, des marchés du travail nationaux limités et des niveaux de pauvreté toujours élevés.

Soixante-dix pour cent de la population de la région ont moins de 30 ans, y compris un peu plus de 20 pour cent qui sont des jeunes âgés de 15 à 24 ans, dont 20 pour cent sont au chômage. La situation est particulièrement dramatique en Afrique du Nord où le taux de chômage des jeunes est le plus élevé et où un jeune sur quatre est sans emploi.

Le chômage n’est qu’une partie du problème. Les jeunes Africains sont aussi plus souvent condamnés au sous-emploi et à la pauvreté au travail que leurs concitoyens adultes.

Les récentes insurrections sociales en Afrique du Nord, dans lesquelles la jeunesse a joué un rôle crucial, ont révélé le besoin urgent de concrétiser le droit des jeunes à entrer et à se maintenir sur le marché du travail. Si le chômage des jeunes perdure, il existe un risque grandissant que les inégalités se creusent et que l’instabilité sociale et économique gagne l’ensemble de la région.

Malgré l’impressionnante croissance économique que connaît l’Afrique, plus de 70 pour cent de la population en âge de travailler restent sans emploi ou occupent un emploi vulnérable.

Parallèlement, 32 pays africains ont fait de l’emploi, et de l’emploi des jeunes en particulier, la priorité de leur stratégie de développement.

Du 23 au 25 mai 2012, l’OIT accueillera à Genève un Forum sur l’emploi des jeunes pour aborder les problèmes que rencontre la jeunesse pour obtenir un emploi productif et rémunérateur.

Ce Forum – le premier du genre – va réunir une centaine de jeunes hommes et femmes, dont 21 en provenance d’Afrique. Les jeunes partageront leurs expériences et leurs points de vue sur la situation actuelle de l’emploi et débattront d’exemples d’initiatives couronnées de succès qui ont permis de promouvoir le travail décent pour les jeunes.

Le chômage des jeunes sera également présent dans les discussions du parlement mondial du travail de l’OIT, la Conférence internationale du Travail (CIT), qui rassemblera quelque 4 000 représentants du monde du travail du 30 mai au 15 juin.