VIH/SIDA

Dispositifs existants de protection sociale sensible au VIH/SIDA: L'OIT forme des organisations de la société civile de PVVIH et de populations en situation de handicap de l'intérieur de la Côte d'Ivoire

Cet atelier vise à former les membres des réseaux de Personnes vivant avec le VIH (PVVIH) et de Populations clés, les personnes en situations de handicap, les organisations syndicales et les organisations patronales sur les dispositifs existants de protection sociale dans 5 régions de la Côte d’Ivoire.

Spécifiquement, cet atelier vise à :

  •  Présenter le système de Protection Sociale en Côte d’Ivoire et les mécanismes existants ;
  • Expliquer le lien entre la protection sociale et la réponse au VIH ;
  •  Expliciter les critères d'éligibilité de ces programmes et leur couverture
  • Identifier des actions concrètes pour l’utilisation effective des services de protection sociale existants.
Les régions concernées sont :
L’Indénié Djouablin, l’Agnéby Tiassa, le Sud Comoé, La Mé, le Gontougo et le Bounkani.

Contexte et justification

Cet atelier dans un contexte où la Stratégie Nationale de Protection Sociale (SNPS) adoptée en 2014 en Côte d’Ivoire envisage de mettre en place un système de Protection Sociale. Cette Stratégie cible les personnes ou les ménages en situation de haute vulnérabilité y compris les personnes vivant avec le VIH, les Populations clés, les personnes vivant avec handicap et les populations indigentes. La Protection Sociale en faveur des PVVIH couvre notamment la gratuité du dépistage, des ARV, le renforcement économique et le soutien alimentaire des PVVIH malnutries.
Selon les estimations de Spectrum 2022, 379 245 personnes vivent avec le VIH et la prévalence du VIH est à 1,94% en fin 2021chez les adultes (15-49 ans) en Côte d’Ivoire.

Cette frange de la population est très souvent confrontée à la stigmatisation, la discrimination et à toutes formes de violences (verbale, physique, psychologique). Ces traitements constituent des obstacles majeurs à leur accès aux services qui leur sont dédiés.
En effet, l’étude bio-comportementale des IST, du VIH et du sida chez les Travailleuses du sexe conduite en 2020 dans les villes de Katiola, Agboville, Soubré, Aboisso et Yamoussoukro, a révélé qu’une proportion importante (37 à 60 %) d’entre elles ont déjà subi des violences sexuelles et (52 à 82 %) de violences physiques. Les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, 9,4% ont été victimes de réprimande du fait d’être un HSH, 5,7% de chantage, 4,4 % d’abus sexuel, et 5,4 % d’agression physique.

Ces violences constituent également une menace pour la société dans la mesure où elles favorisent un repli sur soi et une prise de distance de la part de ces populations, vis à vis des mécanismes de Protection Sociale mis en place à leur endroit. Aussi, lesdites violences représentent des violations des droits humains fondamentaux et notamment du droit à la sécurité, à la protection sociale.

D’ailleurs, la nouvelle stratégie mondiale de lutte contre le sida (2021–2026) vise à réduire les inégalités à l’origine de l’épidémie de sida afin de placer ces populations au centre des efforts déployés pour que le monde puisse mettre fin au sida en tant que menace de santé publique d’ici 2030.
Elle rappelle que les inégalités croisées entravent les progrès visant à mettre fin au sida. La protection sociale robuste et centrée sur la personne va jouer un rôle essentiel pour réduire les inégalités croisées qui ralentissent les progrès pour mettre fin au sida, l’amélioration du bien-être, de la dignité humaine et de la productivité des ménages touchés par le VIH.

La protection sociale : Un outil de réduction des vulnérabilités

En effet, la protection sociale permet de réduire les vulnérabilités, d’éliminer des obstacles à l’utilisation des services, d’améliorer la santé, le bien-être et la qualité de vie et d’améliorer la sécurité alimentaire, la nutrition et l’inclusion sociale des personnes vivant avec ou affectées par le VIH.
C’est dans ce cadre que plusieurs études réalisées en collaboration avec ONUSIDA et EXPERTISE FRANCE sur la thématique ont montré une insuffisance de connaissance des mécanismes de Protection Sociale de la part des PVVIH et des populations clés, et un accès limité aux services existants.

Par conséquent, afin de garantir l’accès à la couverture sociale de ces populations, le Ministère de l’Emploi et de la Protection Sociale a organisé à Grand-Bassam, une session de formation au profit des Organisations de la Société Civile œuvrant dans le domaine de l’assistance et de l’accompagnement des PVVIH et des populations clés ainsi que des personnes vivant avec handicap et des populations indigentes du District d’Abidjan.

Vu l’intérêt et l’engouement affichés par les participants au contenu de cette activité, il est apparu opportun et dans les recommandations de ces ateliers, d’étendre cette formation aux organisations de la société civile au niveau Régional.
  
Stop au VIH dans le monde du travail