La Flandre finance le Programme international de l'OIT sur les compétences et l'apprentissage tout au long de la vie
Le gouvernement flamand va financer un Programme de l'OIT sur les compétences. Interview avec Julie Bynens, Secrétaire générale du Département flamand de la Chancellerie et des Affaires étrangères, et David Maenaut, Représentant diplomatique de la Flandre auprès des Nations Unies à Genève.
Fin mars, le gouvernement flamand a confirmé qu'il financerait le Programme international de l'OIT sur les compétences et l'apprentissage tout au long de la vie (GPSL3). Ce programme vise à permettre aux femmes, aux hommes, aux entreprises et aux communautés d'accéder à un apprentissage tout au long de la vie pertinent pour le marché, inclusif et de qualité.
L’OIT-Bruxelles a interrogé Julie Bynens, Secrétaire générale du Département flamand de la Chancellerie et des Affaires étrangères, et David Maenaut, Représentant diplomatique de la Flandre auprès des Nations Unies à Genève, sur cette décision.
Pour la Flandre, le défi est clair: pour atteindre la croissance et la prospérité, davantage de personnes doivent travailler, avec pour objectif un taux d'emploi de 80%. Pour offrir une solution à la pénurie et à l'inadéquation actuelles sur le marché du travail, l'éducation et la formation tout au long de la vie sont cruciales, également pour garantir que les gens restent résilients face aux grandes transitions sociales. La transition écologique et numérique va accroître la demande de profils et de compétences spécifiques.
Nous savons également que des emplois vont disparaître dans certains secteurs. Grâce à des programmes de reconversion, nous pouvons guider les employés des secteurs en déclin vers les secteurs en croissance.
La flexibilité et l'ouverture à l'apprentissage pourraient donc devenir les compétences les plus importantes du XXIe siècle. Mais la participation à l'éducation et à la formation tout au long de la vie en Flandre est encore loin derrière : seuls 21% de la population flamande ont participé à un apprentissage non formel ou formel au cours des 12 derniers mois. Nous devons donc nous concentrer sur le développement d'une culture de l'apprentissage pour lubrifier le marché du travail.
Je voudrais également attirer l'attention sur le vaste partenariat pour l'éducation et la formation tout au long de la vie, qui réunit des partenaires du monde de l'éducation et du travail pour relever les défis de l'éducation et de la formation tout au long de la vie. Ils ont élaboré le plan d'action "Setting course towards a learning Flanders", qui a été ratifié par le gouvernement flamand en décembre 2021. Il définit 47 actions prioritaires pour atteindre un taux de participation à la formation de 60% d'ici 2030, conformément aux ambitions européennes.
En ce qui concerne les ambitions, la Flandre considère qu'il est important que l'acquis international sur le droit d'accès à un apprentissage de qualité tout au long de la vie (via, par exemple, l'ODD 4) ne soit pas affaibli. Le niveau international est le forum idéal pour échanger les meilleures pratiques, mais aussi pour établir des normes et ainsi relever la barre au niveau mondial. Par conséquent, la Flandre considère qu'il est important de contribuer de manière constructive à l'élaboration d'un instrument normatif sur l'apprentissage sur le lieu de travail lors de la Conférence internationale du Travail. Nous voulons également contribuer à la mise en œuvre de la recommandation de l'UNESCO sur l'apprentissage et l'éducation des adultes, dont le rapport de suivi sera présenté lors de la Conférence mondiale sur l'apprentissage et l'éducation des adultes (Marrakech, 15-17 juin).
L'UE veut elle aussi garantir à chacun un maximum de possibilités d'apprentissage et de travail. La Commission européenne a récemment publié une recommandation sur les comptes individuels d'apprentissage. Cela correspond à notre propre ambition de développer un compte d'apprentissage individuel en Flandre et nous donne l'occasion de discuter et d'échanger des bonnes pratiques au niveau européen.
Pour mieux comprendre les défis que représentent les emplois et compétences verts dans l'économie flamande, nous avons obtenu le soutien technique de la Commission européenne pour l'élaboration d'une feuille de route des compétences vertes pour la Flandre. L'objectif est de mettre en place une stratégie et un plan d'action pour les emplois et compétences verts avec les parties prenantes. En répondant intelligemment aux défis climatiques, nous pouvons contribuer à la productivité, à la compétitivité et à l'innovation de la Flandre.
