LE TRAVAIL DES ENFANTS, LE TRAVAIL A DOMICILE ET LE CHOMAGE RETIENDRONT L'ATTENTION DES DELEGUES A LA CONFERENCE INTERNATIONALE DU TRAVAIL

GENEVE (Nouvelles du BIT) - La promotion de l'emploi, la lutte contre le travail des enfants et les droits sociaux de millions de travailleurs à domicile dans le monde figurent parmi les principaux points à l'ordre du jour de la 83e Conférence internationale du travail, qui s'ouvre à Genève mardi 4 juin 1996.

Communiqué de presse | 3 juin 1996

GENEVE (Nouvelles du BIT) - La promotion de l'emploi, la lutte contre le travail des enfants et les droits sociaux de millions de travailleurs à domicile dans le monde figurent parmi les principaux points à l'ordre du jour de la 83e Conférence internationale du travail, qui s'ouvre à Genève mardi 4 juin 1996.

La plupart des 173 Etats membres de l'OIT seront représentés à cette Conférence. Chaque délégation se compose de quatre délégués, soit deux représentants du gouvernement, un représentant des employeurs et un représentant des travailleurs. Le Président de la Conférence sera élu durant la séance d'ouverture qui se tiendra à 11 heures, dans la Salle des Assemblées du Palais des Nations. Les réunions auront lieu au Palais des Nations et au Bureau international du Travail.

La Commission des résolutions de la Conférence et la Commission de l'application des normes entameront leurs travaux mardi, et les trois autres (travail à domicile, politique de l'emploi et consultation tripartite), mercredi 5 juin.

Les collèges électoraux des groupes des gouvernements, des employeurs et des travailleurs éliront leurs représentants au Conseil d'administration, dont le mandat est de trois ans.

Le Président de la France, M. Jacques Chirac, prendra la parole lors d'une séance plénière spéciale, le 11 juin à 11 heures.

Mercredi 12 juin, une réunion tripartite informelle au niveau ministériel se penchera sur le problème du travail des enfants. Plus de 100 ministres du Travail sont attendus à cette réunion. Le Bureau international du Travail estime que des millions d'enfants travaillent dans le monde entier, souvent dans des conditions déplorables. Il exhorte les Etats membres de l'OIT à prendre des mesures énergiques pour garantir la ratification des conventions existantes de l'OIT qui visent l'élimination effective du travail des enfants et à encourager, à l'échelon national, des pratiques respectueuses des droits fondamentaux de l'enfant.

Le BIT assume un rôle de plus en plus important dans la lutte contre le travail des enfants depuis la création, en 1991, du Programme international pour l'abolition du travail des enfants (IPEC).

Au mois de mars de cette année, le Conseil d'administration du BIT a décidé d'inscrire à l'ordre du jour de la Conférence de 1998, la question de l'élaboration d'un nouvel instrument international dont le but serait d'éliminer les formes les plus préjudiciables de travail des enfants (notamment le travail forcé ou en conditions serviles, l'exposition à des substances dangereuses et la prostitution enfantine).

Durant les séances plénières, qui débuteront le 11 juin à 10 heures, les délégués passeront en revue le rapport du Directeur général sur les activités réalisées en 1994-95. Ils étudieront aussi les politiques destinées à relancer l'emploi.

En outre, les participants à la Conférence réfléchiront à la condition de millions de travailleurs à domicile, en vue de l'adoption d'une convention et d'une recommandation sur le travail à domicile. Le BIT constate que le travail à domicile est courant dans la plupart des pays et qu'il constitue une source d'emplois et de revenus pour un nombre croissant de travailleurs: cette forme de travail existe dans une foule de secteurs, des services aux industries alimentaires en passant par le textile. On considère que cette branche du marché du travail renferme un important potentiel de création d'emplois. Toutefois, selon un rapport préparé pour la Commission, les travailleurs à domicile sont particulièrement vulnérables du fait qu'ils ne sont pas suffisamment protégés sur le plan légal, qu'ils sont isolés et qu'ils ont un faible pouvoir de négociation. La Convention envisagée obligerait les Etats qui la ratifieraient à adopter des mesures permettant d'améliorer la situation des travailleurs à domicile et de garantir une égalité de traitement entre cette vaste catégorie de travailleurs, souvent sans protection, et les autres salariés.

La Commission de l'application des normes soumettra directement à l'attention des gouvernements une série de problèmes concernant les droits de l'homme et les aspects sociaux du travail, relevés dans le Rapport de la Commission d'experts (1996). Il s'agit, en autres, de restrictions de la liberté syndicale, du recours au travail forcé et de cas toujours très répandus de discrimination sur le lieu de travail. La Commission examinera également un rapport spécial sur la convention (No. 111) concernant la discrimination (emploi et profession), 1958. Outre les pratiques nationales en matière de discrimination fondée sur le sexe ou la religion, la Commission étudiera des propositions visant à élargir la portée de la Convention de façon à y inclure d'autres causes de discrimination telles que l'âge ou l'état de santé, dont souffrent particulièrement les travailleurs âgés, handicapés ou séropositifs.

La Commission sur la consultation tripartite examinera l'évolution des relations professionnelles, compte tenu en particulier de la mondialisation de l'économie et de ses effets sur les consultations tripartites traditionnelles. La Commission des finances passera en revue les questions financières et administratives.

Le rôle de la Conférence internationale du travail consiste à adopter des normes internationales du travail, à fixer le budget de l'Organisation et à élire les membres du Conseil d'administration du BIT. La Conférence, qui fonctionne à maints égards comme un parlement mondial du travail, constitue depuis 1919 une tribune internationale où sont débattues les questions sociales et du travail qui intéressent le monde entier.