Droits liés à la maternité
La protection de la maternité n’est pas une simple question personnelle
Beaucoup de pays ont ratifié les conventions de l’OIT sur la protection de la maternité mais les femmes restent confrontées à la discrimination sur leur lieu de travail lorsqu’elles tombent enceintes. A l’occasion de la Journée des Nations Unies pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, l’OIT publie des directives concernant la mise en œuvre de politiques de protection de la maternité.
GENÈVE (OIT Info) – A six mois de grossesse, il était devenu difficile pour Liani de supporter de rester debout des heures durant sur la chaîne de production dans une usine de plastique en Indonésie.
Son dos lui faisait mal et son corps était recru de fatigue mais, en l’absence de dispositions spécifiques en faveur des travailleuses enceintes, elle a dû poursuivre son travail.
Les équipes de nuit étaient encore pires: comme il n’y a pas de moyens de transport pour les travailleurs de nuit, la seule façon d’effectuer le trajet cahoteux entre la maison et le travail était à l’arrière de la moto de son mari.
«En octobre, j’étais enceinte de six mois», confie-t-elle à OIT Info. «Un jour, je me sentais malade et j’ai demandé à la société de me laisser le temps d’aller chez mon docteur. Le bébé est né pendant la nuit. Il n’a vécu que deux heures.»
«Le docteur m’a dit par la suite que c’était dû à mon extrême fatigue. J’étais restée debout trop longtemps au travail et, pour me rendre à l’usine à moto, la route était défoncée et cahoteuse. Cela a été préjudiciable à ma grossesse.»
L’expérience de Liani n’a rien d’exceptionnel. Elle raconte qu’une autre ouvrière de l’usine est morte en accouchant. Le bébé n’a pas survécu.
Quelque 70 pays ont ratifié au moins l’une des trois conventions de l’OIT concernant la protection de la maternité. Mais en réalité de nombreuses femmes enceintes et de jeunes mères sont encore vulnérables sur leur lieu de travail.
La discrimination à leur encontre peut s’observer dans les nations riches, pauvres ou à revenu intermédiaire, et elle s’est aggravée avec la crise économique mondiale, déclare Laura Addati, spécialiste de la maternité à l’OIT.
«Avec la crise économique, on note une hausse des plaintes pour discrimination. Les femmes enceintes sont particulièrement vulnérables. Elles ont tendance à souffrir de discrimination au travail où l’on considère que la maternité est une charge, a expliqué Mme Addati. Les femmes enceintes sont perçues comme un coût mais le fait est que la protection de la maternité recèle d’énormes avantages.»
La recherche menée par l’OIT a identifié des cas de femmes victimes de harcèlement et licenciées quand elles sont tombées enceintes, contraintes de subir des tests de grossesse à la demande de leurs employeurs et se voyant refuser un congé de maternité rémunéré.
Dans certaines régions du monde, des travailleuses enceintes sont exposées à des produits chimiques dangereux qui pourraient porter préjudice au fœtus ou, comme Liani, sont obligées de rester debout toute la journée ou de travailler en équipe de nuit parce qu’il n’existe pas de dispositions spécifiques pour elles.
Pour commémorer la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard de femmes, l’OIT, en collaboration avec plusieurs autres agences de l’ONU, a constitué une documentation qui aide les organisations, les ministères, les organisations syndicales et patronales à renforcer et étendre la protection de la maternité aux femmes au travail.
L’objectif de cette protection est de préserver la santé de la mère et de son nouveau-né et d’offrir une sécurité économique pour les femmes et leurs familles. Il peut être atteint grâce au congé maternité, aux prestations financières et médicales, à la protection de la santé au travail, à la protection de l’emploi, de la non-discrimination et de l’allaitement au travail.
Mais il ne s’agit pas seulement d’aider des individus, ajoute Mme Addati. La protection de la maternité a un impact significatif sur le développement, et la recherche montre qu’elle est de l’intérêt des employeurs comme des employés, parce qu’elle aide les entreprises et les organisations à conserver un personnel de valeur.