Le soutien aux programmes contribue à une plus grande cohérence et efficacité, ce qui permet d'accroître l'impact et la durabilité. Et le financement du programme offre la possibilité d'entamer des discussions avec l'OIT et d'autres donateurs sur l'orientation et le déploiement du programme.
Par exemple, un certain nombre de publications clés ont été livrées sur les dispositions relatives au travail dans les accords commerciaux. Récemment, l'OIT a lancé le Hub des dispositions relatives au travail dans les accords commerciaux, une base de données interactive contenant les dispositions relatives au travail de plus de 100 accords commerciaux. Cet outil web offre une référence des dispositions relatives au travail dans les accords internationaux, qui constituent la base juridique d'un terrain de jeu international.
La Flandre s'engage dans des projets innovants. Une évaluation récente a démontré que divers projets ont joué un rôle de catalyseur. En Afrique du Sud, la Flandre a soutenu le développement d'une politique pour l'entrepreneuriat social, qui sert maintenant de modèle à l'Union africaine. Le développement d'une stratégie en matière de pierres naturelles pour l'Inde a été le précurseur de projets de donateurs plus importants tels que le Japon ou l'UE dans d'autres secteurs.
L’OIT-Bruxelles a interrogé Julie Bynens, Secrétaire générale du Département flamand de la Chancellerie et des Affaires étrangères, et David Maenaut, Représentant diplomatique de la Flandre auprès des Nations Unies à Genève, sur cette décision.
- Quels sont, selon vous, les défis les plus importants en termes de compétences et d'avenir du travail?
Julie Bynens: La Commission mondiale sur l'avenir du travail a identifié de nombreux défis depuis 2019. La pandémie de COVID-19 a été ajoutée à ces défis. Par exemple, l'inégalité des revenus et du marché du travail s'est accrue et les groupes vulnérables ont été touchés de manière disproportionnée. Mais la pandémie a également été un signal d'alarme important: elle a mis en évidence l'importance d'un certain nombre d'éléments cruciaux pour parvenir à un travail décent. Permettez-moi d'en énumérer quelques-unes : le besoin de compétences et d'apprentissage tout au long de la vie pour traverser les transitions et contribuer à la reconstruction, et le besoin de protection sociale, y compris pour les enseignants et les formateurs.Pour la Flandre, le défi est clair: pour atteindre la croissance et la prospérité, davantage de personnes doivent travailler, avec pour objectif un taux d'emploi de 80%. Pour offrir une solution à la pénurie et à l'inadéquation actuelles sur le marché du travail, l'éducation et la formation tout au long de la vie sont cruciales, également pour garantir que les gens restent résilients face aux grandes transitions sociales. La transition écologique et numérique va accroître la demande de profils et de compétences spécifiques.
Nous savons également que des emplois vont disparaître dans certains secteurs. Grâce à des programmes de reconversion, nous pouvons guider les employés des secteurs en déclin vers les secteurs en croissance.
La flexibilité et l'ouverture à l'apprentissage pourraient donc devenir les compétences les plus importantes du XXIe siècle. Mais la participation à l'éducation et à la formation tout au long de la vie en Flandre est encore loin derrière : seuls 21% de la population flamande ont participé à un apprentissage non formel ou formel au cours des 12 derniers mois. Nous devons donc nous concentrer sur le développement d'une culture de l'apprentissage pour lubrifier le marché du travail.
- La Flandre investit massivement dans le développement des compétences, la requalification et l'amélioration des compétences. Comment organisez-vous la consultation des partenaires sociaux sur les compétences et l'apprentissage tout au long de la vie ? Et quelles sont vos ambitions avec cette politique au niveau européen et international ?
Julie Bynens: La concertation tripartite entre les partenaires sociaux flamands et le Gouvernement flamand sur les thèmes socio-économiques se déroule au sein du Comité flamand de concertation économique et sociale (VESOC). En décembre 2020, l'accord VESOC « All hands on deck » a été publié. L'une des trois grandes priorités de cet accord est une offensive en matière de formation et de carrière afin de réaliser l'apprentissage tout au long de la vie et de renforcer les carrières d'un plus grand nombre de Flamands par la formation, le recyclage et la (ré)orientation. Un grand nombre des actions prévues par cet accord sont incluses dans le plan de redressement et de résilience cofinancé par l'UE.Je voudrais également attirer l'attention sur le vaste partenariat pour l'éducation et la formation tout au long de la vie, qui réunit des partenaires du monde de l'éducation et du travail pour relever les défis de l'éducation et de la formation tout au long de la vie. Ils ont élaboré le plan d'action "Setting course towards a learning Flanders", qui a été ratifié par le gouvernement flamand en décembre 2021. Il définit 47 actions prioritaires pour atteindre un taux de participation à la formation de 60% d'ici 2030, conformément aux ambitions européennes.
