BRUSSELS (OIT Info) - La tragique réalité de la crise de l’emploi des jeunes au niveau mondial comme européen est malheureusement toujours d’actualité, a constaté le Directeur général de l’Organisation internationale du Travail (OIT), Guy Ryder, dans son discours liminaire à la conférence.

A l’échelle mondiale, le taux de chômage des jeunes atteint 13,1 pour cent, ce qui correspond en chiffres absolus à 74,5 millions de jeunes sans emploi dans le monde, dont 5,6 millions en Europe. Sans une action résolue, le taux devrait rester à ce niveau élevé jusqu’en 2018 au moins.

«Si aucune mesure n’est prise, les jeunes du monde entier ne pourront pas prendre leur place sur le marché du travail, ni développer leur potentiel économique, ni celui de leur famille en fin de compte. C’est déjà une tragédie en soi mais cela a aussi d’évidentes répercussions sur nos économies et signifie que nos sociétés seront incapables d’incorporer le dynamisme et l’innovation que les jeunes hommes et femmes apportent sur le marché du travail et qui sont indispensables à la croissance et au développement durable», a averti M. Ryder. Dans ce contexte, il a salué la volonté européenne, incarnée par la Commission, d’ériger l’action en faveur de l’emploi des jeunes en priorité politique absolue.

M. Ryder a félicité la Commission européenne et les institutions nationales à travers l’Europe pour le lancement de la Garantie-jeunes qui est «une réponse innovante à une crise exceptionnelle, qui s’adresse à ceux qui sont les plus durement affectés parmi les jeunes et parmi les régions et les pays. Elle offre une certaine flexibilité, combinant différents types de mesures ayant prouvé leur efficacité dans divers contextes nationaux – tout en préservant l’objectif suprême d’un accès «garanti» aux services de l’emploi, à la formation et/ou à l’emploi».

L’OIT collabore de plusieurs manières à la Garantie-jeunes européenne: en formulant des recommandations pour les responsables politiques et les praticiens, en proposant des méthodologies pour estimer le coût des garanties-jeunes et en fournissant une analyse de l’investissement requis.

Les garanties-jeunes ne sont pas une panacée – puisqu’elles doivent s’inscrire dans des politiques en faveur d’une croissance inclusive et riche en emplois afin de susciter la relance de la demande dont l’économie mondiale a besoin pour surmonter la crise et emprunter une trajectoire de croissance soutenue.
«Elles constituent néanmoins une mesure concrète et utile pour restaurer l’espoir, pour connecter les jeunes avec le marché du travail et la société, pour prévenir la déqualification et ouvrir la perspective d’une première expérience professionnelle. Les garanties-jeunes apportent une protection en période de difficulté et les compétences dont les jeunes, femmes et hommes, ont besoin pour naviguer sur les marchés du travail actuels, dans lesquels il est plus difficile que jamais d’entrer pour la première fois», a souligné M. Ryder.

Il a conclu en proposant l’appui constant de l’OIT pour les prochaines étapes de mise en œuvre et de suivi des garanties-jeunes en Europe et au-delà.