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Journée mondiale de l’eau

Monrovia après Ebola: En quête d’eau potable et d’emploi pour les jeunes

A l’approche de la Journée mondiale de l’eau, un nouveau programme visant à renforcer les capacités des communautés locales au Libéria pour améliorer l’assainissement rappelle l’importance de l’accès à l’eau potable.

Reportaje | 23 de marzo de 2016
MONROVIA, Libéria (OIT Info) – David Wolo est inquiet: trouver de l’eau douce pour sa famille est difficile. «L’eau qui vient des canalisations n’est pas bonne parce que les canalisations sont obsolètes… l’eau contient des sédiments… vous pouvez y voir toutes sortes de choses.»

Le doyen David Wolo: «L’eau et l’assainissement, c’est très compliqué.»
Le doyen Wolo, 67 ans, vit à Clara Town, un quartier pauvre de la capitale libérienne, depuis 1979. Au fil du temps, il a vu la situation sanitaire se détériorer: «L’eau et l’assainissement, c’est très compliqué. Auparavant, nous avions l’eau courante mais maintenant cela devient difficile d’avoir de l’eau. Vous devez parcourir quatre ou cinq kilomètres pour trouver de l’eau potable.»

Clara Town se situe à moins de deux kilomètres à l’Est de West point, un bidonville qui fut un foyer épidémique pendant la crise d’Ebola quand les autorités libériennes avaient imposé une quarantaine locale en vue de limiter la propagation de la maladie. Quand la menace d’Ebola fut levée, les maladies hydriques comme le choléra et la dysenterie demeurèrent une menace endémique dans ces banlieues qui s’étendent aux abords de la ville.

WASH – Le lien entre hygiène et travail

Dans le cadre de sa stratégie de relèvement après Ebola, l’Organisation internationale du Travail (OIT) collabore avec l’UNICEF, le bureau local de l’ONU-Habitat et les autorités de Monrovia afin de lancer un projet pilote consacré à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène (Water, Sanitation and Hygiene WASH en anglais) à Clara Town, l’une des quatre communautés choisies pour en bénéficier grâce à un financement durable.

Intitulé «Améliorer les systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement en incorporant la formation professionnelle et l’emploi des jeunes dans les bidonvilles affectés par le virus Ebola», le projet de l’OIT devrait étendre l’assainissement de base, améliorer les conditions environnementales et l’hygiène, et promouvoir l’emploi des jeunes dans les bidonvilles de Monrovia.

Début mars, pour favoriser l’adhésion des populations au projet pilote, deux journées ont été consacrées à l’inauguration du projet et à des ateliers à Clara Town, en présence de nombreux invités – dirigeants des communautés locales, groupes de femmes, représentants des jeunes notamment, – rassemblés pour découvrir les objectifs et les attentes vis-à-vis du projet, et pour discuter des possibilités d’emplois qu’il offrira.

S’exprimant lors de cette réunion, Varney M. Kiahon, commissaire adjoint de la municipalité de Clara Town, a expliqué que les services d’approvisionnement et d’assainissement de Monrovia avaient été conçus à l’origine pour une population allant de 500 à 700 000 personnes mais, après des nombreuses années de guerre civile et la crise d’Ebola, le système ne tourne qu’au quart de sa capacité d’origine pour une population de près de 4 millions de personnes.

En attente d'eau

Pour les 74 000 habitants de Clara Town, réduire les délais d’attente pour avoir de l’eau potable est une revendication essentielle. Selon Bestman Toe, président de l’Association des habitants des bidonvilles du Liberia, il n’y a que 21 points d’eau pour fournir de l’eau potable à la population, ce qui signifie que ceux qui ont la chance d’habiter à proximité d’un point d’eau ont des temps d’attente limités. «Ceux qui sont plus éloignés, explique-t-il, n’y ont pas accès ou, quand c’est le cas, il leur faut près d’une heure pour remplir un jerrycan et l’emporter à la maison.»

Bestman Toe, président de l’Association des habitants des bidonvilles du Liberia: «Les étudiants n’ont pas le temps d’aller chercher de l’eau avant d’aller à l’école.»
«Ce qui veut dire que les étudiants n’ont pas le temps d’aller chercher de l’eau avant d’aller à l’école… et quand les femmes vont chercher de l’eau cela empiète sur le temps dont elles ont besoin pour s’occuper de la maison», ajoute-t-il.

L’un des éléments importants du programme WASH est l’intérêt manifesté par l’OIT pour une approche à haute intensité de main-d’œuvre avec une formation qualifiante portant sur la réalisation de projet.

«En mobilisant les jeunes dès le début, en leur offrant du travail et l’occasion de perfectionner leurs compétences et de prendre confiance, nous pouvons accroître leur chances de trouver un emploi et leur capacité à créer de nouvelles entreprises», déclare Salif A. Massalay, coordinateur national du projet de l’OIT.

C’est une approche que Bestman Toe soutient: «C’est dans l’intérêt de la population, en particulier des jeunes qui forment l’essentiel de ceux qui sont confrontés à des taux de chômage élevés... Avec ce projet, une formation qualifiante dans divers domaines sera dispensée, ce qui leur permettra d’avoir un emploi à l’avenir. Ce sera un signe encourageant pour le reste de la population de Clara Town.»

Joseph D. Kanneh: «[Le projet] pourrait m’être très utile.»
Joseph D. Kanneh, l’un des jeunes présents à la conférence, a expliqué à la rédaction d’OIT Info que, pour lui, la population avait d’autres priorités: «L’eau, c’est important. Les toilettes aussi. Mais ce qui manque surtout, ce sont des ponts… des ponts qui aident les gens à transporter physiquement l’eau dont ils ont besoin. A l’heure actuelle, les gens passent 10 heures à aller chercher de l’eau... 14 heures parfois.» Il ajoute qu’il se réjouit des offres de formation proposées et des objectifs généraux du projet: «Il pourrait m’être très utile parce que je serais formé aux méthodes d’approvisionnement en eau potable… en outre, cela réduirait la fréquence de ces maladies qui touchent habituellement les habitants.»

Tout en améliorant la qualité de l’eau et de l’assainissement, le programme de l’OIT mettra aussi l’accent sur la gestion des déchets solides. Actuellement, les déchets solides locaux sont tout simplement laissés à l’abandon sur le sol dans des sacs ou jetés à la mer.

Pour David Wolo, une évolution dans la manière dont Clara Town gère ses ordures et son approvisionnement en eau serait une bonne nouvelle: «Ce programme est vraiment indispensable pour veiller à ce que la communauté soit propre, que la ville soit propre. Dans un environnement sain, la population est en bonne santé.»