Les programmes phares de l’OIT

Introduction au programme phare de l'OIT: IPEC+

Aujourd’hui, 168 millions d’enfants sont en situation de travail des enfants et 21 millions de femmes, d’hommes et d’enfants sont victimes du travail forcé. Le Programme-phare IPEC+ confie à l’OIT un rôle éminent dans la mobilisation mondiale visant à éliminer ces problèmes mondiaux persistants qui portent atteinte aux droits humains fondamentaux.

Un monde sans travail des enfants, sans travail forcé ni traite d’êtres humains

Le nouveau Programme-phare IPEC+ réunit deux des principaux programmes de coopération technique de l’OIT en vue d’établir une nouvelle force majeure dans la lutte contre le travail des enfants, le travail forcé et la traite des êtres humains, reconnaissant que les causes à l’origine de ces pratiques ont beaucoup en commun.

Les bénéfices de l’éradication du travail des enfants sont 7 fois plus élevés que le coût de son élimination."

L’objectif du Programme-phare IPEC+ est d’exercer une gouvernance mondiale pour s’attaquer à ces causes profondes et de libérer ainsi des millions de personnes de toutes les formes de travail des enfants et de travail forcé.

IPEC+ collabore avec les gouvernements, les employeurs et les travailleurs:
  • Il renforce les capacités techniques et de gouvernance pour créer un changement transformateur dans les institutions publiques, les législations et les pratiques à tous les niveaux;
  • Il favorise un engagement et une coopération efficaces entre les mandants et les autres acteurs;
  • et il étend considérablement les connaissances, les informations et les conseils orientés vers les politiques.
Le Programme-phare IPEC+ s’appuie sur les fondements des principes et droits au travail de l’OIT et les instruments internationaux correspondant en matière de travail des enfants (Convention C138 sur l'âge minimum, et Convention C182 sur les pires formes de travail des enfants) et de travail forcé (Convention C29 sur le travail forcé, et Convention C105 sur l'abolition du travail forcé, et nouveau Protocole P29 relatif à la convention sur le travail forcé). Ensemble, ces instruments dotent les Etats Membres du cadre nécessaire pour comprendre et combattre ces deux types de violations des droits de l’homme. En vertu de leur qualité de membre, les Etats sont appelés à respecter, promouvoir et réaliser, de bonne foi, les droits contenus dans ces instruments, qu’ils les aient ou non ratifiés.

Près de 19 millions de victimes du travail forcé sont exploités dans l’économie privée, par des individus ou des entreprises, qui génère quelque 150 milliards de dollars de profits illégaux par an. Les 2 autres millions de victimes sont concernées par des formes de travail forcé imposées par l’Etat."

Le Programme-phare IPEC+ élabore des outils d’avant-garde et fait des recommandations politiques en vue d’éliminer toutes les formes de travail des enfants d’ici à 2025 et de démanteler les systèmes du travail forcé et de la traite des êtres humains d’ici à 2030, concrétisant ainsi un élément vital du Programme de développement durable pour 2030, adopté par les Nations Unies en 2015.

Action de l’OIT

Les Etats Membres sont de plus en plus nombreux à s’engager en vue de l’élimination du travail des enfants et du travail forcé. De même, les Etats et les mandants employeurs et travailleurs de l’OIT réclament davantage de soutien et des modes d’interventions modulables.

La région Asie et Pacifique abrite 78 millions d’enfants en situation de travail des enfants tandis que l’Afrique se caractérise par la plus forte incidence, avec 21 pour cent d’enfants victimes du travail forcé."

En réponse, IPEC+ élabore de nouvelles stratégies pour renforcer l’impact des politiques et des programmes. Ces innovations se fondent sur l’idée que le développement des connaissances, des politiques publiques, des législations et d’autres formes de gouvernance sociale doit nettement s’accélérer si l’on veut que l’engagement mondial d’éliminer le travail des enfants et le travail forcé se concrétise.

Ces stratégies seront mises en œuvre dans le cadre de plans d’action nationaux et sectoriels élaborés grâce à un processus de dialogue social réunissant les mandants nationaux et les acteurs concernés; elles comprendront des points d’action spécifiques, adaptés au contexte national, pour renforcer la législation, les institutions et les politiques nationales en matière de prévention, de protection, de réhabilitation et d’application.

La stratégie met aussi l’accent sur l’autonomisation et la protection des détenteurs de droits, y compris les travailleurs les plus exclus et les plus vulnérables et les petits producteurs. En s’organisant, ils acquièrent une force et une expression collectives qui sont au centre de cette stratégie, comme le sont les mesures de protection et l’accès aux recours en cas de violation des droits fondamentaux au travail.

Impact/réalisations de l’OIT dans le domaine du programme à ce jour

Dans le cadre de son programme IPEC, l’OIT a apporté une assistance à plus de 110 pays pour lutter contre le travail des enfants. Des centaines de lois ont été promulguées, des plans nationaux d’action et d’autres politiques ont été mis en œuvre. Les organisations d’employeurs et de travailleurs ont joué un rôle essentiel en intégrant le travail des enfants dans leurs politiques et leurs actions, et en contribuant à la mise en œuvre de plans d’action nationaux dans de nombreux pays.

Les résultats ont été impressionnants. Entre 2000 et 2012, le nombre d’enfants victimes du travail des enfants, sous toutes ses formes, a diminué de 30 pour cent à l’échelle mondiale. Au cours de la période 2008–2012, le nombre d’enfants astreints à ses pires formes a diminué de quelque 30 millions tandis que le nombre concerné par les autres formes reculait de 17 millions.

Dans le domaine du travail forcé, l’OIT continue de sensibiliser et aide à renforcer ou à élaborer de nouvelles lois, et à les mettre en œuvre, afin de prévenir le travail forcé et de réhabiliter ses victimes. De nouvelles législations et politiques ont été adoptées ces dernières années par de nombreux gouvernements qui ont mis le travail forcé hors la loi et des efforts ont été faits pour aggraver les poursuites à l’encontre des trafiquants et des employeurs sans scrupules qui ont recours au travail forcé.

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