TIRANA, Albanie (OIT Info) – Après la chute du bloc communiste, il y a plus de vingt ans, la Grèce, l’Italie et les autres pays européens sont devenus une terre promise pour des centaines de milliers de travailleurs albanais.

Mais beaucoup de migrants partis chercher de nouveaux horizons en Europe furent aussi parmi les premières victimes de la crise financière qui a débuté en 2008. De nombreux Albanais sont maintenant de retour chez eux et, aujourd’hui, ce sont plutôt les chômeurs grecs qui viennent travailler en Albanie.

La raison en est simple: alors que le chômage atteignait un record en Grèce avec 27,3 pour cent l’an passé, environ 13,9 pour cent des Albanais étaient au chômage en 2012.

Edmond Aliaj, 46 ans, est l’un de ces Albanais de retour au pays. Il a passé 17 ans de sa vie en Italie mais, avec la crise, il a perdu son poste au sein du département logistique d’une société italienne à Milan.

«J’ai été contraint de rentrer en Albanie. J’ai été orienté vers le bureau pour l’emploi à Tirana et, une semaine après, j’ai reçu une offre inattendue … pour un poste tout à fait comparable à celui que j’occupais à Milan», nous raconte-t-il.

L’offre d’emploi émanait du premier bureau moderne pour l’emploi d’Albanie – qui a ouvert ses portes dans la capitale le mois dernier avec le soutien de l’OIT et de l’Union européenne.

«Depuis longtemps, ces précieux services de placement faisaient défaut aux demandeurs d’emploi et aux employeurs albanais. Avec le fort impact de la crise économique et sociale en Europe, ils sont plus indispensables que jamais», déclare Maria do Carmo Gomes, Conseiller technique en chef de l’OIT en Albanie.

Le nouveau bureau pour l’emploi, situé au centre de Tirana, est facilement accessible et offre un vaste éventail de services.
Sont proposés un accès direct à une information en ligne sur le marché du travail et à l’inscription, un accompagnement des demandeurs d’emploi, une médiation et des conseils approfondis aux groupes vulnérables. Le bureau propose également des profils de candidats aux employeurs potentiels.

Accéder rapidement à un nouvel emploi

Le profil d’Eriselda Sherifi, diplômée de l’Université de Bologne en Italie, a rapidement suscité l’intérêt d’une société pharmaceutique locale.

Quand elle est rentrée en Albanie, elle a entendu parler de l’ouverture du centre pour l’emploi de Tirana et y a déposé un CV. «Il y a deux jours, j’ai reçu une réponse positive et aujourd’hui je travaille pour une entreprise pharmaceutique locale. Je suis reconnaissante au bureau pour l’emploi», explique-t-elle.

Le personnel du bureau a été formé pour assister efficacement toutes les catégories de demandeurs d’emploi, qu’ils soient ouvrier qualifié comme Edmond ou jeune diplômée hautement qualifiée comme Eriselda.

«Notre modèle de prestation de services est basé sur les meilleures pratiques des centres publics d’emploi européens. En Albanie, les programmes d’emploi et de formation doivent changer fondamentalement pour mieux répondre aux réels besoins des demandeurs d’emploi et des employeurs», explique Peter Woods, un spécialiste de l’OIT qui assiste le projet IPA sur le développement des ressources humaines en Albanie.

Après un an de fonctionnement, le programme pilote mené dans la capitale sera bientôt évalué et peut-être amélioré en vue d’ouvrir des services d’emploi similaires dans toutes les régions d’Albanie.

Ces nouveaux centres pour l’emploi, modernes et axés sur les services, vont remplacer les anciens départements locaux pour l’emploi dans l’ensemble du pays.

Développer les ressources humaines en Albanie

Financé par l’UE, le projet de l’OIT d’Instrument de pré-adhésion (IPA) pour le développement des ressources humaines a pour but d’améliorer le fonctionnement du marché du travail et la qualité du capital humain en Albanie. Sa seconde composante – La modernisation du Service national pour l’emploi (SNE) – apporte une assistance technique pour élaborer un nouveau modèle de SNE basé sur la réorganisation des bureaux du SNE. Ce qui représente une aide utile aux programmes de promotion pour l’emploi dans le pays et contribue à faire coïncider offre et demande sur le marché du travail.