Pour un travail décent dans la chaîne d’approvisionnement du textile et de l’habillement à Madagascar, au lendemain du COVID-19

Article | 24 March 2022
L’OIT a restitué le mercredi 15 décembre 2021 à Antananarivo, pour validation par ses mandants, les résultats principaux de l’étude portant sur le travail décent dans la chaîne d’approvisionnement du textile et de l’habillement à Madagascar, au lendemain du COVID-19.


L’atelier a vu la participation du Ministère du Travail, de l’Emploi, de la Fonction Publique et des Lois Sociales, du Ministère de l’Industrie, du Commerce et de la Consommation, de l’Economic Developement Board of Madagascar (EDBM), de la Conférence des Travailleurs Malagasy, du Groupement des Entreprises Franches et Partenaires (GEFP), du Fivondronan’ny Mpandraharaha Malagasy (FivMpaMa) ainsi que des représentants des acteurs de la filière coton, des entreprises et d’autres partenaires. L’atelier a débuté avec les mots de bienvenue de Madame Alette Van Leur, Directeur du Département de l’OIT en charge du projet, M. Coffi Agossou, Directeur du Bureau de Pays de l’OIT à Antananarivo et de Mme Hanitra Razakaboana, Directeur Général du Travail et des Lois Sociales. Dans leurs discours respectifs, l’importance du secteur textile pour l’économie malgache a été reconnue et la disponibilité de données sur le travail décent a été saluée.

L’étude s’inscrit dans le cadre du projet « Chaînes d’Approvisionnement Durables pour Mieux Reconstruire », cofinancé par l’Organisation internationale du Travail (OIT) et l’Union européenne et qui intervient dans différentes chaînes d’approvisionnement dans cinq pays. Le secteur du textile et de l’habillement a été sélectionné à Madagascar. Le projet vise l’intégration et l’amélioration du travail décent tout au long de la chaîne d’approvisionnement, à travers l’engagement de tous les acteurs, la mise en place de stratégie et la mise en œuvre de mesures concertées, en vue de la rendre plus juste, résiliente et équitable.

L’étude examine les déficits et les opportunités de travail décent notamment au niveau du segment – confection et assemblage- à Madagascar en gardant en perspective les transformations des caractéristiques du marché et les nouvelles exigences en matière de respect des droits.

L’étude est réalisée par l’Office National de l’Emploi et de la Formation (ONEF) et par un consultant international. Les enquêtes qualitatives auprès de différents acteurs, y compris les grandes marques internationales, et les enquêtes quantitatives auprès d’une cinquantaine d’entreprises basées à Madagascar, dont celles dans la filière du coton ont révélé, de manière générale un déficit dans l’application des lois et règlements en vigueur, entraînant ainsi le non-respect du salaire minimum d’embauche, la faiblesse du taux de couverture sociale dans le secteur, la prédominance des contrats précaires. La crise du COVID- 19, a accentué la situation, dû notamment aux mesures auxquelles les entreprises ont eu recours, dont la plus prépondérante a consisté à mettre les employés en chômage technique, à obliger la prise de congé sans solde, et allant jusqu’à la réduction du salaire et au licenciement.

En ce qui concerne la relation entre de secteur textile malgache et le niveau global, l’étude a souligné l’exigence croissante des grandes marques en matière de respect des normes du travail, et de la conformité aux recommandations des audits sociaux.

Ces exigences émergent et répondent à des cadres spécifiques au niveau global tel que « la Déclaration de principe tripartite sur les entreprises multinationales et la politique sociale » de l’OIT, la Résolution du Parlement européen du 10 mars 2021 contenant des recommandations à la Commission sur le devoir de vigilance et la responsabilité des entreprises, par exemple, ainsi que le développement de dialogues au niveau international autour de la diligence raisonnable.


Les participants à l’atelier ont reconnu la nécessité d’un cadre stratégique nationale intégrant le travail décent afin de mieux positionner le textile malgache dans la chaîne d’approvisionnement compte tenu des éléments évoqués ci-haut. Les participants ont formulé des observations et des recommandations portant notamment sur le dialogue social, l’appui à la relance des entreprises malgaches du textile et de l’habillement, l’intégration verticale de la filière coton dans la chaîne d’approvisionnement et l’amélioration des conditions. Ces recommandations serviront à consolider les résultats et à finaliser le rapport de l’étude.