Travail des enfants

Les inspecteurs du travail formés aux normes de la conformité dans la lutte contre le travail des enfants dans la cacao culture en Côte d’Ivoire avec l’appui de l’OIT

Abidjan (Nouvelle de l’OIT) – L’Organisation internationale du Travail (OIT), en collaboration avec le Ministère de l’Emploi et de la Protection Sociale, vient de tenir à Grand-Bassam, ville balnéaire au Sud d’Abidjan, un atelier de préparation de la mise en œuvre du plan stratégique de l’inspection du travail pour la lutte contre le travail des enfants dans la cacao culture. La région ciblée est la Nawa à l’Ouest de la Côte d’Ivoire.

News | 09 October 2021
Frédéric Lapeyre, directeur pays de l’OIT en Côte d’Ivoire situant les objectifs de l’atelier

L’objectif de cet atelier est selon Frédéric Lapeyre, Directeur de pays de l’OIT pour la Côte d’Ivoire, le Benin, le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Togo, « l’opérationnalisation du plan d’intervention stratégique pour la conformité ».
La mise en œuvre de ce plan stratégique est une bonne chose au regard des nouvelles estimations mondiales sur le travail des enfants incluant les chiffres de l’Afrique publiées en Juin 2021 par l’OIT et l’UNICEF, rappelle M. Lapeyre soulignant qu’en 2020, « 92 millions d’enfants en Afrique, sont astreints au travail des enfants, soit un enfant sur 5. Quarante et un millions d’entre eux sont dans des travaux dangereux. La grande majorité effectuent un travail familial non rémunéré dans l’agriculture ».

En Côte d’Ivoire, déclare Bintou Coulibaly, Directrice Générale du Travail, « les données de l’enquête par grappes à indicateurs multiples de 2016 (MICS) indiquent qu’environ 2,3 millions d’enfants âgés de 5 à 17 ans sont impliqués dans le travail des enfants ».

Ces chiffres « plus qu’alarmants exigent de chacun des acteurs de la lutte contre le travail des enfants, de redoubler d’efforts et de repenser sa stratégie ; ils invitent à d’avantage de coordination de nos efforts car c’est ensemble que nous pourrons définitivement mettre fin au travail des enfants », indique Frédéric Lapeyre avant de saluer la Côte d’Ivoire qui, dit-il, « fait figure d’exemple en Afrique en matière de lutte contre le travail des enfants et mérite amplement son statut de pays pionnier de l’Alliance 8.7 c’est-à-dire des pays qui se sont engagés à aller plus vite, plus loin et montrer l’exemple en matière de lutte contre le travail des enfants ».

La cheffe de la section Protection du bureau de l’UNICEF en Côte d’Ivoire a quant à elle souligné l’engagement de son institution aux côtés du gouvernement ivoirien dans la protection des enfants. « L’UNICEF et le BIT ne ménageront aucun effort pour accompagner la démarche de renforcement des capacités des inspecteurs du travail en vue de parvenir à un plan stratégique pour le secteur agricole, plus spécifiquement pour la cacao culture » rassure Mirkka Mattila.
Les participants à l’atelier en plein travaux de groupe

Pour Euphrem N’dépo, coordinateur national du projet ACCEL Africa, cet atelier a permis de faire des avancées importantes pour l’engagement des inspecteurs du travail dans le suivi de travail des enfants dans la cacao culture. En effet, il a permis de récolter les inputs pour l’élaboration d’une fiche d’inspection adaptée aux exploitation de cacao. De plus, il a permis de décliner les étapes opérationnelles pour la mise en œuvre des interventions prévues dans la stratégie laquelle stratégie est une réelle innovation dans l’écosystème de la lutte contre le travail des enfants.

Au terme de trois jours d’échanges, les participants disent avoir été édifiés. C’est le cas de Raïssa Houphouët, sous-directrice de la réglementation à la Direction de lutte contre le Travail des enfants au Ministère de l’Emploi et de la Protection sociale. « C’est une formation qualifiante qui a permis d’avoir les éléments de langages, outils essentiels pour mieux protéger les enfants » se réjouit-elle.

Désiré Kouassi, coordonnateur du comité de lutte contre la traite et l’exploitation des enfants au Ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, emboite le pas à M. Houphouët. « La présentation faite par l’UNICEF sur l’enfant, m’a permis de savoir comment aborder désormais les enfants, comment intervenir face à un enfant en situation difficile et surtout grâce à cet atelier, je serai plus efficace dans mes fonctions de défenseur des droits de l’enfant ».

Le Directeur régional du travail de la région de la Marahoué ne dit pas autre chose que de se féliciter de l’impact que la session d’échanges aura sur son travail. « Je connais mieux l’enfant et sa psychologie et cela me permettra de mieux agir dans son intérêt au sortir de l’atelier », déclare Konan Kalou.

Cette activité bénéficie des financements du gouvernement des Pays-Bas à travers le projet ‘’Accélérer l’action pour l’élimination du travail des enfants dans les chaînes d’approvisionnement en Afrique’’ (ACCEL Africa), et de l’Union Européenne grâce au projet Trade for Decent Work (T4DW).

Grâce au projet « Work : No Child’s Business (WNCB) financé par le gouvernement des Pays-Bas, l’UNICEF a également apporté son appui à cet atelier.

Photo de famille entre les officiels et les participants à l’atelier