Première réunion régionale W4Y

Les emplois décents pour les jeunes devraient être une priorité de l’agenda africain du développement, affirme l’OIT

L’informalité et l’emploi vulnérable demeurent une réalité pour l’immense majorité des jeunes travailleurs de la région, constate un nouveau rapport de l’OIT préparé pour la Conférence régionale Work4Youth (Du travail pour les jeunes) qui se déroule à Addis-Abeba cette semaine.

News | Addis Ababa, Ethiopia | 03 December 2013
ADDIS-ABEBA, Ethiopie – Avec plus de deux tiers du potentiel des jeunes travailleurs qui ne sont pas pleinement utilisés, il devient urgent pour les pays d’Afrique subsaharienne de créer des emplois de qualité à destination des jeunes, selon une nouvelle étude de l’OIT.

Les pays africains connaissent une croissance économique très forte depuis plusieurs années. La Banque mondiale prévoit que la croissance du PIB en Afrique subsaharienne s’élèvera à 4,9 pour cent cette année, pour atteindre 5,3 pour cent en 2014 et 5,5 pour cent en 2015. Mais le nombre et la qualité des emplois destinés aux jeunes restent un défi considérable.

Selon le rapport intitulé «Labour market transitions of young women and men in Sub-Saharan Africa» (Transitions vers le marché du travail des jeunes femmes et hommes en Afrique subsaharienne), le taux moyen de sous-utilisation de la main-d’œuvre jeune dans la région – qui s’ajoute à la proportion des jeunes qui occupent un emploi irrégulier, à ceux qui sont inactifs ou chômeurs non étudiants – atteignait 67,1 pour cent en 2012-13.
Avec 10 millions de jeunes gens qui arrivent sur le marché du travail chaque année, les pays d’Afrique subsaharienne sont confrontés à l’impérieuse nécessité de créer des emplois de qualité.»

L’étude a été préparée pour la première Conférence régionale Work4Youth qui se tient à Addis-Abeba cette semaine.

«Avec 10 millions de jeunes gens qui arrivent sur le marché du travail chaque année, les pays d’Afrique subsaharienne sont confrontés à l’impérieuse nécessité de créer des emplois de qualité qui garantissent le revenu et l’indépendance matérielle dont ont besoin les travailleurs et leur famille. La piètre qualité des emplois actuels ne permet ni aux jeunes ni aux pays où ils vivent d’exploiter véritablement tout le potentiel économique de la région», a déclaré Azita Berar Awad, Directrice du Département des politiques de l’emploi de l’OIT à l’ouverture de la Conférence.

Seule la moitié des jeunes de la région (53,2 pour cent) ont du travail, tandis qu’un jeune sur quatre seulement travaille dans le cadre d’une relation d’emploi traditionnelle avec un contrat écrit, explique le rapport. L’informalité et l’emploi vulnérable demeurent une réalité pour l’immense majorité des jeunes travailleurs de la région.

L’étude a été établie à partir d’enquêtes récentes sur la transition vers la vie active (ETVA) qui ont été menées dans huit pays d’Afrique subsaharienne (Bénin, Libéria, Madagascar, Malawi, Ouganda, Tanzanie, Togo et Zambie) dans le cadre du Projet Work4Youth (W4Y) de l’OIT – un partenariat mondial entre l’OIT et la Fondation MasterCard.

Les ETVA – qui portaient sur les jeunes âgés de 15 à 29 ans – se sont déroulées entre 2012 et 2013 dans huit pays d’Afrique subsaharienne et dans 20 autres pays à travers le monde. Elles seront à nouveau conduites dans les mêmes pays en 2014-15.

Les résultats de chaque phase d’enquête seront communiqués aux responsables politiques, aux partenaires sociaux de l’OIT, aux organisations internationales et aux ONG pour les aider à élaborer des politiques et des programmes nationaux en faveur des jeunes d’Afrique subsaharienne.

La réunion d’Addis-Abeba – organisée par le Programme sur l’emploi des jeunes de l’OIT – offre l’occasion de mieux mesurer comment les données statistiques peuvent étayer la conception et le suivi des politiques en vue d’améliorer les transitions des jeunes vers la vie active dans la région.

Les représentants des gouvernements, des travailleurs et des employeurs de huit pays d’Afrique subsaharienne couverts par l’étude, des hauts fonctionnaires d’Ethiopie, ainsi que des observateurs d’institutions régionales et internationales, de la société civile et des partenaires au développement participent à cette conférence de deux jours.

Principales conclusions:

  • Le taux moyen de chômage chez les jeunes de la région était de 22,8 pour cent, le plus faible taux étant relevé à Madagascar (2,2 pour cent) et le plus élevé en Tanzanie (42 pour cent).
  • Le taux moyen de chômage chez les jeunes femmes est de 25,3 pour cent contre 20,2 pour les jeunes hommes.
  • Seul un jeune sur quatre travaille dans le cadre d’une relation d’emploi traditionnelle basée sur un contrat de travail écrit.
  • La moitié des contrats de travail sont temporaires et moins d’un jeune sur cinq a droit à un congé annuel rémunéré ou à un congé maladie.
  • Moins de 10 pour cent des jeunes chômeurs de la région sont inscrits dans un centre pour l’emploi afin de trouver du travail. La plupart des jeunes travailleurs d’Afrique subsaharienne mènent leur recherche d’emploi grâce à leur réseau amical, familial et relationnel.
  • L’agriculture et les services sont les principaux secteurs d’embauche de jeunes dans la région.

Pour obtenir plus de renseignements ou demander des interviews, veuillez contacter le Bureau régional de l’OIT pour l’Afrique au +251 911 21 81 15, guebray@ilo.org ou le Département de la communication du BIT (communication@ilo.org ou + 4122/799-7912).