Marinalva : inspectrice du travail dans une brigade mobile

Marinalva est inspectrice du travail au Brésil. Elle fait partie d’une « brigade mobile », équipe gouvernementale chargée de contrôler les exploitations agricoles situées dans des régions reculées du pays, afin de libérer les travailleurs soumis au travail forcé. Ce reportage de la Télévision de l’OIT se penche sur le travail de ces inspecteurs.

Date de parution: 12 janvier 2007 | Taille/durée: 00:02:03 (3.4 MB)

Marinalva Cardoso Dantas est originaire du nord-est du Brésil. Elle vit seule avec ses enfants et elle est soutien de famille.

En tant qu’inspectrice du travail, Marinalva se rend dans les régions les plus reculées et les plus dangereuses du pays pour venir en aide aux travailleurs en situation de travail forcé. L’an dernier, les brigades mobiles comme celle-ci ont libéré plus de 5.000 ouvriers agricoles.

Marinalva Cardoso Dantas, inspectrice du travail au sein d’une brigade mobile

Nous courons de nombreux risques, notamment sur les routes menant à ces exploitations agricoles. C’est souvent l’aspect le plus dangereux de notre métier.

A bord de leur véhicule, Marinalva et les autres membres de la brigade mobile pénètrent dans la forêt tropicale de l’Etat de Para, où ils doivent inspecter une ferme d’élevage. Ils sont accompagnés par des policiers fédéraux pour plus de sécurité.

Lorsqu’ils arrivent sur les lieux, le propriétaire de la ferme est introuvable. Ils interrogent alors les ouvriers dont les témoignages concordent : ils n’ont pas été payés pour leur travail de déforestation, ils ont des dettes à rembourser à leur employeur, leurs conditions de vie sont épouvantables et ils ne peuvent s’enfuir en raison de la surveillance constante de gardes armés.

Travailleur

Hier soir, nous avons discuté de notre situation jusqu’à minuit. Nous parlions justement de vous. Il est temps que le ministère du Travail intervienne pour nous aider, parce que travailler dans ce coin perdu, c’est un véritable esclavage.

Les inspecteurs confisquent des équipements et recueillent des preuves qui serviront ensuite à poursuivre l’employeur en justice.

Marinalva Cardoso Dantas

Ici, nous avons trouvé des indices flagrants de travail forcé et d’intimidation de la main d’oeuvre. Certains ouvriers ont déclaré qu’ils étaient libres de quitter la ferme, mais d’autres ont indiqué que le patron les obligerait à revenir s’ils n’avaient pas fini le travail.

Le gouvernement brésilien coopère actuellement avec l’Organisation internationale du Travail en vue d’éliminer le travail forcé, fléau qui touche des milliers de travailleurs dans tout le pays.

Les travailleurs libérés par les inspecteurs du travail reçoivent de nouveaux documents d’identité comportant leur photo et leur empreinte digitale. Pour eux, il s’agit là d’un véritable passeport pour la liberté.