« 100 Ans – 100 Vies» | GAMBIE - “Les personnes handicapées devraient avoir les mêmes droits pour obtenir un travail et aider la société”

Une jeune femme au chômage atteinte de surdité explique comment elle a pu s’investir avec succès dans un programme de travaux publics de l’OIT qui lui a permis de développer ses compétences.

Feature | Gambie | 15 August 2019
KOTU - L’observation des oiseaux fait partie des multiples attraits touristiques qu’offre la Gambie. La station balnéaire de Kotu est l’une des destinations de vacances les plus prisées du pays. Près de 600 espèces d’oiseaux y ont été enregistrées, ce qui en fait un lieu privilégié pour celles et ceux qui aiment les observer. Cependant, la route du littoral de Kotu avait bien besoin d’être refaite afin d’attirer de nouveaux visiteurs et de créer des emplois au niveau local.

Adama Jammeh est une jeune femme atteinte de surdité. Il y a quelques mois, elle était encore au chômage. C’est alors qu’elle a entendu parler d’un programme d’investissement à haute intensité d’emploi mis en place par l’OIT à Kotu, particulièrement destiné aux jeunes, afin d’aider à construire une paix durable dans le pays touché par un conflit interne. Le projet a été lancé en avril 2018 et il se trouve que Jammeh a fait partie des personnes sélectionnées pour travailler au volet concernant la réhabilitation de la route.

La jeune femme a d’abord bénéficié d’une formation sur le site même du chantier afin d’acquérir les compétences de base en matière de construction d’une route, y compris la technologie dite « do-nou », introduite récemment en Gambie par l’ONG japonaise partenaire « Community Road Empowerement » (CORE). Cette technologie a l’avantage d’être peu coûteuse, facile à entretenir pour les populations locales et elle privilégie l’utilisation de matériaux disponibles sur place.

Connaître les dangers

L’autre partie essentielle de la formation a tourné autour des questions de santé et sécurité au travail. Elle a notamment pris conscience des dangers et a appris comment les prévenir et éviter ainsi les accidents de chantier.

L’accent a également été mis sur l’importance de disposer d’un accès à l’eau potable, à un espace de repos ombragé ainsi qu’à des toilettes à proximité du chantier. Elle était également couverte par une assurance pendant la durée de son contrat en cas de problème médical ou d’accident.

Jammeh a maintenant terminé son contrat. Elle est désormais employée qualifiée. Mais elle voulait aussi profiter de ce premier emploi pour compléter sa formation afin de pouvoir gagner sa vie dans l’avenir.

Aller plus loin

A la fin de son contrat, elle a donc suivi une nouvelle formation afin d’apprendre comment créer une entreprise. Ella a pu ainsi s’allier avec d’autres collègues ayant eux aussi participé au programme pour utiliser leurs compétences et créer leur propre affaire.

Elle n’a rencontré aucune difficulté pour communiquer avec les autres qu’ils souffrent ou pas de problèmes de surdité. En effet, un interprète en langue des signes avait été embauché sur le chantier afin d’éviter tout problème de communication.

Jammeh se réjouit de voir que les personnes handicapées n’ont subi aucune discrimination et ont même pu intégrer le secteur des travaux publics.

« Les personnes handicapées comme moi ne bénéficiaient jusqu’ici que de très peu de possibilités d’emplois en Gambie. C’est la première fois que nous sommes bien intégrées dans les travaux publics. Pourtant, les personnes handicapées devraient avoir les mêmes droits pour obtenir un travail et aider la société. Je suis très impatiente de pouvoir accroître encore mes compétences. Je suis fière d’avoir participé à ce chantier », conclut-elle.
 

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