Fête du travail 2021

L’Organisation internationale du Travail aux côtés du gouvernement et des partenaires sociaux à l’occasion de la Fête du travail

ABIDJAN (Nouvelles de l'OIT) – L’Organisation internationale du Travail (OIT) a salué le 1er Mai 2021, la force du dialogue social en Côte d’Ivoire a l’occasion de la fête du travail.

Actualité | 14 mai 2021
Frédéric Lapeyre, le Directeur de Pays de l’OIT en Côte d’Ivoire, était en effet venu à cette cérémonie pour témoigner au gouvernement et aux partenaires sociaux, l’intérêt de son institution pour cette tradition au cours de laquelle les travailleurs ont égrené le chapelet de leurs doléances au gouvernement.
Tour à tour, les centrales syndicales Humanisme, Union Nationale des Travailleurs de Cote d’Ivoire (UNATR-CI), Fédération des Syndicats Autonomes de Cote d’Ivoire (FESACI), Dignité et Union Générale des Travailleurs de Cote d’Ivoire (UGTCI) ont dépeint leurs conditions de travail et de vie qu’ils souhaitent voir s’améliorer.

Au cœur de leurs revendications, les questions du travail décent, de la sécurité et la santé au travail, de la couverture sociale pour les travailleurs du secteur informel, des conséquences de la covid1-9 sur les travailleurs, et de la ratification de certaines conventions qui protègent les travailleurs dont les conventions (no 97 et no 143) sur les travailleurs migrants et la convention (no 189) sur les travailleuses et travailleurs domestiques.

La centrale Humanisme appelle le gouvernement à se projeter dans l’après covid-19 dans un contrat social. Soro Mamadou son secrétaire général demande au Premier Ministre « la classification de la covid-19 dans la catégorie des maladies professionnelles ». Ce qui, poursuit M. Soro, « permettrait d’offrir une protection accrue aux travailleurs et de donner accès à des fonds de compensation aux familles des travailleurs décédés au travail et des personnes infectées par la covid-19 sur leur lieu de travail ». Il a conclu son intervention en demandant aux travailleurs de se faire vacciner « Allons-y nous faire vacciner. Moi je l’ai déjà fait, faites comme ».

Yves Kodibo, secrétaire général de L’Union Nationale des Travailleurs de Côte d’Ivoire (U.NA.TR-CI) a pour sa part plaidé pour « l’adoption du statut particulier des Inspecteurs du Travail conformément aux conventions (no 81) ; (no 129) et (no 150) de l’Organisation internationale du Travail (OIT) déjà ratifiées par la Côte d’Ivoire afin de renforcer leurs moyen d’action ».

L’une des revendications phares de la Fédération des Syndicats Autonomes de Cote d’Ivoire (FESACI) est le respect par le gouvernement de la Recommandation (no205) sur l’emploi et le travail décent pour la paix et la résilience. Traoré Dohia Mamadou son secrétaire général a demandé que la « fixation des salaires des personnels de l’enseignement privé laïc et confessionnel soit alignée sur ceux de la Fonction Publique dans les mêmes proportions de diplômes et de qualification pour être conforme au travail décent ».

La centrale Dignité a dépeint la situation sociale précaires des travailleurs domestiques dont « moins de 5% sont déclarés à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) ». Pour son porte-parole Elie Boga Dago, « cela est une violation grave de leurs droit ». Selon son constat, « la plupart des hautes autorités d’institutions étatiques ne déclarent pas leur personnel de ménage ». C’est pourquoi il les enjoint de « faire de leurs domiciles, des lieux de travail décents ».

Koffi Assienin de l’Union Générale des Travailleurs de Cote d’Ivoire (UGTCI) a lui fait un focus sur la situation des travailleurs migrants et du secteur informel.
« L’UGTCI prie le gouvernement de bien vouloir prendre les dispositions utiles, en vue de la ratification des conventions (no 97) et (no 143) relatives aux travailleurs migrants » plaide M. Assienin, invitant les pouvoirs publics à « prendre des initiatives pour le décollage du secteur informel avec la création de fonds d’appui, de facilitation d’accès à la micro finance, d’allègement fiscal des opérateurs en règle avec les dispositions en vigueur ».

En réponse à toutes les revendications des travailleurs, le premier Ministre s’est félicité du « dialogue social devenu une réalité en Côte d’Ivoire grâce au respect par les travailleurs de la trêve sociale ». Patrick Achi affirme que des efforts sont faits par le gouvernement pour la création d’emplois.
« Au cours de l’année 2019-2020, environ 880 mille emplois ont été créés. La dynamique sera accélérée. En témoigne la création d’un Ministère de la Transformation du Secteur Informel » a déclaré le premier Ministre qui, avant de prendre congé de ses hôtes du jour, a annoncé cette bonne nouvelle : « 800 millions de FCFA ont été décaissés comme subvention de l’Etat aux syndicats actifs ».