Travail décent

Paix et résilience au Burkina Faso : des priorités du gouvernement burkinabé au cœur de l’agenda de l’OIT

Le Directeur du bureau pays de l’Organisation internationale du Travail (OIT) pour la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Togo était début juillet 2022, en visite de travail au Burkina Faso

Article | 16 août 2022
Ouagadougou (Nouvelles de l’OIT) – Au cours de son séjour à Ouagadougou, Frédéric Lapeyre a eu une série de rencontres avec les mandants tripartites pour échanger sur leurs priorités au nombre desquelles le dialogue social, le travail décent, les emplois productifs, la protection sociale, la création d’emplois en grand nombre et de meilleure qualité, la protection sociale des travailleurs, ainsi que le dialogue social ; des défis majeurs pour le Burkina Faso selon le Programme pays de promotion du travail décent (PPTD 2020-2022).
M. Lapeyre a examiné les besoins de collaboration des mandants, identifié les opportunités de partenariat avec les partenaires techniques et financiers (PTF) intervenant sur les thématiques prioritaires de l’OIT et évoqué le renforcement de la collaboration et le partenariat avec les autres agences du Système des Nations Unies.

Frédéric Lapeyre, directeur du bureau pays de l’OIT en audience avec Abdoul Wabou Drabo, ministre des Sports, de la Jeunesse et de l’Emploi

L’OIT et le gouvernement burkinabé renforcent leur partenariat stratégique pour la paix et la résilience

« Ma discussion avec le Ministre des Sports, de la Jeunesse et de l’Emploi du Burkina Faso était axée sur les thèmes de l’emploi et de l’entrepreneuriat des jeunes ; des priorités pour répondre à leurs aspirations d’être des acteurs du développement de leur pays et assurer la cohésion sociale » a indiqué le Directeur du bureau pays de l’OIT ajoutant qu’avec le Ministre de la Fonction Publique, du Travail et de la Protection Sociale, « le travail décent figurait au nombre des préoccupations gouvernementales pour la paix et la résilience ».
Bassolma Bazié le ministre de la Fonction Publique, du Travail et de la Protection Sociale, a rappelé à son hôte, d’autres priorités de son département se résumant en « la ratification de certaines conventions et la poursuite de la relecture du code du travail et ses textes d’application ; la réalisation d’une étude de conformité des conventions à ratifier avec la législation nationale ; la mise en œuvre de la stratégie de modernisation de l’administration du travail avec à la clé l’opérationnalisation des inspections du travail de zones et la réalisation du système d’inspection du travail automatisé ; l’élaboration d’un aide-mémoire des travaux de la Conférence Internationale du Travail (CIT ); le renforcement des capacités des cadres de l’administration du travail ; l’opérationnalisation de l’assurance maladie universelle ; la négociation des conventions collectives ». Pour toutes ces priorités, M. Bazié a sollicité l’appui institutionnel, logistique et financier de l’OIT.
Abdoul Wabou DRABO, ministre des Sports, de la Jeunesse et de l’Emploi a quant à lui évoqué avec M. Lapeyre les questions sécuritaires avec un accent particulier sur la prise en charge des déplacés internes et l’accompagnement de la formalisation du secteur informel.

Chaude poignée de mains entre Frédéric Lapeyre et Bassolma Bazié, Ministre de la Fonction Publique, du Travail et de la Protection Sociale
« Nos principales priorités sont la validation des stratégies sur l’emploi, l’entreprenariat et la formalisation du secteur informel ; le renforcement des capacités des cadres du département ; la structuration du Conseil National de l’Economie Informelle ; la prise en charge de l’insertion et le retour des personnes déplacées internes ; la mise en place de projets d’appui à l’économie informelle.

L’OIT attentive aux préoccupations des organisations syndicales des travailleurs et des employeurs

Après les membres du gouvernement, le directeur du bureau pays de l’OIT à Abidjan a eu des discussions avec le conseil National du Patronat Burkinabé, en première ligne pour assurer la résilience économique des entreprises et appuyer la création d’emplois et le développement des compétences pour les jeunes du Burkina Faso. « Une rencontre très instructive sur leurs priorités et défis » a déclaré M. Lapeyre ajoutant avoir eu de « riches échanges avec le Président et le vice-président de l’Union d’action syndicale (UAS) du Faso.
« Cette rencontre m’a permis d’analyser les priorités des centrales syndicales pour assurer un monde du travail meilleur et renforcer le dialogue social. Deux conditions nécessaires à la cohésion sociale » a-t-il expliqué.
Avec les partenaires techniques et financiers intervenant sur les thématiques prioritaires de l’OIT au Burkina Faso, notamment la Délégation de l’Union européenne, l’Agence belge de coopération technique (ENABEL), l’Ambassade du Royaume de Belgique au Burkina Faso et la Coopération technique néerlandaise, le renforcement de la collaboration dans la perspective de nouveaux chantiers et projets en cours de programmation a été abordée.
Sur ce chapitre, des pistes de collaboration ont été dégagées. Il s’agit notamment de la promotion de la sécurité et santé au travail (SST) érigée en norme fondamentale lors de la dernière conférence internationale du travail (CIT). Il s’agit aussi du renforcement et de l’extension de la protection sociale, de la création d’emplois et de la lutte contre le travail des enfants.

Photo de groupe avec les travailleurs
L’OIT et ses mandants tripartites burkinabé ont salué les bonnes relations avec les agences du Système des Nations Unies à travers les projets mis en œuvre conjointement et les possibilités de collaboration future. Avec la FAO par exemple, des pistes de collaboration en matière d’emploi, de sécurité et santé et de protection sociale ont été identifiées et devront faire l’objet de réflexion ultérieure au niveau des différents Staff.

Actions d’intervention prioritaires de l’OIT au Burkina Faso

En tant qu’agence du SNU chargée de la promotion du travail décent, l’OIT œuvre depuis sa création à la mise en place du cadre normatif en matière de travail et de protection sociale, de l’appui et le suivi de la mise en œuvre des normes adoptées. En matière de coopération technique, l’OIT intervient à travers ses bureaux pays et d’appui au travail décent, à mobiliser les acteurs et les ressources pour la mise en œuvre des projets dans les Etats membres de l’organisation. Pour ce faire, certains domaines sont considérés comme prioritaires en raison non seulement des normes qui les encadrent, mais aussi des besoins exprimés par les Etats.
Ainsi, les projets mis en œuvre par le Bureau pays d’Abidjan portent sur l’appui aux Etats dans la lutte contre le travail des enfants, la promotion de la sécurité et santé au travail, la création d’emploi et l’autonomisation des jeunes et des femmes, le renforcement et l’extension de la protection sociale au profit des couches défavorisées et notamment le secteur informel et le monde rural.
Plusieurs partenaires accompagnent l’OIT dans la mise en œuvre de ses actions prioritaires à travers leurs apports techniques et financiers. Les principaux donateurs de l’organisation demeurent l’Union européenne et ses Etats membres dont les plus présents au Burkina Faso sont le Luxembourg, la Suède, la Belgique. Ils mettent en œuvre avec l’OIT des projets portant sur l’emploi des jeunes, la lutte contre le travail des enfants, le renforcement et l’extension de la protection sociale notamment en santé.
Frédéric Lapeyre échange avec le Conseil national du patronat.