L’industrie textile au Bangladesh

Un an après le Rana Plaza: Progrès et perspectives

Des représentants des employeurs et des travailleurs se sont joints aux représentants de l’OIT, des donateurs et du gouvernement du Bangladesh pour commémorer le premier anniversaire de la tragédie du Rana Plaza lors d’un événement de haut niveau à Dhaka.

Press release | 24 April 2014
DHAKA – Lors de la cérémonie de commémoration du premier anniversaire de la tragédie du Rana Plaza, les intervenants ont rappelé qu’ils s’engageaient à poursuivre leur collaboration afin de garantir la sécurité et les droits des travailleurs dans le secteur du textile et de l’habillement au Bangladesh.

«Ce fut une année d’efforts ininterrompus de la part du gouvernement du Bangladesh pour réussir à garantir la sécurité des travailleurs et prévenir d’autres accidents du même type que le Rana Plaza à l’avenir», a déclaré Khandker Mosharraf Hossain, ministre de la Protection des expatriés et de l’Emploi à l’étranger.

«Nous avons d’ores et déjà promu le Bureau de l’inspecteur en chef des usines et des établissements au statut de ministère, autorisant la création de 679 postes au sein de la direction, dont 392 nouveaux inspecteurs. Cela répond à la principale promesse faite dans le cadre du Plan national d’action tripartite (PNAT), et le gouvernement actuel s’est engagé à poursuivre en ce sens», a-t-il ajouté.

Une minute de silence a été observée en hommage aux 1 135 travailleurs qui ont perdu la vie dans l’effondrement du Rana Plaza le 24 avril 2013. La plupart des victimes étaient des ouvriers des usines de confection installées dans cet immeuble.

Le gouvernement du Bangladesh et l’OIT mettent en œuvre une initiative sur une période de trois ans et demi destinée à améliorer les conditions de travail dans le secteur du textile et de l’habillement au Bangladesh. Ce programme de 24,21 millions de dollars est financé par le Canada, le Royaume des Pays-Bas et le Royaume-Uni.

Faisant le bilan de l’année écoulée, Gilbert Houngbo, Directeur général adjoint de l’OIT pour les opérations de terrain et les partenariats, s’est dit réconforté par ce qui a déjà été accompli et a souligné l’importance de garder le rythme pour avancer dans tous les domaines du PNAT.

«Beaucoup a été fait. Maintenant, les inspections d’usines doivent s’achever, les demandes d’indemnisation être traitées et la législation du travail appliquée intégralement. Le nombre croissant de syndicats d’entreprise est une avancée considérable pour l’amélioration des droits des travailleurs. Il est indispensable de former les nouveaux syndicats et les employeurs afin de bâtir un meilleur avenir pour le secteur du textile et du prêt-à-porter grâce au dialogue social», a ajouté M. Houngbo.

«Nous devons aussi réfléchir en termes de préparation, grâce à la mise en place d’un système d’assurance contre les accidents du travail par exemple», a-t-il ajouté.

Dans le cadre du programme pour le secteur textile, l’OIT apporte son soutien en termes de coordination des inspections et d’assistance technique, y compris en matière de formation et de logistique pour l’Université d’ingénierie et de technologie du Bangladesh (BUET) afin d’inspecter les bâtiments des usines, à la fois leur intégrité structurelle et leur sécurité électrique et incendie.

Début avril 2014, la BUET avait inspecté 200 usines pour contrôler l’intégrité de leur structure et la sécurité électrique et incendie, l’inspection des usines restantes devant être terminée d’ici à la fin de l’année. Toutes les inspections sont menées en application d’un ensemble uniforme de normes minimales d’inspection.

