Fête du Travail

Le Gouvernement de Côte d’Ivoire et les centrales syndicales célèbrent la force du dialogue social

Les principales centrales syndicales de Côte d’Ivoire ont fait le pari de privilégier le dialogue social pour l’amélioration des conditions de vie et de travail de leurs membres. Ils l’ont exprimé le 1er mai à l’occasion de la fête du Travail.

Actualité | 3 mai 2023
Abidjan (OIT INFOS) – La cérémonie commémorative du 1er mai s’est tenue à la primature en présence de plusieurs membres du gouvernement dont le ministre de l’Emploi et de la Protection sociale et les Centrales syndicales Humanisme, Union Nationale des Travailleurs de Côte d’Ivoire (Unatrci), Fédération des Syndicats Autonomes de Côte d’Ivoire (Fesaci), Dignité et l’Union Générale des Travailleurs de Côte d’Ivoire (Ugtci).
   
Une vue des leaders des centrales syndicales Humanisme, Unatrci, Fesaci, Dignité et Ugtci
Dans leurs cahiers de doléances toutes les centrales syndicales ont souligné en chœur l’importance du dialogue sociale.

Le dialogue social : gage de la stabilité sociopolitique du pays

Le ministre de l’Emploi et de la Protection Sociale a salué le consensus trouvé avec les syndicats pour une trêve sociale rendue possible grâce au dialogue social avec les centrales syndicales. « Grâce à un dialogue social constructif, nous avons répondu aux attentes des travailleurs via des politiques et des programmes concrets, tels qu'une nouvelle trêve sociale dans le secteur public et une revalorisation du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti dans le secteur privé » s’est réjoui Adama Kamara les exhortant à continuer ensemble à travailler. « Continuons à travailler pour que notre pays soit en constante croissance économique, qui ruisselle toujours vers toutes les couches sociales de notre belle Côte d’Ivoire » a ajouté M. Kamara.

A travers cette trêve sociale conclue en août 2022 jusqu’à 2027, le gouvernement ivoirien et les organisations syndicales des fonctionnaires et agents de l’État ont convenu de poursuivre la dynamique du dialogue social afin de permettre la mise en œuvre du programme social du gouvernement (PS-Gouv) et l’amélioration des conditions de vie et de travail des fonctionnaires et agents de l’État.
   
Le premier ministre Patrick Achi égrenant les avantages du dialogue social
Selon cet accord, la partie gouvernementale s’engage à poursuivre l’amélioration continue des conditions de vie et de travail des fonctionnaires et agents de l’État en recherchant avec l’ensemble des partenaires sociaux une solution à chacun des problèmes auxquels ils sont confrontés.
En outre, aux termes de cet accord, le gouvernement entend tout mettre en œuvre pour la réalisation effective de certaines revendications des syndicats dont notamment l’adoption du nouveau Statut Général de la Fonction Publique, l’opérationnalisation du Comité consultatif de la Fonction publique prévue par l’article 29 de l’actuel Statut Général de la Fonction Publique, la question de l’adoption d’une nouvelle grille salariale plus équilibrée après un audit de la masse salariale mise en rapport avec les ressources de l’État et comparée à celle d’autres pays de la zone UEMOA entre autres.

Consolider plus encore la concorde et la justice sociale, pour favoriser l’essor de notre pays ."

Patrick Achi, Premier Ministre de Côte d'Ivoire 
En ce qui concerne le respect des libertés syndicales, le gouvernement s’engage à y œuvrer, à travers la mise en place de comités sectoriels de dialogue social dans tous les ministères et la formation des responsables et des agents de l’Administration à la culture du dialogue social.
Quant aux organisations syndicales, elles s’engagent à ne pas rompre la trêve sociale par des grèves et s’obligent à coopérer de bonne foi avec le gouvernement pour la bonne exécution du protocole. « Nous allons respecter la trêve sociale convenue pour la stabilité du pays, en privilégiant la voie du dialogue » rassure Mamadou Soro, secrétaire général de la centrale syndicale Humanisme, l'un des signataires de l'accord.

L'accord prévoit sur la période 2022-2027, "le paiement de 1 100 milliards de francs CFA (1,6 milliard d'euros) à 254 000 agents de l'Etat".
« Ces "efforts financiers absolument considérables (...) visent à l'apaisement du climat social et constituent une base indispensable (...) pour accélérer la transformation de notre économie », avait déclaré le Premier ministre à la signature de l'accord à Abidjan.

« Ce jour invite ainsi toutes les forces vives de notre nation à toujours dialoguer de manière constructive et apaisée tout au long de l’année, à regarder le chemin parcouru et ce qui reste à faire pour consolider plus encore la concorde et la justice sociale, pour favoriser l’essor de notre pays », a souligné Patrick Achi dans son allocution avant de féliciter les travailleurs pour la trêve social. « Par cette trêve renouvelée, vous avez donc, une fois de plus, fait montre de votre patriotisme, de votre sens de l’intérêt général, de votre capacité à voir loin et de votre dévouement à la bonne marche de notre nation ».

   
Frédéric Lapeyre, Directeur du Bureau pays de l’OIT pour la Côte d'Ivoire, le Benin, le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Togo, distribuant des muguets aux travailleuses présentes à la cérémonie

Les syndicats pour la ratification par le gouvernement de la Conventions 189 de l’OIT

Les Organisations syndicales ont émis le vœu à l’occasion de cette fête du Travail, de voir l’Etat ivoirien ratifier plusieurs conventions de l’OIT dont celle relative au travail domestique.

« La ratification de la C189 permettra de donner une espérance aux travailleuses et travailleurs domestiques à travers la stratégie nationale intégrée pour la transition vers l’économie formelle », a déclaré le secrétaire général adjoint de la Fédération des syndicats autonomes de Côte d’Ivoire (FESACI-CG), Traoré Yacouba.
Pour ce faire, le président de la Centrale syndicale Dignité, a exhorté le gouvernement d’instruire toutes les autorités administratives, législatives, sénatoriales et communales à déclarer leurs travailleurs domestiques à la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS). « Recommandation est à l’Etat de Côte d’Ivoire de ratifier la Convention n°189 de l’OIT et d’en faire une large promotion, comme il le fait si bien concernant la déclaration d’impôts » souligne Elie Boga Dago plaidant en outre que « la déclaration à la CNPS du personnel domestique soit une des conditions préalables à la présentation de candidature aux différents postes électifs ».

Le Directeur du Bureau pays de l’OIT pour la Côte d'Ivoire, le Benin, le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Togo, invité d’honneur à la célébration du 1er mai, a dit avoir assisté à ‘’ une belle cérémonie avec l’OIT aux côtés des leaders syndicaux, du Premier Ministre Patrick Achi, de nombreux ministres, des leaders du patronat et des travailleuses et travailleurs ivoiriens’’. « C’est une occasion de saluer la force du dialogue social en Côte d’Ivoire » a déclaré Frédéric Lapeyre qui a distribué des muguets aux travailleuses présentes à la cérémonie.
   
Photo de famille autour du premier ministre Patrick Achi