306e session du Conseil d’administration

Le Conseil d’administration du BIT lance un appel pour une réponse globale à la crise et un développement durable basé sur le Pacte mondial pour l’emploi

Le Conseil d’administration du Bureau international du Travail a lancé un appel en faveur d’une réponse à la crise économique mondiale «centrée sur l’emploi» et basée sur les mesures politiques proposées par le Pacte mondial pour l’emploi de l’OIT. Les membres du Conseil d’administration ont convenu qu’: «Un modèle de croissance économique plus équilibré ne doit pas perdre de vue la nécessité de s’attaquer de toute urgence au chômage, au sous-emploi et au creusement des inégalités de revenus à grande échelle. Ces questions méritent le même niveau de priorité politique que celui accordé au sauvetage des institutions financières.»

Communiqué de presse | 20 novembre 2009

GENÈVE (Nouvelles du BIT) – Le Conseil d’administration du Bureau international du Travail a lancé un appel en faveur d’une réponse à la crise économique mondiale «centrée sur l’emploi» et basée sur les mesures politiques proposées par le Pacte mondial pour l’emploi de l’OIT.

Dans leurs conclusions, les membres du Conseil d’administration ont convenu qu’: «Un modèle de croissance économique plus équilibré ne doit pas perdre de vue la nécessité de s’attaquer de toute urgence au chômage, au sous-emploi et au creusement des inégalités de revenus à grande échelle. Ces questions méritent le même niveau de priorité politique que celui accordé au sauvetage des institutions financières.»

«Redonner du travail à ceux qui ont perdu leur emploi et s’assurer que les millions de jeunes femmes et hommes qui arrivent sur le marché du travail chaque année prennent un bon départ dans leur vie professionnelle est une première étape cruciale pour la reprise et pour une croissance et un développement durables», a conclu le Conseil d’administration. «Pour réussir la transition de la riposte à la crise vers un développement plus solide, plus durable et plus équitable, et vers une mondialisation juste, il nous faudra un cadre orienté vers l’emploi pour le moyen et le long terme».

Le Conseil d’administration a rappelé que le Pacte mondial pour l’emploi de l’OIT, adopté par les mandants tripartites de l’Organisation en juin, contient «un dispositif stratégique de mesures pour contrer la crise immédiate et fixer un cap pour une reprise durable», et a qualifié la réponse du système multilatéral, y compris les Nations Unies, le G20, le G8 et d’autres organisations internationales et régionales, d’encourageante.

«Il est temps de mobiliser les mêmes efforts et de faire preuve de la même créativité politique pour créer des emplois et soutenir les entreprises que ceux qui ont été déployés pour sauver les banques et secourir le système financier», a déclaré le Directeur général du BIT, Juan Somavia. «C’est un point de repère fondamental à l’aune duquel sera examinée l’évolution future de la crise.»

Le Conseil d’administration a demandé au Directeur général du BIT de renforcer son soutien aux pays qui appliquent le Pacte, de chercher des ressources supplémentaires auprès des pays et des agences multilatérales afin de financer des initiatives politiques dans le cadre du Pacte, et d’augmenter la capacité du Bureau à répondre aux sollicitations des mandants, notamment par le biais de la coopération Sud-Sud. Il a encouragé le Bureau à développer plus avant la coopération avec les institutions financières multilatérales.

Le Conseil d’administration a également débattu de l’impact de la crise économique sur les différents secteurs d’activité économique et les salaires, de la coopération technique en appui à la réponse de l’OIT à la crise, ainsi que d’une nouvelle politique des Nations Unies sur la création d’emplois, de revenus et la réintégration dans les situations post-conflit, menée par l’OIT et le PNUD.

La réunion a examiné les faits nouveaux survenus au Myanmar en ce qui concerne le travail forcé sur la base du rapport préparé par le Chargé de liaison de l’OIT à Rangoon. Dans ses conclusions, le Conseil d’administration a noté que le plein respect des dispositions de la convention (no 29) sur le travail forcé, 1930, n’est pas encore une réalité. Prenant note de la coopération du gouvernement eu égard aux plaintes déposées dans le cadre du Protocole complémentaire d’entente conclu entre l’OIT et le Myanmar, il a rappelé la nécessité de renforcer la capacité de l’OIT à instruire les plaintes dans tout le pays.

Les délégués se sont montrés extrêmement préoccupés par le maintien en détention d’un certain nombre de personnes qui ont porté plainte pour travail forcé ou qui ont été associées à de telles plaintes, en totale contradiction avec les obligations acceptées par le Myanmar en vertu du Protocole d’entente complémentaire. Le Conseil d’administration a demandé la libération immédiate de toutes les personnes actuellement détenues en leur qualité de plaignantes ou de facilitatrices, ou pour une autre raison liée au mécanisme de traitement des plaintes du Protocole d’entente complémentaire ainsi que la libération sans conditions de tous les militants politiques et syndicaux emprisonnés.

Le Conseil d’administration a également approuvé le rapport du Comité de la liberté syndicale qui attire particulièrement l’attention sur les cas du Cambodge, du Guatemala et de la République de Corée.

Le Conseil d’administration est l’organe exécutif du Bureau international du Travail (le Bureau est le secrétariat de l’Organisation). Il se réunit trois fois par an, en mars, en juin et en novembre. Il prend des décisions concernant la politique du BIT, fixe l’ordre du jour de la Conférence internationale du Travail, et adopte le programme et le budget de l’Organisation avant sa soumission à la Conférence.

Il est composé de 56 membres titulaires (28 membres gouvernementaux, 14 membres employeurs et 14 membres travailleurs) et de 66 membres adjoints (28 membres gouvernementaux, 19 membres employeurs et 19 membres travailleurs). Dix des sièges gouvernementaux titulaires sont réservés en permanence aux Membres dont l’importance industrielle est la plus considérable (Allemagne, Brésil, Chine, Etats-Unis, France, Inde, Italie, Japon, Royaume-Uni et Fédération de Russie). Les autres membres gouvernementaux sont élus par la Conférence tous les trois ans.