Heather Cruden, Haut-commissaire du Canada au Bangladesh, a déclaré que «Le Canada était engagé aux côtés du gouvernement du Bangladesh pour soutenir ses efforts en vue d’améliorer les conditions de travail dans le secteur du prêt-à-porter, conformément aux normes internationales du travail. Ce vaste secteur, en plein essor, est vital pour l’économie du Bangladesh et à l’origine de hausses considérables de l’emploi et de l’émancipation des femmes dans le pays. Améliorer le secteur du textile au Bangladesh suppose un effort collectif de l’ensemble des acteurs, et la coordination est essentielle. Nous estimons que le soutien du Canada à ce projet de l’OIT contribuera à garantir que le Bangladesh dispose des moyens nécessaires pour offrir des emplois sûrs et sains à sa population.»

Les Pays-Bas sont convaincus que le gouvernement du Bangladesh, les associations patronales, les syndicats, les marques et la communauté internationale doivent continuer de travailler ensemble pour faire aboutir la transformation du secteur du textile et de l’habillement. La ministre néerlandaise pour le Commerce international et la Coopération au développement a témoigné de son engagement personnel envers cette cause et soutient le Bangladesh par l’intermédiaire des efforts déployés par l’OIT pour garantir des conditions de travail sûres. «Le Rana Plaza, plus jamais ça!», a déclaré Gerben S. de Jong, ambassadrice du Royaume des Pays-Bas.

Le Haut-commissaire britannique au Bangladesh, Robert W. Gibson, a déclaré que «chacun avait un rôle à jouer pour faire de ce secteur une industrie sûre et qui aura un impact positif sur le changement social et l’autonomisation des femmes. Emparons-nous de cet anniversaire pour garder le rythme et faire pression pour obtenir des progrès supplémentaires. Nous devons nous assurer que ces engagements aboutissent à de réels changements. Le Royaume-Uni va continuer de soutenir les efforts qui aideront l’industrie du textile au Bangladesh à être certes une source de revenu, mais aussi une source de fierté».

Les programmes de réadaptation pour les rescapés de l’effondrement du Rana Plaza sont en cours, et une aide au développement des compétences et au retour à l’emploi a été prodiguée à 50 survivants blessés pour commencer. Parallèlement, 250 autres rescapés reçoivent une aide similaire.

«L’UE se tient prête à assister la réforme en cours du secteur du textile et de l’habillement au Bangladesh, afin que le pays puisse continuer à bénéficier de son accès préférentiel au marché de l’UE», a déclaré l’ambassadeur William Hanna, chef de la délégation de l’Union européenne au Bangladesh.

«Le Rana Plaza reste un cri d’alarme en vue d’une réforme fondamentale et profonde du secteur du prêt-à-porter au Bangladesh. En réponse à cet appel en faveur du changement, il s’est passé beaucoup de choses en une année pour entamer cette transformation et mettre le Bangladesh sur la voie d’une industrie du textile forte, dynamique et rentable, où les travailleurs sont convenablement rémunérés, traités équitablement et ont la possibilité de s’exprimer sur leurs conditions de travail afin de garantir leur sûreté et leur sécurité», a précisé Dan W. Mozena, ambassadeur des Etats-Unis au Bangladesh.

Depuis 2013, plus de 140 syndicats d’usines textile se sont déclarés au Bangladesh, contre seulement deux au cours des trois années précédentes.

Tapan Chowdhury, président de la Fédération des employeurs du Bangladesh, a constaté: «Nous avons enregistré d’importants résultats en termes d’inspection des usines, d’amendements à la législation du travail et de programmes de réhabilitation, et nous sommes déterminés à accomplir les actions prévues par le PNAT.»

Zafrul Hasan, président du NCCWE, a déclaré: «Tandis que des progrès sont réalisés, nous devons voir les conditions de travail s’améliorer encore et les droits respectés. Parallèlement, nous espérons que tous les rescapés et les familles des victimes recevront une indemnisation appropriée dans des délais raisonnables.»

La cérémonie de commémoration s’intitulait «Un an après le Rana Plaza: progrès et perspectives» et était organisée conjointement par le gouvernement du Bangladesh et l’OIT, avec le soutien du Canada, du Royaume des Pays-Bas et du Royaume-Uni.

Pour de plus amples renseignements, veuillez contacter:
Abdullah Al Muyid, courriel: muyid@ilo.org mob: +88 01713 068384