Le BIT salue la création d'une nouvelle fondation pour l'élimination du travail des enfants et du travail forcé dans les exploitations de cacao

Le Bureau international du Travail (BIT) a salué aujourd'hui le lancement d'une nouvelle initiative visant à lutter contre l'utilisation du travail des enfants et du travail forcé des adultes dans la culture et la transformation du cacao.

Communiqué de presse | 1 juillet 2002

GENÈVE (Nouvelles du BIT) - Le Bureau international du Travail (BIT) a salué aujourd'hui le lancement d'une nouvelle initiative visant à lutter contre l'utilisation du travail des enfants et du travail forcé des adultes dans la culture et la transformation du cacao.

Pour le Directeur général du BIT, M. Juan Somavia, le lancement d'une initiative internationale pour l'amélioration des normes de travail dans l'industrie du cacao ( International Cocoa Initiative - Working Towards Responsible Labour Standards for Cocoa Growing, ICLSI), par le biais de la création d'une Fondation suisse, apportera un soutien incontestable à la campagne mondiale lancée par l'Organisation internationale du Travail (OIT) afin d'amener de bonnes pratiques de travail dans l'industrie du cacao. L'accord portant création de cette Fondation à Genève a été signé par les représentants des industries mondiales du chocolat, de la biscuiterie et de la confiserie, par l'Union internationale des travailleurs du secteur alimentaire et apparentés (IUF, selon l'acronyme anglais), par la Coalition contre le travail des enfants, par le groupe anti-esclavagiste «Free the Slaves» (Libérez les esclaves) ainsi que par la Ligue des consommateurs nationaux (NCL, selon l'acronyme anglais).

«Nous nous réjouissons de cette initiative émanant de l'industrie du cacao, du mouvement syndical international et des ONG», a déclaré M. Somavia. «En collaboration avec cette Fondation, l'OIT jouera un rôle important pour ce qui est d'identifier les stratégies qui permettront de mettre un terme aux pires formes de travail des enfants et au travail forcé des adultes dans la culture et la transformation des graines de cacao et de leurs produits dérivés».

Dans le cadre de ses engagements antérieurs, l'OIT a contribué au processus de mise en place de la Fondation qui contrôlera et soutiendra les efforts visant à éliminer les pires formes de travail des enfants et de travail forcé dans la culture et la transformation des graines de cacao et de leurs produits dérivés.

L'Initiative (ICLSI) apportera un soutien financier et opérationnel aux programmes sur le terrain et fera office de bureau central pour les meilleures pratiques contribuant à éliminer les pires formes de travail des enfants dans la culture du cacao. D'autre part, la Fondation élaborera un programme d'action conjoint pour la recherche, l'échange d'informations et les mesures destinées à faire respecter les normes de travail internationalement reconnues qui s'opposent au travail abusif des enfants et au travail forcé. La Fondation aidera aussi à déterminer les moyens pratiques les plus appropriés permettant de contrôler le respect de ces normes et de faire publiquement savoir si, précisément, elles sont respectées.

Un conseil d'administration, composé à parts égales de représentants industriels et non industriels, assurera la surveillance et le contrôle de l'ICLSI dont le siège se situera à Genève, en Suisse. L'OIT fera office de conseillère auprès du conseil d'administration de la Fondation.

La création de cette Fondation fait suite à un accord conclu en octobre 2001 entre deux membres du Congrès des Etats-Unis (le Sénateur Tom Harkin et M. Elliott Engel, membre de la Chambre des représentants) et des représentants de l'industrie mondiale du chocolat afin, d'une part, d'éliminer l'esclavage des enfants dans les plantations de cacaoyers d'Afrique de l'Ouest et, d'autre part, de mettre un terme aux pires formes de travail des enfants dans l'ensemble de la filière mondiale du cacao-chocolat. L'OIT, l'IUF, le groupe anti-esclavagiste «Free the Slaves» et la NCL étaient les membres initiaux d'un groupe consultatif ayant pris part à cet accord.

L'OIT - par le biais de son Programme international pour l'abolition du travail des enfants (IPEC) - a pour objectif d'éliminer progressivement le travail des enfants dans le monde entier en mettant l'accent sur l'éradication, dans les plus brefs délais, des pires formes d'abus. A cette fin, l'IPEC est présent dans plus de 70 pays par le biais de programmes encourageant la réforme politique et la mise en place de mesures concrètes destinées à éradiquer le travail des enfants ainsi que par le biais de campagnes internationales et nationales visant à modifier les attitudes sociales et à promouvoir la ratification et la mise en œuvre effective des conventions de l'OIT relative au travail des enfants.