L’OIT inaugure un forum international intitulé «Emploi, jeunesse et gouvernance démocratique» appelant à créer davantage d’emplois de qualité pour les jeunes

Le taux de chômage des jeunes atteint 14,4 pour cent, soit le double du taux général, et 60 pour cent des jeunes travailleurs occupent des emplois informels. D’éminentes personnalités sont réunies à Lima pour prendre part à ce forum.

Actualité | 13 décembre 2011

Lima, Pérou (Nouvelles du BIT) – L’Organisation internationale du Travail (OIT) a lancé aujourd’hui un appel à redoubler d’efforts pour améliorer la situation de l’emploi des jeunes en Amérique latine et dans les Caraïbes, où l’ampleur du chômage et l’informalité engendrent de la frustration et du découragement, mettant au défi les gouvernants.

Le Secrétaire général de l’OEA, José Miguel Insulza, et le ministre des Affaires étrangères du Pérou, Rafael Roncagliolo, ont participé à la cérémonie d’ouverture de ce forum de deux jours, aux côtés d’Elizabeth Tinoco, Directrice régionale de l’OIT pour l’Amérique latine et les Caraïbes. Le forum a également accueilli Dagoberto Lima Godoy, représentant des employeurs et Amanda Villatoro, représentante des travailleurs.

«Le chômage urbain en Amérique latine et dans les Caraïbes est tombé à 7 pour cent en 2011 – un niveau que l’on n’avait pas connu depuis le milieu des années 1990», a déclaré Mme Tinoco dans son allocution d’ouverture, faisant référence à la relance réussie dans la région après la crise 2008-2009.

Cependant, elle a souligné que la finalité du forum était de «réfléchir à ce qui pouvait être fait dans la région pour prévenir l’éventuel impact d’une autre crise, comment elle pourrait affecter l’emploi, en particulier chez les jeunes, les programmes sociaux et les flux d’investissement, et comment les Etats devraient répondre en vue de maintenir la gouvernance et de protéger les citoyens».

Le forum de Lima, a ajouté Mme Tinoco, est consacré à l’emploi des jeunes parce que «si la société ne crée pas d’emplois pour eux, ils auront tendance à perdre confiance dans les institutions démocratiques. Leur taux de chômage est élevé partout – le double ou le triple du taux général – et ils doivent se contenter d’emplois précaires et mal rémunérés».

La Directrice régionale de l’OIT a noté que le taux de chômage des jeunes en Amérique latine et dans les Caraïbes était actuellement de 14,4 pour cent et que six jeunes gens sur dix avaient réussi à trouver du travail, mais seulement dans l’économie informelle.

«Le chômage et le sous-emploi des jeunes nous ont empêché d’exploiter le potentiel de cette génération, la mieux formée et la plus éduquée que nous ayons jamais vue, ce qui est préjudiciable au développement. Les répercussions politiques sont elles aussi majeures. Débutant avec le printemps arabe, l’année 2011 aura été une année de soulèvements de la jeunesse qui se sont propagés à toute la planète, d’Est en Ouest», a rappelé Mme Tinoco.

Elle a souligné l’importance des politiques publiques pour relever ces défis, affirmant que l’OIT, en consultation avec les acteurs politiques de la région, participerait à l’élaboration d’une plateforme pour l’emploi des jeunes permettant d’adopter une approche systémique de la promotion de ces stratégies.

«Les jeunes gens sont descendus dans la rue pour demander des comptes aux démocraties. Ils veulent des débouchés. Ecoutons ce qu’ils ont à nous dire et agissons en conséquence», a-t-elle conclu.

José Miguel Insulza, Secrétaire général de l’OEA, s’est interrogé sur le fonctionnement de la démocratie dans une région où elle est «la seule forme légitime de gouvernement», alors que des enquêtes indépendantes semblent indiquer que les citoyens ne sont pas nécessairement satisfaits de ce qu’ils ont.

M. Insulza a souligné que les citoyens avaient l’impression que la démocratie n’avait «pas été à la hauteur des attentes»; il a rappelé qu’en dépit des progrès accomplis ces dernières années, des problèmes chroniques persistaient, comme la pauvreté et les inégalités.

Parmi les autres participants au forum figuraient: Nicolas Eyzaguirre, Directeur du département de l’Hémisphère occidental au Fonds monétaire international (FMI); Luis Miguel Castilla, ministre de l’Economie et des Finances du Pérou; Arturo Valenzuela, professeur à l’université de Georgetown et ancien adjoint du Secrétaire d’Etat des Etats-Unis; Eduardo Brenta, ministre du Travail et de la Sécurité sociale d’Uruguay et Franklin Chang, ancien astronaute et Président de Ad Astra Rocket Company.

Le nouveau ministre du Travail et de la Promotion de l’emploi du Pérou, José Villena, participera à la cérémonie de clôture.

En savoir plus:

Consultez le site web du Forum international «Emploi, jeunesse et gouvernance démocratique»

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Luis Cordova, Chargé de presse OIT

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