The ILO at Work: Results 2014-2015

La crise persistante, un probléme majeur

Le caractère incertain et partiel de la reprise qui s’est amorcée au lendemain d’une crise financière aux conséquences dramatiques, la croissance molle de l’économie mondiale et les mutations rapides du monde du travail ont posé des problèmes majeurs aux mandants de l’OIT dans toutes les régions. À l’échelle mondiale, le chômage a dépassé la barre des 200 millions en 2014 et, avec 40 millions de nouveaux arrivants sur le marché du travail chaque année, ne cesse d’augmenter.

La nature même du travail et les changements rapides de ses formes soulèvent d’importantes questions. La moitié des travailleurs de la planète relèvent toujours de l’économie informelle, alors que moins de 25 pour cent d’entre eux ont un emploi permanent à plein temps et que près de 75 pour cent n’ont pas accès à une protection sociale suffisante.

Les violations des droits de l’homme sont malheureusement monnaie courante: les 168 millions d’enfants astreints au travail et les 21 millions de victimes du travail forcé montrent bien que le respect universel des principes et droits fondamentaux au travail – notamment de la liberté syndicale – est loin d’être acquis.

APERCU DES TENDANCES DE L'EMPLOI:

  • Le nombre des chômeurs a augmenté d’environ 28 millions depuis le début de la crise de 2008.
  • En 2015, le chômage touchait quelque 197,1 millions de personnes – soit près d’un million de plus quel’année précédente et plus de 27 millions de plus qu’avant la crise. Cette augmentation du nombre de chômeurs en 2015 provient essentiellement des pays émergents et en développement.
  • Le monde comptera plus de 215 millions de demandeurs d’emploi d’ici à 2018, un nouveau record. Au cours de cette période, quelque 40 millions nets d’emplois nouveaux seront créés annuellement, ce qui ne permettra pas d’absorber les 42,6 millions de personnes qui devraient entrer sur le marché du travail chaque année. Le déficit d’emplois dans le monde atteindra quelque 82 millions en 2019.
  • Environ 73,3 millions de personnes du groupe d’âge de 15 à 24 ans étaient sans emploi en 2014. À travers le monde, pas moins de 36,7 pour cent des chômeurs sont des jeunes.
  • En 2015, selon les estimations, 327 millions de personnes occupant un emploi vivaient dans une situation d’extrême pauvreté (avec moins de 1,90 dollar par jour) et 967 millions dans une situation de pauvreté modérée ou de quasi-pauvreté (entre 1,90 et 5 dollars par jour à parité de pouvoir d’achat).
  • Quelque 470 millions d’emplois nouveaux seront nécessaires au cours des 15 prochaines années.
 


 
Dans cette conjoncture, la communauté internationale a reconnu la valeur et l’importance des différents aspects de l’Agenda du travail décent. L’augmentation de l’influence de l’OIT et de ses valeurs fondamentales est le fruit de la pertinence de son mandat, en particulier dans le contexte actuel de mondialisation, de croissance économique ralentie à l’échelle de la planète et d’évolution rapide du monde du travail.

Cela se reflète de manière très visible dans la coopération politique accrue entre l’OIT et le G20, auquel elle fournit des études, des données empiriques, des analyses stratégiques et des bonnes pratiques en liaison avec un large éventail de questions sociales et d’emploi. Les ministres du Travail et de l’Emploi relevant du G20 se rencontrent désormais chaque année, et leurs déclarations reflètent diverses positions de l’OIT dans un langage clair et convaincant. Le Groupe de travail du G20 sur l’emploi a été créé en 2014.

Ici, l’OIT n’a cessé de préconiser l’adoption d’une approche intégrée et cohérente dans le domaine des politiques sociales et de l’emploi, sur la base de la Déclaration de l’OIT sur la justice sociale pour une mondialisation équitable de 2008. Les communiqués des dirigeants adoptés lors des sommets du G20 qui se sont tenus à Brisbane, Australie en 2014 et à Antalya, Turquie en 2015 ainsi que plusieurs rapports établis par le Bureau, souvent en collaboration avec d’autres organisations internationales telles que l’OCDE, rendent largement compte de cette action.