«La protection de la maternité est essentielle dans la lutte contre la pauvreté, pour l’insertion sociale, l’égalité entre hommes et femmes et la santé maternelle et infantile. Un lien existe entre le niveau de dépenses des politiques familiales, le niveau d’emploi des femmes et celui de la pauvreté infantile», ajoute Mme Addati.
«C’est pour cette raison qu’on ne peut résumer la protection de la maternité à une question personnelle. Elle contribue à la réalisation de plusieurs objectifs globaux de développement, il s’agit donc d’une responsabilité collective. Gouvernements, travailleurs et employeurs doivent participer ensemble à un dialogue social qui permette de trouver des solutions qui répondent aux besoins de toutes les parties.»
Son dos lui faisait mal et son corps était recru de fatigue mais, en l’absence de dispositions spécifiques en faveur des travailleuses enceintes, elle a dû poursuivre son travail.
Les équipes de nuit étaient encore pires: comme il n’y a pas de moyens de transport pour les travailleurs de nuit, la seule façon d’effectuer le trajet cahoteux entre la maison et le travail était à l’arrière de la moto de son mari.
Etudes de cas |
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«Le docteur m’a dit par la suite que c’était dû à mon extrême fatigue. J’étais restée debout trop longtemps au travail et, pour me rendre à l’usine à moto, la route était défoncée et cahoteuse. Cela a été préjudiciable à ma grossesse.»
L’expérience de Liani n’a rien d’exceptionnel. Elle raconte qu’une autre ouvrière de l’usine est morte en accouchant. Le bébé n’a pas survécu.
Un problème qui se pose dans différents pays
Quelque 70 pays ont ratifié au moins l’une des trois conventions de l’OIT concernant la protection de la maternité. Mais en réalité de nombreuses femmes enceintes et de jeunes mères sont encore vulnérables sur leur lieu de travail.
La discrimination à leur encontre peut s’observer dans les nations riches, pauvres ou à revenu intermédiaire, et elle s’est aggravée avec la crise économique mondiale, déclare Laura Addati, spécialiste de la maternité à l’OIT.
«Avec la crise économique, on note une hausse des plaintes pour discrimination. Les femmes enceintes sont particulièrement vulnérables. Elles ont tendance à souffrir de discrimination au travail où l’on considère que la maternité est une charge, a expliqué Mme Addati. Les femmes enceintes sont perçues comme un coût mais le fait est que la protection de la maternité recèle d’énormes avantages.»
Plaintes pour discrimination |
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Dans certaines régions du monde, des travailleuses enceintes sont exposées à des produits chimiques dangereux qui pourraient porter préjudice au fœtus ou, comme Liani, sont obligées de rester debout toute la journée ou de travailler en équipe de nuit parce qu’il n’existe pas de dispositions spécifiques pour elles.
Impact sur le développement
Pour commémorer la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard de femmes, l’OIT, en collaboration avec plusieurs autres agences de l’ONU, a constitué une documentation qui aide les organisations, les ministères, les organisations syndicales et patronales à renforcer et étendre la protection de la maternité aux femmes au travail.
L’objectif de cette protection est de préserver la santé de la mère et de son nouveau-né et d’offrir une sécurité économique pour les femmes et leurs familles. Il peut être atteint grâce au congé maternité, aux prestations financières et médicales, à la protection de la santé au travail, à la protection de l’emploi, de la non-discrimination et de l’allaitement au travail.
Mais il ne s’agit pas seulement d’aider des individus, ajoute Mme Addati. La protection de la maternité a un impact significatif sur le développement, et la recherche montre qu’elle est de l’intérêt des employeurs comme des employés, parce qu’elle aide les entreprises et les organisations à conserver un personnel de valeur.
Handicap pour les femmes |
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«C’est pour cette raison qu’on ne peut résumer la protection de la maternité à une question personnelle. Elle contribue à la réalisation de plusieurs objectifs globaux de développement, il s’agit donc d’une responsabilité collective. Gouvernements, travailleurs et employeurs doivent participer ensemble à un dialogue social qui permette de trouver des solutions qui répondent aux besoins de toutes les parties.»