Timor-Leste: le programme STAGE pour un avenir meilleur

Malgré un essor considérable du revenu national l’an dernier grâce aux recettes pétrolières, le Timor-Leste compte toujours parmi les nations les plus pauvres du monde. Alors que le taux de chômage en zone rurale est d’au moins 20 pour cent, il atteint 43 pour cent chez les jeunes en zone urbaine. Reportage de BİT en ligne depuis le Timor-Leste où le programme STAGE de l’OİT oeuvre à créer environnement propice aux affaires, crucial dans les années à venir pour créer des emplois décents et rentables et réduire la misère.

Article | 16 juillet 2007

MALİANA, Timor-Leste (BİT en ligne) – Après le décès de son mari dans les affrontements qui ont éclaté lors du référendum de 1999 sur l’indépendance, Terezinha a essayé de survivre en vendant des légumes sur le bord des routes. C’était un travail extrêmement contraignant qui ne lui permettait ni de consacrer suffisamment de temps à ses trois filles ni de payer leurs frais de scolarité.

Terezinha a donc décidé de demander de l’aide au Centre local pour l’emploi du Ministère du Travail et de la réinsertion communautaire, qui l’a envoyée vers un Centre de développement des affaires où elle a participé à une formation de deux semaines, intitulée Démarrez votre entreprise (SYB). Au cours de la formation, Terezinha a développé son projet commercial et a appris à le concrétiser en une microentreprise.

“La formation m’a fait changer d’avis sur les affaires”, explique-t-elle. “J’ai également appris beaucoup de choses utiles que je mets en pratique chaque jour dans ma nouvelle entreprise: comment déterminer les coûts et les prix des produits, comment bien planifier, bien distinguer les dépenses de la famille de celles de l’entreprise et comment négocier avec les fournisseurs”.

Aujourd’hui, Terezinha est une femme d’affaires très dynamique. Après la formation, elle a réussi à obtenir un prêt d’une institution de micro-crédit et a ouvert une boutique qui vend du matériel de cuisine. La boutique, “l’une des plus grandes du genre de la ville de Maliana”, lui permet de rembourser son prêt, de subvenir aux besoins de sa famille et aussi d’épargner un peu d’argent. Elle va même ouvrir un autre magasin en ville.

Terezınha n’est que l’un des exemples du soutien bénéfique que le Programme STAGE (Formation qualifiante pour un emploi rentable) de l’OİT apporte au Ministère du Travail et de la réinsertion communautaire et aux formateurs locaux de façon à doter les communautés rurales timoraises de nouvelles capacités.

Depuis le lancement du programme en octobre 2004, environ 8200 personnes à la recherche d’un emploi décent ont été enregistrées dans les centres de district pour l’emploi à Dili, Baucau, Bobonaro et Oecusse, avec une participation féminine de 40,2 pour cent. 1171 chômeurs recensés ont participé à des cours de formation sur l’entreprise organisés par le Programme et plus de 3000 bénéficiaires ont trouvé un emploi ou créé leur propre activité génératrice de revenus grâce à l’appui du programme STAGE.

Au cours de la même période, STAGE a réalisé d’autres avancées concrètes dans le domaine de la formation qualifiante. Une première Réunion nationale sur la formation professionnelle, associant tous les formateurs actifs au Timor-Leste, a été organisée pour promouvoir l’introduction du Concept de “Formation en Partenariat” (entre les centres de formation et les employeurs) comme étape fondamentale pour le développement d’un système de formation professionnelle basé sur le marché du travail. La réunion s’est traduite par la signature d’un Accord (MoU) entre le Ministère du Travail et de la réinsertion communautaire et douze centres de formation présents qui vont recevoir le soutien financier et technique du Ministère.

STAGE est également parvenu à mener à bien son plan de travail initial pour renforcer le Département de l’Emploi et du Développement des Compétences du Ministère du Travail et de la réinsertion communautaire, en se concentrant sur l’amélioration des compétences techniques et de gestion de son personel. Au cours de cette période, le Département a atteint un remarquable niveau de capacités opérationelles en termes de services liés au marché du travail, notamment de conseil et médiation pour l’emploi, d’organisation, suivi et supervision des programmes de formation et d’emploi.

Selon Jose Assalino, Conseiller technique en Chef de STAGE, la période 2006-2007 fut difficile pour le Timor-Leste et donc pour le programme STAGE. Après la crise d’avril 2006, les timides tentatives pour renouer avec la normalité ont de nouveau été brutalement interrompues début 2007 par la reprise des violences dans les rues de Dili.

“Malgré la crise, le Timor-Leste croit en ses capacités de transformer le présent incertain en un avenir radieux et le programme STAGE continue de représenter une importante contribution positive dans cette direction”, dit-il.

Le Timor-Leste n’est pas le seul bénéficiaire de formations qualifiantes dans la région. De nombreux pays de la zone Asie-Pacifique ont de plus en plus de mal à répondre aux besoins de qualification de leur main d’oeuvre dans une période de mondialisation croissante, de nouvelles Technologies et d’évolution des modèles de travail. Il est difficile pour ces pays d’accéder aux dernières informations relatives aux politiques de formation innovantes, à la réforme des pratiques et du système et de procéder aux changements nécessaires.

“Dans le même temps, d’autres économies plus avancées de la région ont mis au point de nouvelles approches pour répondre aux défıs du développement des compétences. İl existe cependant peu de moyens ou de réseaux disponibles pour faciliter les échanges de connaissances, de produits et de services”, ajoute Trevor Riordan, Directeur du nouveau Programme régional de l’OİT de qualifications et d’employabilité (SKİLLS-AP).

C’est pour ces raisons que le Programme SKİLLS-AP a développé son réseau régional de qualifications pour apporter des services plus efficaces aux Etats membres de l’OİT sur les questions de qualifications et pour offrir aux pays de la région des opportunités de partager leurs connaissances, leur expertise et leurs bonnes pratiques.