« 100 Ans – 100 Vies » | ZIMBABWE - “Le projet de l’OIT est venu à ma rescousse pour pouvoir vendre mes bananes au juste prix”

Un programme de l’OIT centré sur le secteur de la production alimentaire et sur le traitement du minerai d’or a permis à des personnes comme Weldone Mupita d’améliorer leurs revenus.

Feature | Zimbabwe | 20 September 2019
HARARE – Importante source de protéines dans les campagnes du Zimbabwe et mets apprécié dans les villes, la chenille communément appelée ver mopane est aussi une source de revenus pour certaines des régions les plus déshéritées du Zimbabwe.

Mais la transformation de ces insectes comestibles – presque aussi longs qu’un doigt d’adulte — est un processus lent et minutieux qui implique de les presser à la main pour les éviscérer.

Le secteur des vers mopane est l’un des domaines qui a bénéficié du projet triennal E4WAY mis en œuvre par l’OIT et le gouvernement visant à l’autonomisation des jeunes et des femmes. Il était aussi orienté vers l’horticulture, l’apiculture et le broyage artisanal du minerai d’or.

Ce Projet d’autonomisation des jeunes et des femmes (YWEP en anglais) avait pour but d’améliorer les revenus et de créer des emplois dans zones rurales pauvres du Zimbabwe. Quelque 5 000 femmes et jeunes – jusqu’à 35 ans – devaient en être les bénéficiaires directs et l’ensemble des 650 000 habitants des cinq districts concernés ont été atteints indirectement.

Augmenter le prix de vente

Le projet a permis de créer de nouveaux emplois et d’accroître la valeur marchande des produits horticoles, des vers mopane et du miel, grâce à l’installation de petites unités de production dans les centres de formation professionnelle présents dans ces districts.

En outre, environ 200 petites et moyennes entreprises appartenant aux chaînes de valeur des produits alimentaires concernés ont ainsi pu accéder à des services d’aide au développement des entreprises, à des technologies appropriées, et disposer d’un accès facilité au crédit et aux marchés.

En plus des usines de transformation alimentaire qui vont bénéficier au secteur horticole et aux apiculteurs, le projet doit aider les planteurs de bananes à accéder aux marchés, y compris celui de l’Union européenne, et à augmenter leurs revenus grâce à l’emballage des produits et à la vente directe aux acheteurs afin d’éviter les intermédiaires.

“Acheteurs sans scrupules”

Weldone Mupita, qui cultive une parcelle horticole dans le cadre du dispositif d’irrigation de Mupangwa, dans la vallée fertile d’Honde à l’Est du Zimbabwe, affirme que le programme « vient à sa rescousse ».

Jusqu’ici en effet, il explique que ceux qu’il qualifie d’« acheteurs sans scrupules » ne paient le kilo de bananes qu’au prix de 20 cents de dollar, voire moins.

« Actuellement, nous acceptons n’importe quel prix parce que les bananes sont périssables. Mieux vaut empocher 20 cents que de gaspiller ma sueur en vain ».

Le programme a aussi mis en place une usine de broyage artisanal du minerai d’or qui gérée et utilisée par les femmes. A l’heure actuelle, les mineurs à grande échelle captent l’essentiel des profits quand ils transforment l’or extrait artisanalement par les femmes-mineurs et ne leur laissent qu’une petite fraction des gains obtenus.

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