En ce qui concerne les ambitions, la Flandre considère qu'il est important que l'acquis international sur le droit d'accès à un apprentissage de qualité tout au long de la vie (via, par exemple, l'ODD 4) ne soit pas affaibli. Le niveau international est le forum idéal pour échanger les meilleures pratiques, mais aussi pour établir des normes et ainsi relever la barre au niveau mondial. Par conséquent, la Flandre considère qu'il est important de contribuer de manière constructive à l'élaboration d'un instrument normatif sur l'apprentissage sur le lieu de travail lors de la Conférence internationale du Travail. Nous voulons également contribuer à la mise en œuvre de la recommandation de l'UNESCO sur l'apprentissage et l'éducation des adultes, dont le rapport de suivi sera présenté lors de la Conférence mondiale sur l'apprentissage et l'éducation des adultes (Marrakech, 15-17 juin).
L'UE veut elle aussi garantir à chacun un maximum de possibilités d'apprentissage et de travail. La Commission européenne a récemment publié une recommandation sur les comptes individuels d'apprentissage. Cela correspond à notre propre ambition de développer un compte d'apprentissage individuel en Flandre et nous donne l'occasion de discuter et d'échanger des bonnes pratiques au niveau européen.
Pour mieux comprendre les défis que représentent les emplois et compétences verts dans l'économie flamande, nous avons obtenu le soutien technique de la Commission européenne pour l'élaboration d'une feuille de route des compétences vertes pour la Flandre. L'objectif est de mettre en place une stratégie et un plan d'action pour les emplois et compétences verts avec les parties prenantes. En répondant intelligemment aux défis climatiques, nous pouvons contribuer à la productivité, à la compétitivité et à l'innovation de la Flandre.
- Pourquoi la Flandre soutient-elle le programme "Skills and Lifelong Learning" (GPSL3) ?
David Maenaut: L'objectif du programme Compétences et apprentissage tout au long de la vie est de soutenir l'OIT auprès de différents donateurs dans le domaine de l'accès et des transitions sur le marché du travail (objectif 5 du Programme et budget de l'OIT). La contribution flamande est axée sur la transition numérique avec des interventions dans deux économies émergentes, l'Inde et l'Afrique du Sud. Le programme s'inscrit dans l'ambition du gouvernement flamand de mettre l'accent sur l'apprentissage tout au long de la vie et l'acquisition de compétences, notamment numériques. Ces thèmes occupent une place très importante dans la politique flamande de redressement post-covidien.Le soutien aux programmes contribue à une plus grande cohérence et efficacité, ce qui permet d'accroître l'impact et la durabilité. Et le financement du programme offre la possibilité d'entamer des discussions avec l'OIT et d'autres donateurs sur l'orientation et le déploiement du programme.
- La Flandre est un donateur important de l'OIT. Quelles sont les réalisations dont vous êtes le plus fier ?
David Maenaut: Avec l'OIT, la Flandre a développé un partenariat important. Trente ans de coopération ont permis d'obtenir de nombreux résultats positifs.Par exemple, un certain nombre de publications clés ont été livrées sur les dispositions relatives au travail dans les accords commerciaux. Récemment, l'OIT a lancé le Hub des dispositions relatives au travail dans les accords commerciaux, une base de données interactive contenant les dispositions relatives au travail de plus de 100 accords commerciaux. Cet outil web offre une référence des dispositions relatives au travail dans les accords internationaux, qui constituent la base juridique d'un terrain de jeu international.
La Flandre s'engage dans des projets innovants. Une évaluation récente a démontré que divers projets ont joué un rôle de catalyseur. En Afrique du Sud, la Flandre a soutenu le développement d'une politique pour l'entrepreneuriat social, qui sert maintenant de modèle à l'Union africaine. Le développement d'une stratégie en matière de pierres naturelles pour l'Inde a été le précurseur de projets de donateurs plus importants tels que le Japon ou l'UE dans d'autres secteurs.