Panorama du Travail 2018

Un quart de siècle à suivre les marchés du travail en Amérique latine et dans les Caraïbes

Le Panorama du travail de l’OIT pour l’Amérique latine et les Caraïbes fête ses 25 ans ce mois-ci. Le rapport annuel mesure le chômage et les autres indicateurs du marché du travail et met en évidence les déficits de travail décent qu’il convient de combler.

Article | 21 décembre 2018
LIMA (OIT Infos) – Depuis un quart de siècle, le Panorama du travail pour l’Amérique latine et les Caraïbes enregistre les fluctuations des marchés du travail de la région, signalant les problèmes qui doivent être traités d’urgence, tels que le chômage des jeunes et les taux d’informalité élevés.

Le rapport annuel s’intéresse de près aux taux d’emploi, de chômage et d’activité mais également aux niveaux de salaire et à la qualité des emplois.

L’anniversaire du rapport survient au moment où l’OIT s’apprête à donner le coup d’envoi des célébrations du centenaire, en janvier 2019.

Depuis sa toute première édition, le Panorama du travail – appelé Panorama laboral en espagnol – a mis l’accent sur le grand nombre de personnes travaillant dans le secteur informel – effectuant souvent un travail précaire, peu rémunérateur – une situation toujours d’actualité.

Une récente estimation de l’OIT montre que 140 millions de travailleurs – près de la moitié de la main-d’œuvre – sont employés dans l’économie informelle.

Depuis des années, le rapport met aussi en garde contre les taux alarmants du chômage des jeunes, la persistance des inégalités entre hommes et femmes au travail et les lacunes dans la couverture de sécurité sociale.

Le dernier Panorama du travail, publié en décembre 2018, montre qu’un jeune sur cinq – âgé de 14 à 25 ans – est sans emploi et que le taux de chômage est trois fois plus élevé chez les jeunes que chez les adultes.

Bien que le taux d’activité des femmes ait progressé au fil des ans pour dépasser légèrement les 50 pour cent, il reste bien inférieur – de plus de 20 points de pourcentage — à celui des hommes. Le taux de chômage est 1,4 fois plus élevé chez les femmes que chez les hommes.

Tout au long de son existence, le rapport a aussi mis évidence la faible productivité de la région qui pèse lourdement sur les résultats du marché du travail. La région doit «remédier aux lacunes structurelles de la faible productivité et au manque de développement et de diversification de la production», déclarait en 2017 José Manuel Salazar, alors Directeur régional de l’OIT.

Depuis la première parution du Panorama du travail, la région a connu plusieurs crises – de la crise du peso au Mexique en 1994-95 connue comme «l’effet Tequila» à la récente crise financière de 2008 – qui ont eu un impact considérable sur les marchés du travail.

Avec 24 pages seulement, l’édition de 1994 était beaucoup moins exhaustive que le rapport actuel qui atteint les 130 pages. Mais elle fournissait un aperçu succinct et sans précédent de la situation des travailleurs dans la région.

«Le Panorama du travail fut un pionnier dans la production et la diffusion de connaissances sur la structure et le fonctionnement d’un marché du travail hétérogène et extrêmement inégal» dans la région, conclut Ricardo Infante, ancien Directeur du Bureau de l’OIT pour le Cône Sud qui a coordonné le rapport pendant les dix premières années.