Fonds Vision Zéro

Au Myanmar, les cultivateurs de gingembre sont formés à des pratiques plus sûres et plus saines

Un groupe de 35 cultivateurs de gingembre et de fonctionnaires gouvernementaux de l’Etat de Shan au Myanmar ont bénéficié d’une semaine de formation en vue de réduire les risques sanitaires liés à leur lieu de travail et d’améliorer leurs pratiques agricoles.

Reportage | 6 juillet 2018
AUNG BAN (OIT Infos) – Au Myanmar, les cultivateurs qui travaillent sur les collines de l’Etat du Shan sont confrontés à divers risques professionnels qui provoquent souvent des lésions durables aux conséquences dramatiques.

Travaillant des heures durant sous un soleil de plomb, les cultivateurs se protègent rarement des risques auxquels le travail des champs les expose. Douleurs musculaires, fatigue et problèmes respiratoires ne sont que quelques-uns des symptômes qu’ils décrivent.

Pour maximiser les récoltes, certains cultivateurs birmans ont tendance à utiliser des herbicides et des pesticides mais n’ont pas les connaissances suffisantes pour faire bon usage de ces substances qui – si elles sont mal utilisées – peuvent nuire non seulement aux cultivateurs mais également à leurs familles et, au final, aux consommateurs de leurs produits.

Le gingembre est l’une des principales productions de l’Etat de Shan. Selon le ministère du Commerce du Myanmar, la production annuelle de gingembre atteint les 60 000 tonnes et représente un énorme potentiel pour le marché local et pour les marchés internationaux. Sa chaîne logistique implique un grand nombre d’acteurs qui ont tous un rôle à jouer pour en faire une chaîne plus sûre et plus saine.

Au Myanmar, le Fonds Vision Zéro met en œuvre sa phase II qui s’attache à fournir aux producteurs de gingembre une meilleure information concernant l’usage sûr des substances agrochimiques et d’autres informations liées à la sécurité et la santé au travail (SST), lesquelles devraient permettre d’améliorer leurs conditions de travail, ainsi que d’autonomiser les intervenants gouvernementaux, notamment le ministère de l’Agriculture.

Rassemblé à Aung Ban, Etat de Shan, une vaste plaque tournante commerciale qui fournit des produits agricoles au reste du Myanmar ainsi qu’aux marchés d’exportation, un groupe de 35 cultivateurs de gingembre et de fonctionnaires gouvernementaux des ministères de l’Agriculture et du Commerce, a participé, cinq jours durant, à une formation de formateurs de l’OIT sur les bonnes pratiques agricoles (BPA) et les approches pratiques visant à améliorer la sécurité, la santé et les conditions de travail dans l’agriculture (WIND).

La méthodologie WIND de l’OIT a été adaptée pour aborder les risques identifiés pendant les évaluations du Fonds Vision Zéro, et couvre ainsi des sujets comme les concepts de base de la SST et leur prise en compte, le stockage et la manipulation des matériaux, le bon usage et le maniement des outils et des intrants, l’environnement de travail et les services sociaux.

Le principal élément de la formation aux BPA de l’OIT applique bon nombre des concepts de WIND au processus de certification des BPA mondiales. La formation a abordé les points de contrôle essentiels relatifs à la sécurité et à la santé au travail en liant les concepts de la SST à la gestion des sols, la protection des cultures, le bien-être des travailleurs et l’utilisation sans risque des substances agrochimiques.

Après quatre jours de théorie, le groupe d’agriculteurs avait eu l’occasion de découvrir les principaux volets de la formation. Cet exercice ne testait pas seulement leurs connaissances techniques nouvellement acquises mais leur permettait aussi de répéter pour les formations qu’ils devront dispenser à leur tour à leurs communautés. 


Les cultivateurs ont aussi participé à un exercice pratique d’évaluation des risques dans lequel ils devaient repérer les dangers dans une plantation de gingembre et discuter des solutions et des comportements à adopter pour réduire les risques.

Grâce aux cultivateurs nouvellement formés, qui doivent former les membres de leurs communautés, le projet Fonds Vision Zéro de l’OIT ambitionne de toucher une population d’environ 4 500 cultivateurs dans six cantons de l’Etat méridional de Shan.